Synopsis :
Douze jurés doivent décider à huis clos de la culpabilité ou non d'un jeune homme de 18 ans accusé d'avoir poignardé à mort son père qui le battait.
Au début, onze d'entre eux croient en la culpabilité du prévenu.
Néanmoins, petit à petit, le juré qui doute va réussir à semer le sien dans la tête des autres...
Pour son premier long métrage, Lumet adapte la pièce de Reginald Rose avec l'aide de l'auteur lui-même.
Mètre-étalon du film de procès et du film de huis clos, tourné presque uniquement dans une même pièce, à part le tout début et la toute fin, ainsi qu'une scène dans les toilettes jouxtantes.
Le nom des personnages sont inconnus, représentant des américains d'âge, de conviction et condition diverses.
Se basant sur un matériau de tout premier ordre, comme la plupart du temps avec les adaptations de pièce de théâtre, Lumet arrive à faire du spectateur le treizième juré du récit, instillant un suspens progressif qui pourrait d'ailleurs s'apparenter à un match de boxe.
Fonda joue bien entendu le héros blanc progressiste qui va s'évertuer à diffuser son doute dans ses collègues plus primitifs, tandis que Lee J. Cobb joue le salaud violent de droite qui veut voir le gamin griller sur la chaise électrique.
Ce "Douze Hommes" est une œuvre à la hauteur de sa réputation, tourné à l'époque où le cinéma américain de studio était encore en pleine gloire, produisant des guimauves manichéennes que le Nouvel Hollywood s'évertuera à faire disparaître, finalement sans succès.
Lumet peut d'ailleurs être considéré avec, Cassavetes entre autres, comme un pionnier de cette nouvelle vague de réalisateurs qui suivront comme Penn, Nichols, Schatzberg, Boorman, Bogdanovich, Jewison, Peckinpah, Scorsese, Schlesinger, Cimino, Lucas, Spielberg, De Palma, Coppola, Pollack, Friedkin, Pakula et on va s'arrêter là.
Un classique que tout cinéphile se doit de savourer.
Il est à noter qu'en France sortira "Marie-Octobre" de Duvivier, un peu dans le même genre en 1959.