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dimanche 31 décembre 2023

LA BELLE ENDORMIE DE MARCO BELLOCCHIO 2012

 






Synopsis :

Dans ce film choral, trois destins de femmes et de leur proches, sous fond d'affaire Eluana Englaro, jeune fille plongée dans un coma profond depuis 1992 et qui décèdera après que son père ait décidé de l'arrêt de l'alimentation par tube.

Un sénateur de droite s'apprête à voter contre le projet de loi sur la fin de vie qui tendrait à prolonger les patients en soin palliatifs et désobéir à son propre parti.
Sa femme est elle-même en soin palliatif et lui a demandé de mourir.
Sa fille Maria, catholique, y est opposée.

Une actrice française se faisant appeler "Divina Madre" a une fille en état végétatif à domicile, elle est croyante et refuse de laisser partir sa fille.
Elle délaisse son fils et son mari, ne vivant plus que pour sa fille.

Une toxicomane se tranche les veines devant un infirmier.
Celui-ci va tout faire pour la sauver, contre son gré, et lui redonner le goût de vivre.










C'est une œuvre au début assez compliquée, un peu déroutante au début où tout nous est présenté sans explications.
Le récit se pose ensuite pour développer plus en détail chaque histoire et installer la dramaturgie seyant au sujet difficile que j'ai moi-même connu.
Alba Rohrwacher, (excellente) actrice très populaire en Italie interprète le rôle de la fille du sénateur, le plus lumineux d'un film assez sombre.
Isabelle Huppert est fidèle à elle même, interprétant une sorte de sainte bigote jusqu'au-boutiste qu'on dirait écrit pour elle.
Bellocchio décide de ne pas prendre parti même si on devine le sien en tant qu'artiste de gauche (pléonasme).
Le film mérite qu'on s'y accroche car il se bonifie au fil du temps et fini même sur une touche d'espoir.


















samedi 30 décembre 2023

L'HOMME AUX CENT VISAGES DE DINO RISI 1960

 





Synopsis :

Un couple de caves dine tranquillement quand tout à coup vient sonner un VRP.
Casse bonbon comme tout les VRP, celui-ci essaie d'arnaquer le couple composé de Gerardo et d'Annalisa.
Gerardo est en fait un escroc de compétition, une sommité, une épée comme dirait Audiard et le VRP en a vite pour ses frais.
Gerardo lui narre son CV impressionnant et Risi filme tout cela…








Age, Scarpelli et Ettore Scolla signent entre autre le scénario de cette comédie au service du grand et grand Gassman qui nous déploie tout ses articles et trésors d'interprétation sur l'étal monté par Risi.
De bonnes idées, la partition est bonne et le maestro est en forme, néanmoins le choix de la fadasse Dorian Gray est regrettable pour donner le change au maestro Gassman.
Anna Maria Ferrero est excellente dans l'épouse qui montera la plus célèbre et usitée arnaque au monde : le mariage.
Le scénario contient également son lot "d'arnaques" comme le rebondissement de fin, on apprend pas au vieux singe à faire la grimace.
Le récit est aussi une parabole du métier de comédien.
Du caviar en cette fin d'année.




















vendredi 29 décembre 2023

FAIS DE BEAUX RÊVES DE MARCO BELLOCCHIO 2016

 





Synopsis :

À Turin en 1969, Massimo a une relation fusionnelle avec sa mère mais en se réveillant un matin, elle n'est plus là.
Au début, on lui fait croire qu'elle est partie en voyage, puis un peu plus grand on lui dit qu'elle est morte d'une attaque cardiaque.

1999, devenu un journaliste à la Stampa il vient de vendre l'appartement familial après le décès de son père avec qui il s'était éloigné.
Au court de toutes ces années, il a vécu dans le souvenir et l'adoration de sa mère, se faisant de rares amis et ayant peu de relations amoureuses.
En rangeant de vieilles affaires dans l'appartement il découvre la vérité sur la mort de sa mère…









Adaptation du roman biographique de Massimo Gramellini, devenu vice-directeur de la Stampa puis du Corriere Della Sera.
C'est une œuvre touchante qui nous est présenté ici, comme souvent avec les histoires familiales s'étalant sur plusieurs décennies.
Les interprètes de Massimo jeune et surtout celui de 9 ans sont très convainquant et naturels.
Les spectateurs males qui ont vécus la perte de leur mère vivront cette histoire au plus profond de leur chair et chère.
C'est un peu une certaine histoire de Turin qui nous est narré avec ce stade omniprésent et la tragédie du Heysel avec la Juventus est évoqué.
Comme c'est une co-production, le film bénéficie de la présence d'Emmanuelle Devos et de Bérénice Bejo pour les français.
C'est enfin un des films les plus accessibles de Bellocchio du point de vue du style et de la narration un peu plus fluide, sans éllipses ou plongées dans l'onirisme ou bien le symbolisme comme le réalisateur a normalement l'habitude.




















jeudi 28 décembre 2023

LE TRAITRE DE MARCO BELLOCCHIO 2019

 






Synopsis :

L'histoire de la chute de la Cosa Nostra (mafia sicilienne) par les révélations de Tomasso Buscetta, un parrain de la mafia de Palerme, immigré à Rio où il est arrêté et extradé en Italie en 1984.
Buscetta affranchi ensuite le juge Falcone (assassiné en 1992 dans un attentat) qui fera arrêter plusieurs centaines de Mafiosi et donnera un rude coup à la Cosa Nostra au cours des 15 années qui suivront.









 
Les films italiens sur la mafia sont plutôt rares, on se souviendra de "Lucky Luciano" de Francesco Rosi ou "Cent Jours À Palerme" de Giuseppe Ferrara. Il faut avouer que quand on est à portée de flingue de ces gens-là, on y réfléchi à deux fois.
À la fois film de procès, polar, film historique, comédie (les comportements de certains mafiosi dans la salle de justice ou du juge un peu dépassé par ces siciliens) ou encore saga sur plusieurs décennies, porté par l'acteur Pierfrancesco Favino impressionnant de justesse dans un rôle compliqué de balance.
Le récit commence de manière classique pour un film de pègre, une fête par contre les scènes d'exécutions arrivent assez tôt dans la chronologie.
Palerme, Rio, Rome, Miami sont les théâtres où le récit et l'équipe de Bellocchio tissent cette toile fascinante qui laisse peu de répits au spectateur.
Le style est sombre, assez réaliste et fait penser à du Olivier Marchal ou du James Gray.
Marco Bel Œil livre ici un métrage de tout premier ordre, non récompensé à Cannes (il faut dire qu'il n'y a pas de migrants, il l'a un peu cherché aussi) alors que Favino aurait mérité le prix d'interprétation.



















mardi 26 décembre 2023

LE METTEUR EN SCENE DE MARIAGES DE MARCO BELLOCCHIO 2006

 






Synopsis :

Franco est un réalisateur renommé.
Après s'être comporté de façon bizarre lors du mariage de sa fille il doit faire face à une accusation de viol par une actrice.
Bouleversé par la mort d'un collègue réalisateur, il se réfugie en Sicile.
Sur une plage, il est témoin d'une répétition et d'essais d'un film pour un mariage du coin.
Le réalisateur amateur reconnaissant Franco, sympathise et lui propose de réaliser lui-même le travail.
Franco accepte, rencontre le père de la marié, prince ruiné aux mœurs siciliennes, c'est-à-dire violent.
Mais Franco va être bouleversé par la rencontre avec la promise...








Le mariage est la tombe de l'amour.

Marco Bel Œil nous livre une œuvre bien singulière, comme souvent d'ailleurs.
À la fois comédie, essai surréaliste à la Fellini, propos souvent cynique sur le cinéma et le travail d'artiste en particulier et thriller pour le fond de sauce.
La première partie à Rome est déstabilisante au premier abord, le surréalisme et l'onirisme sont de mise ici, les différentes couches de perceptions se superposant de manière cyclique.
L'action se déplace ensuite en Sicile, véritable personnage incarné par le Prince (interprété par Sami Frey) sicilien jusqu'au bout du flingue et sa fille, elle plus nuancée.
Les nuages du thriller apparaissent, le côté/soleil Fellinien s'estompe alors pour faire place à un drame amoureux entrecoupé de réflexions sur la critique et le métier de réalisateur avec l'histoire du cinéaste qui fait semblant d'être mort pour gagner un David di Donatello.
Le personnage de la promise est admirablement jouée par Donatella Finocchiaro et Castellito, qui est véritablement le successeur de Mastroianni est admirable, comme le taulier qu'il est.
Un film exigeant, enfant de Bellocchio (il en est l'auteur) pour connaisseur et gourmet du Septième Art.
L'Italie, le pays du cinéma ?


















STANLEY CLARKE : PASSENGER 57 MAIN THEME 1992

 



La version longue de cet excellent titre de Stanley Clarke, un des plus grands maestros de la basse et une légende du Jazz.
Ce titre, qui fait partie de la bande originale du film "Passenger 57" fait penser à du Jan Hammer (qui a composé la musique des "2 Flics à Miami").





  

lundi 25 décembre 2023

DRÔLES DE DAMES 1976/1981

 








Synopsis :

En Californie, Charlie Townsend, un détective devenu millionnaire, fonde sa propre agence composé de son ancien collègue, Bosley et de trois jeunes femmes recrutées dans la police.
Leurs noms : les anges de Charlie.
Pendant 5 saisons, de 1976 à 1981, elles vont marquer la télévision et leur génération.








 
Cette série est une production Aaron Speeling, et comme dans toutes les productions de ce magna de la télévision américaine et comme beaucoup de séries "policières", le scénario et l'enquête sont très secondaires.
De toutes manières, il suffit de regarder "Miami Vice" (qui n'est pas une production Spelling), "Hart To Hart" (L'Amour Du Risque), "La Croisière S'Amuse" (qui n'est pas elle une série policière) ou ces "Drôles De Dames" pour remarquer que les mêmes scénarios reviennent et sont recyclés grossièrement au gré des différentes productions.
Le but dans les productions Spelling (hors la très bonne série "Starsky Et Hutch" lors de leur deux premières saisons) est de faire rêver la ménagère et ses enfants que nous étions à l'époque de la fin des années 1970.
Une jolie et très bonne musique (ici une sorte de disco jazz composé par Jack Elliott) , ce qui fait qu'aujourd'hui principalement on se rappelle de ces séries, des costumes à la pointe de la mode de l'époque, une photographie de papier glacée et des décors de rêve.

Le trio d'origine est composé de Jaclyn Smith, la seule qui restera jusqu'au bout, Kate Jackson (3 premières saisons) et Farrah Fawcett qui deviendra connue grâce à ce rôle et deviendra la préférée de la série.
La Fawcett justement décidera de partir à la fin de la première saison en plein succès de la série.
Cheryl Ladd, alors sans expérience, remplacera jusqu'à la fin sa soeur de scénario avec satisfaction.
À partir de la quatrième et cinquième saison, la qualité des épisodes déclinera progressivement pour finir sur un épisode "flashback" (avec des passages d'épisodes précédents), ça coute pas cher et c'est pratique.

"Charlie's Angel" est plutôt de qualité mais se taper les cinq saisons à la suite (les trois premières sont sorties en France en DVD, les deux dernières sont disponibles en DVD zone 1 sans sous-titres) est assez pénible.
C'est agréable de se passer un épisode de temps en temps, comme avec "La Croisière" ou "Les Flics à Miami", pour se rappeler l'époque, la musique, se souvenir de sa jeunesse, les trente glorieuses, comme feuilleter un album de famille mais en mode festin, c'est assez indigeste.



















dimanche 24 décembre 2023

LA NOURRICE DE MARCO BELLOCCHIO 1999

 






Synopsis :

À Rome, à la fin du XIXème siècle,
Mori est un psychiatre dans un hôpital, sa femme Vittoria s'apprête à accoucher dans une atmosphère de révolution.
Le travail est compliqué mais un fils nait quand même.
Vittoria ne ressent pas grand chose pour son nourrisson qui refuse son lait.
Une nourrice est recrutée parmi les jeunes mères pauvres vendant leur poitrines, l'heureuse élue s'appelle Annetta et son contrat stipule qu'elle doit renoncer à allaiter son propre enfant.
Tout se passe ensuite pour le mieux, un peu trop d'ailleurs car Vittoria se sent de plus en plus rejetée et inutile dans son rôle de mère…









Un film d'époque, celle du roi Humbert Ier de Savoie en proie à des soulèvements révolutionnaires constituant le fond politique de l'histoire est l'adaptation d'une nouvelle de Luigi Pirandello.
La première partie avec la présence de la mère légitime, de la nourrice et mère de substitution ainsi que du mari est assez intéressante, l'atmosphère est celle d'un thriller porté surtout par Valeria Bruni Tedeschi qui disparaîtra pratiquement de l'histoire ensuite.
La seconde partie est celle de la relation entre la nourrice et le mari, un peu celle d'une fille avec son père, ils s'apprivoisent petit à petit et le médecin lui apprend même à lire et écrire.
Le sujet politique entraîne enfin l'épilogue plutôt positif, chaque personnage ayant évolué et appris de ses expériences.
Bellocchio nous livre un film propre, pas exceptionnel néanmoins mais le sujet est plutôt original et peu traité au cinéma.














            




samedi 23 décembre 2023

LE SAUT DANS LE VIDE DE MARCO BELLOCCHIO 1980

 





Synopsis :

Le juge Ponticelli vit avec sa soeur ainé Marta, dans l'appartement familial.
Elle est un peu instable, sujette à des crises, ce qui inquiète son frère, craignant qu'il ne lui arrive la même chose qu'à leur frère ainé, instable aussi, qui s'est suicidé.
Il a l'idée de lui faire rencontrer un délinquant qui a poussé son ancienne amante à se défenestrer, dans le but de se débarrasser de sa soeur…








En voici un film original. 
Bellocchio avait déjà traité de personnages en proie à des problèmes psychologiques, d'aliénation avec "Les Poings Dans Les Poches", son premier film.
On pense à "Une Femme Sous Influence" de Cassavettes pour le sujet et la performance d'Anouk Aimée qui rappelle celle de Gena Rowlands, sauf que...il est en fait du frère juge dont il est question ici.
Les trois personnages principaux ont tous un grain mais le pivot de cette histoire est ce juge maniéré, paranoïaque, immature (au fond il est toujours resté un enfant) et manipulateur, joué par un Piccoli transfiguré.
L'œuvre vire parfois au surréalisme quand il pénètre dans l'esprit dérangé et aliéné du juge, de ses visions et de ses peurs qu'il projette parfois.
Le sujet de la domination de la femme dans le couple ici incestueux quoique platonique est fondamental dans ce presque huis clos fascinant.
Un grand Bellocchio qui se verra récompensé de la meilleure interprétation à Cannes pour Anouk Aimé et Michel Piccoli qui pourtant étaient doublés.























vendredi 22 décembre 2023

LA FEMME DU DIMANCHE DE LUIGI COMENCINI 1975

 






Synopsis :

À Turin, un architecte phallocrate se fait tuer par...un phallus en pierre.
Le commissaire Santamaria et son collègue mène l'enquête dans la bourgeoisie turinoise proche de la victime : une bourgeoise libertine, son ami homosexuel refoulé et son amant, le fabriquant de phallus, deux vieilles recluses dont le jardin est le lieu de débauche des notables de la ville...








Cette adaptation d'un roman policier par l'auteur lui-même et le maître Agenore Incrocci plus connu sous le nom de Age, moitié du duo Age et Scarpelli, mélange le Giallo (nombreux suspecte, fausses pistes, arme du crime originale) et la comédie qui a fait le succès de Comencini.
On pense parfois à du Buñuel (celui de l'époque) pour le mélange critique de la bourgeoisie et humour acerbe.
Le trait est parfois un peu épais, le traitement des personnages homosexuels ne passerait plus trop aujourd'hui mais après tout c'est une comédie.
Comme dans tout bon Giallo les coups de théâtre et fausses pistes font toute la mécanique du film malgré un petit coup de mou vers la moitié du métrage.
Un Comencini mineur mais agréable, du boulot propre, qui bénéficie de la présence de Mastroianni dans le rôle de l'inspecteur romain un peu décalé dans la bourgeoisie turinoise, Trintignant dans le rôle d'un oisif homosexuel et cynique et Jaqueline Bisset dans le rôle de la bourgeoise qui s'ennuie et enfin de Morricone à la partition parce qu'on ne se refuse rien.


















lundi 18 décembre 2023

ERASERHEAD DE DAVID LYNCH 1977

 





Synopsis :

"Eraserhead" raconte l'expérience d'Henry, imprimeur en congés qui se voit annoncer par sa petite amie avec qui il était en froid que celle-ci a accouché.
Le petit est en fait en être difforme et sans peau, ressemblant à un bébé alien.
La mère le quitte assez vite, ne supportant pas les pleurs de la créature.
Notre héros se trouve désormais seul avec cet être, sa solitude, ses angoisses et l'atmosphère industrielle oppressante de son environnement…








Comment faire la critique de cet OFNI qu'est le premier long de Lynch, et en général comment critiquer les œuvres de ce réalisateur original et révolutionnaire ?
"Eraserhead" ressemble à un court expérimental, entre le cyberpunk, la science fiction et le body horror dont David Cronenberg sera le chantre plus tard.
On est frappé par l'environnement sonore assez oppressant et le malaise constant qui en résulte, celui-ci étant bien peint par le visage de Jack Nance, angoissé de bout en bout.
"Eraserhead" fait penser à un cauchemar de 80 minutes, surréaliste comme toute création de l'inconscient humain.
L'influence de ce film peut se remarquer dans "Tetsuo" de Shin'ya Tsukamoto ou certains travaux de Gaspar Noé.
Beaucoup de ce qui fera le cinéma de Lynch est déjà présent dans ce début : les personnages étranges dans des pièces qui ne le sont pas moins, l'onirisme, des plans fixes expressifs, un style qui rappelle du Kubrick sous acide.
Les œuvres de Lynch ne sont pas des œuvres finies (quelle œuvre d'art est en fait finie ?), le spectateur est invité à se faire son propre film, fruit de sa propre expérience, "Lost Highway" et "Mulholand Drive" ne pourront ensuite être abordé que comme cela, des expériences presque mystique, telle une clé sur notre monde intérieur.
Au fond, peut-être que c'est en fait ça le cinéma?

















vendredi 15 décembre 2023

À CHEVAL SUR LE TIGRE DE LUIGI COMENCINI 1961

 





Synopsis :

Hyacinthe est un chauffeur un peu simplet qui a décidé de se faire un peu d'argent illégalement.
Il se fait prendre assez vite et se retrouve dans une cellule avec une brute épaisse, un mari qui a tué l'amant de sa femme et un vieux voyou expert en évasion. C'est ce dernier qui échafaude un plan d'évasion plutôt astucieux qui finit par réussir.
Mais la cavale par contre, va se passer un peu moins bien…









Le scénario est de Age et Scarpelli, Comencini et Mario Monicelli, c'est-à-dire un quatuor de rêve pour cette comédie qui est d'une qualité assez proche du "Pigeon" du même Monicelli.
Un rythme soutenu, un suspens qui ne l'est pas moins et de nombreuses idées comiques sont servit par un grand Nino Manfredi, les deux communistes Gian Maria Volontè (rare dans le genre de la comédie) et Raymond Buissières et l'acteur suisse-allemand Mario Adorf moins habitué à des films de premiers plans comme celui-ci.
Comencini nous offre ici une comédie de premier plan, un classique du genre, 105 minutes réjouissantes et recommandables.



















jeudi 14 décembre 2023

MOI, LA FEMME DE DINO RISI 1971

 





Synopsis :

En 12 sketchs, Risi et la Vitti nous racontent la femme italienne, la romaine, la napolitaine, la sicilienne, de toutes conditions sociales.
Car comme le suggère le titre original de cette comédie, en quoi sont faites les femmes ?
Monica Vitti promène ses yeux verts, à la fois rigolote et sensuelle à travers l'univers construit par Risi…









Dino Risi et la Vitti s'en donnent donc à cœur joie avec ces 12 tableaux forcément inégaux célébrant la femme.
Deux scénarios sont de Ettore Scola, un du duo Age et Scarpelli, d'autres de Luciano Vincenzoni, d'autres écrits par Risi.
Le sketch sur le couple bobo sicilien, celui sur la soeur musicienne, la non voyante et le dernier segment sont mes préférés.
Il est conseillé d'avoir de bonnes notions de la sociologie italienne et des différences entre les régions qui composent l'Italie pour comprendre toutes les subtilités de certains sketchs néanmoins.



















dimanche 10 décembre 2023

LES TRICHEURS DE MARCEL CARNE 1958

 





Synopsis :

Bob, un bourgeois du XVIème, rencontre Alain, un anar de Saint-Germain-Des-Prés qui l'invite à une boum.
Il y rencontre l'hôte de la soirée, Clo, qui est une bourgeoise pas farouche de la croupe avec qui il couche assez vite puis sa copine Mic, d'origine plus modeste dont il va tomber amoureux...










Des films comme celui-ci, il y en avait à foison à l'époque, Chabrol a commencé comme ça, "Les Rendez-Vous De Juillet" de Becker, Cassavettes aussi avec "Shadows", en Italie également avec "Les Vitelloni" de Fellini...liste non exhaustive.
Carné dépeint le Saint-Germain de l'époque existentialiste (le jazz, les caves), cher à Boris Vian et la "rivalité "rive gauche/rive droite ", entre les bourgeois de gauche (les Sartriens) et ceux de droite pour faire court.
Les interprètes sont à de rares exceptions près (Terzieff, Lesaffre, Jacques Marin) des débutants, à la manière Nouvelle Vague ou Néoréalisme, le scénario est plutôt bien fait et rappelle quand à lui le Réalisme Poétique dont le réalisateur fut un chantre.
Carné adopte un point de vue de quinquagénaire sur la jeunesse germanopratine des années cinquante et c'est plutôt intéressant par rapport à celui d'un Chabrol qui était de la même génération que les personnages.
Bébel a un petit rôle, Bedos a droit à une réplique, les deux interprètes féminines sont admirables, dommage qu'elles n'ont toutes les deux pas vraiment fait carrière comme elles le méritaient.
Ce film est avec "Les Godelureaux" ou "Les Bonnes Femmes" de Chabrol mon préféré dans le genre, une œuvre très aboutie avec ce qu'il faut de désillusion et de pessimisme pour faire du bon travail, aller aux fond des choses comme disait Picasso dans le film de Clouzot.