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samedi 29 mai 2021

CHINATOWN DE ROMAN POLANSKI 1974

 





Synopsis :

Los Angeles, dans les années 1930, le détective privé Jake Gittes s'occupe principalement d'histoires de fesses et c'est précisément pour cela que l'épouse d'un ingénieur des eaux lui demande de suivre son mari.
L'ingénieur se révèle avoir un comportement atypique et est effectivement vu en compagnie d'une jeune femme.
L'affaire est vite terminée et le scandale fuit dans les journaux.
On retrouve l'ingénieur mort peu de temps après, puis Jake découvre que "l'épouse" n'en était pas une quand la vraie débarque dans son bureau.
Vexé d'avoir été utilisé, le privé mène l'enquête qui va l'amener dans des histoires de corruption, chantage, inceste, entres choses, dans la canicule Californienne…









Ce dernier film américain de Polanski, qui rappelle les Films Noirs des années 1940, et ceux de John Huston (qui est ici acteur d'ailleurs) en particulier, est célèbre pour le nez blessé du privé à la portée métaphorique et pour sa reconstitution du Los Angeles des années 1930.
"Chinatown" est considéré comme le chef-d'œuvre du Franco-Polonais, avec "Rosemary's Baby", et pourtant je n'ai jamais vraiment accroché à ce film sans vraiment pouvoir l'expliquer.
Un des bons points de "Chinatown" est le rôle particulièrement cynique et antipathique du Maître Huston, le très court rôle de Polanski qui va blesser le héros, et une histoire tortueuse à la Raymond Chandler.





















POINT LIMITE ZERO DE RICHARD C. SARAFIAN 1971

 






Synopsis :

Il a fait le Viêt-Nam puis fut flic pendant quelques années pour ensuite être pilote de stock-car et est présentement livreur de bolides.
Il fait un pari avec son dealeur d'amphétamines : livrer une Dodge Chalenger Supercharged (c'est à dire dopée) de Denver à San Francisco (à peu près 1250 miles c'est-à-dire 2000 km) en moins de 15 heures.
Son nom est Kowalski et il va bientôt devenir légendaire…










Film culte parmi les films cultes, ce "Easy Rider" à quatre roues, réalisé par un Sarafian aux œuvres plutôt modestes avec un relativement méconnu, surtout en Europe, Barry Newman aux faux airs de Djokovic.
La perfection est de mise de bout en bout dans ce thriller acide motorisé qui peut aussi s'apparenter à un western.
La musique Soul et Rock, distillée par le DJ Supersoul, personnage important dans l'histoire, accompagne la virée supersonique du héros qui est une sorte de dernier avatar d'une espèce en voie de disparition, un homme qui a perdu tout espoir et dont le seul leitmotiv qui lui reste est la  conduite en vitesse.
Un monument.



















LA BALADE SAUVAGE DE TERRENCE MALICK 1973

 





Synopsis :

Holly a 15 ans et vit avec son père, un peintre un peu sauvage.
Kit a 25 ans et passe de boulot en boulot, il ressemble à James Dean et est plutôt rebelle.
Ces deux vont se rencontrer, s'aimer et semer...des corps derrière eux…








Malick le mystérieux, pour son premier film, nous raconte cette variation de Bonnie And Clyde basée sur un fait divers des années 50.
Le sujet du Road Movie avec des marginaux est un des thèmes préférés du Nouvel Hollywood ("Easy Rider", "L'Epouvantail", "Macadam Cowboy") mais le cinéaste s'étend plutôt sur les paysages infinis du Midwest américain, la voix off de la jeune femme et quelques moments poétiques.
"La Balade" lancera la carrière de Sissy Spacek et Martin Sheen et est considéré depuis, malgré son four initial, comme un classique voir même un peu plus.






  











lundi 24 mai 2021

CONVERSATION SECRETE DE FRANCIS FORD COPPOLA 1974

 





Synopsis :

Harry Caul travaille dans la surveillance et la filature, ses missions consistant à enregistrer et photographier des gens à leur insu, d'ailleurs il est même le meilleur de toute la côte ouest des Etats-Unis.
Mandaté par une entreprise pour filer deux personnes dont un employé et une femme, il décèle dans leur conversation ce qui semble être un danger de mort pour le couple surveillé.
Harry Caul, solitaire, croyant et traumatisé par une expérience qui a coûté la vie à des gens quelques années auparavant va petit à petit s'enliser dans la paranoïa et l'obsession de racheter ses péchés…










Coincé entre deux "Parrains" et sorti en pleine affaire Watergate, ce thriller qui semble être politique au premier abord (alors qu'en fait le script a été écrit dans les années 60) est surtout le portrait d'un homme solitaire hanté par de nombreux démons et souhaitant se racheter coute que coute quitte à tomber dans une paranoïa, qui sera en partie justifiée à la fin, et une folie qui semble irréversible.
Une œuvre très proche de "Blow Up" de Michelangelo Antonioni, Copolla ayant écrit le script à la même période et de certains films de Scorcese.
Gene Hackman trouve ici son meilleur rôle dans ce film qui recevra le Grand Prix à Cannes et qui, comme tout les Coppola des années 1970 est un chef-d'œuvre.



















dimanche 23 mai 2021

QUI A PEUR DE VIRGINIA WOOLF ? DE MIKE NICHOLS 1966

 





Synopsis :

Martha et George, un couple marié quadragénaire, rentrent d'une fête un samedi soir.
George est professeur d'histoire dans une université tenue par le père de Martha.
Martha est très éméchée et asticote son mari qui est dépité quand elle lui apprend qu'ils vont avoir la visite d'un jeune couple qu'ils viennent de rencontrer lors de la fête.
Le couple, un jeune professeur de biologie et sa femme un peu bébête débarquent en pleine dispute alcoolisée et vont faire d'abord les frais de la querelle qui va dégénérer quand Martha va parler de son "fils" qui aura 16 ans le lendemain…










Mike Nichols adapte une pièce de Broadway et engage un vrai couple (Taylor, Burton) pour jouer une des meilleures œuvres jamais écrite sur le mariage et certains secrets enfouis.
Liz Taylor se vieillit et prends 15 kilos pour jouer une pocharde et mégère de compétition (et un Oscar à la clé) et Richard Burton n'a plus qu'a se laisser porter par la complicité naturelle avec sa partenaire ainsi que les mots d'Ernest Lehman, qui sont du caviar tellement la psychologie des quatre protagonistes est travaillée.
La confrontation et l'exposition entre le vieux et le jeune couple est également un des points d'intérêts de cette histoire qui ne plaide pas franchement pour l'institution du mariage.
Mike Nichols frappe un grand coup sur la porte qu'il défoncera avec son film suivant en nous concoctant ce "Virginia Woolf" parfait de bout en bout.









  








COVEN : COVEN IN SHARING CROSS ET DIGNITARIES OF HELL 1969

 


Coven est un groupe bizarre, musicalement on est proche du Jefferson Airplane et du Big Brother de Janis Joplin, c'est à dire du Rock Psychédélique, par contre les paroles parlent de satanisme et d'occulte, de messes noires, sacrifices humains et autres réjouissances.
Ce premier album dont sont extraits ces deux morceaux est sorti la même année que les meurtres de la famille Manson, ce qui a grandement nui à la percée de ce groupe musicalement talentueux.
Coven sortira deux autres album avant de disparaître en 1974 et de revenir dans les années 2010 à la faveur d'un bouche à oreille favorisé par internet.











samedi 22 mai 2021

THX 1138 DE GEORGE LUCAS 1971

 





Synopsis :

Dans le futur, les humains sont sous sédatifs, chauves, travaillent en étant commandés par une voix diffusé par des casques ou des haut-parleurs, où l'amour physique est interdit et la consommation et la délation est encouragée.
C'est dans ce monde aseptisé, qui ressemble à l'époque de cette critique, qu' "évolue" THX 1138 qui va pourtant se transformer grâce à sa compagne qui remplace les pilules par des placebos.
Retrouvant assez vite un esprit reptilien il va être condamné à la prison (une sorte d'espace blanc sans murs) mais va réussir à s'échapper grâce au patron de sa compagne, lui aussi rebelle, et un hologramme…





 


Lucas transforme son court-métrage d'étude de 1967 pour ce premier long produit par l'American Zoetrope de Coppola et du réalisateur.
C'est une œuvre assez sérieuse, pessimiste et radicale (la seule de la carrière de monsieur Star Wars) mais à l'attrait certain par son originalité.
Robert Duval a enfin un premier rôle à presque 40 ans et Donald Pleasence est toujours aussi fascinant.
Une histoire à interprétation multiples mais qui, comme la plupart des récits de science-fiction, ne sont que des critiques du monde contemporain.
Le film fut un four retentissant mais est devenu depuis culte (encore plus après 1977) et a trouvé sa place auprès des "2001", "Solaris", "La Planète Des Singes", "Mondwest" ou "Blade Runner".

 

















QUAND LA VILLE DORT DE JOHN HUSTON 1950

 





Synopsis :

Le "Doc" vient de sortir de prison après sept années et compte bien se refaire avec un coup phénoménal et presque tout-cuit.
Il contacte un bookmaker qui lui contacte un avocat véreux qui financerait le coup, puis un perceur de coffre-fort, un chauffeur et un homme de main nommé Dix.
Bien sûr rien ne se passe comme prévu, l'avocat qui s'avère à sec, voulant doubler tout le monde, enclanchant une série implacable de guignes, coups durs et cadavres divers…









Le maître Huston adapte un polar de 1949 et engage quelques figures confirmées dont Sterling Hayden qui tournera dans bien des classiques des années 1950 (dont "La Grande Razzia" de Kubrick qui y fait beaucoup penser) pour ce désormais classique qui servira de carbone pour bien des films de casse.
Si ça ne suffisait pas, "Asphalt Jungle" est le premier rôle significatif d'une certaine Norma Jeane Baker qui joue ici la poule de l'avocat.
Cent Cinq minutes bien remplies et une fin typique de Huston.


















vendredi 21 mai 2021

UN TRAMWAY NOMME DESIR DE ELIA KAZAN

 





Synopsis :

Blanche Dubois, veuve trentenaire de bonne société, débarque à la Nouvelle Orléans pour loger chez sa sœur Stella qui est mariée à un ouvrier d'origine Polonaise et vit chichement dans un appartement miteux.
Blanche, qui va vite se montrer "instable", a maille à partir avec son beau-frère macho, frustre, buveur et fêtard qui ne semble s'intéresser qu'à l'argent qu'il pourrait obtenir d'elle résultant de la vente de la demeure familiale des sœurs.
Blanche, qui est le pivot du récit et son centre va petit à petit se fissurer au fur et à mesure de la révélation de ses secrets enfouis et de la lente destruction de ses illusions qui lui permettaient de tenir…









On a plus parlé de Brando au fil du temps à propos de ce classique et adaptation de la pièce de Tennessee Williams et de Kazan, qui a révolutionné le jeu d'acteur, alors que tout est d'abord dans la performance de Vivien Leigh qui nous offre peut-être la meilleure performance féminine de l'époque et qui sera récompensée d'un Oscar ainsi que Kim Hunter et Karl Malden.
Ce tramway n'a qu'un seul terminus, celui de l'extinction de la f(l)amme Blanche qui est un des personnages les mieux écrits de l'histoire du théâtre.
Blanche est l'aïeule de "Mabel" dans "Une Femme sous Influence", un cas psychiatrique de compétition interprété par une comédienne en état de grâce.
Brando avait à l'époque encore du professionnalisme et de l'intérêt pour les mots qu'il devait jouer et pave ici la voie d'un James Dean, Newman, De Niro, McQueen, Hoffman et Pacino.
On a tous quelque chose de Tennessee comme disait l'autre, en étant témoin de ce "Tramway" on peut dire que toutes les femmes ont quelque chose de "Blanche".
















jeudi 20 mai 2021

REFLETS DANS UN OEIL D'OR DE JOHN HUSTON 1967

 





Synopsis :

Dans une caserne du sud des Etats-Unis, à la fin des années 1940, le major psychorigide Penderton est marié à Leonora qui le trompe avec le lieutenant Langton qui lui est marié à une femme à moitié folle adulée par son majordome philippin encore plus frappé qu'elle.
Arrive dans ce carnaval un jeune soldat solitaire qui va être obsédé par la libertine Leonora et va obnubiler le major qui apparemment préfère les hommes…









Huston nous propose ici un film bien étrange, adaptation d'un roman de Carson McCullers, mais qui fascine par non seulement l'interprétation des six protagonistes, la photographie sépia, quelques plans inspirés qui rappelle certains chefs-d'œuvre du Giallo, et cette folie provoquée par un tas de déviances dont notamment le SM.
"Reflets" est typiquement le genre de film destiné à devenir culte, objet de fascination par son radicalisme et son avant-gardisme, sorti l'année du "Lauréat" et de "Bonnie And Clyde" et pavant la voie du Nouvel Hollywood.




















lundi 17 mai 2021

UN APRES-MIDI DE CHIEN DE SIDNEY LUMET 1975

 








Synopsis :

Sonny, Sal et un jeune qui va se dégonfler braquent une petite banque à Brooklyn mais vont vite déchanter devant le maigre butin qu'ils ont récupérés.
Ils sont repérés et encerclés assez vite par la police, puis le FBI, les médias et une foule de plus en plus importante, le braquage devenant alors une prise d'otage.
Une très longue et chaude après-midi puis nuit va commencer…








Lumet adapte un petit fait divers qui s'est passé en 1972 pour cette comédie policière réunissant Al Pacino et son ami et regretté (et sous-employé) John Cazale (l'acteur n'a tourné que cinq classiques tous nommés aux Oscars du  meilleur film avant de mourir à 42 ans d'un cancer brutal).
Une comédie noire qui aborde un thème encore sensible à l'époque (l'homosexualité) aux Etats-Unis et qui est traité à la façon Nouvel Hollywood en ayant une empathie pour les voyous à la petite semaine.
Pacino porte, comme aves "Serpico" du même Lumet, le film à lui tout seul, étant le personnage principal et point autour duquel tourne l'intrique.
Du caviar pour cinéphile, un classique des années 1970 pour amateurs de doux-amer.


















dimanche 16 mai 2021

SERPICO DE SIDNEY LUMET 1973

 






Synopsis :

Frank Serpico a juré de servir la justice, bien décidé à rester intègre et propre même si il lui faudra pour cela dénoncer ses collègues quitte à risquer sa peau.
Les illusions du policier d'origine Italienne vont s'amenuiser au fur et à mesure que sa chevelure et sa barbe vont pousser…










Lumet nous sert ce film politique sur la corruption qui avait court dans les années 60 à New-York à travers la véritable histoire de Serpico qui donnera ensuite une série télévisée.
Un rôle en or pour Alfredo Pacino pour ce rôle assez complexe de ce flic rempli d'illusions qui sombre petit à petit dans la paranoïa, à juste titre il faut le dire.
L'acteur porte le film sur ses épaules dans ce récit au suspens graduel et aux références bibliques assumées.
Un policier politique donc, avec très peu d'action mais beaucoup de tensions.



















samedi 15 mai 2021

L'EPOUVANTAIL DE JERRY SCHATZBERG 1973

 





Synopsis :

Max et Lionel, deux vagabonds, se rencontrent sur une route au milieu de nulle part.
Ils sont l'exact opposé de l'autre mais vont s'apprivoiser et nouer des liens profonds malgré la poisse qui les poursuit…









Le cinéaste réunit Hackman et Pacino qui tout deux venaient juste de décoller avec respectivement "French Connection" et "Le Parrain".
Un road et buddy movie parfait du début à la fin avec deux grands numéros d'acteurs.
C'est le personnage de Lionel qui guide celui de Max au début de l'histoire mais la situation va progressivement s'inverser avec une dernière partie à Detroit qui est anthologique.
Une interprétation et un côté improvisation qui peut rappeler certains Cassavetes par moment.
Un des grands classiques du Nouvel Hollywood et un des plus grands films Américain des années 1970, primé du Grand Prix à Cannes quand le festival récompensait alors de grands films artistiques et pas des films de propagande ou des documentaires à la con comme maintenant.



















VASHTI BUNYAN : GLOW WORMS ET ROSE HIP NOVEMBER 1970

 


J'ai découvert cet album et cette artiste Britannique très récemment.
Vashti est une chanteuse/guitariste/auteure/compositrice qui, après avoir parcouru l'Ecosse en 1967 dans une carriole tirée par des chevaux sort son premier album, "Just Another Diamond Day" d'où sont extraits ces deux morceaux.
Le disque sera un échec et l'artiste prendra sa retraite aussitôt pour élever ses enfants.
Au fil des années cependant, le disque deviendra un de ceux les plus recherchés au monde et en écoutant cette merveille on comprend tout de suite pourquoi.
On est bien en peine de trouver une mauvaise chanson sur ce miracle devenu culte qui rappelle les meilleurs moments d'une Joni Mitchell ou d'un Nick Drake.
Grace entre autre à la magie d'internet, la belle Vashti eut vent de ce regain d'intérêt pour sa musique et a depuis sorti deux autres albums en 2005 et 2014 à 60 ans passés.











PANIQUE À NEEDLE PARK DE JERRY SCHATZBERG 1971

 





Synopsis :

New-York, autour de Sherman Square, dit "Needle Park" car ce n'était qu'un repère de camé à cette époque (on est près de Harlem et de Central Park).
Bobby est un petit voyou, qui survit de rapines et de petits deals, prenant de temps en temps de l'héroïne.
Helen est encore plus paumée que lui et vit au début de l'histoire avec un artiste fauché dans un squat.
"Panique" est l'histoire de "Roméo Et Juliette" mais sans maquillage ni glamour, plutôt dans la crasse, les passes et le manque dû à la pénurie.
Bienvenue à Manhattan dans les années 70...










Ce deuxième métrage de Schatzberg nous plonge donc dans l'enfer des camés sans rien cacher : les piqûres dans les veines nécrosées, les passes dans les chambres crasseuses, la préparation de la poudre, la montée après l'injection, le trip (comme le sera le "Fiona" de Amos Kollek 25 ans plus tard) et surtout le manque lors des périodes de "panique".
Kitty Winn y met énormément du sien dans son premier rôle très difficile au cinéma où le spectateur peut être le témoin de l'érosion d'Helen lors de sa descente aux enfers, elle remportera un prix à Cannes pour cette performance.
Le cinéaste gagne ici sa crédibilité et confirmera avec "L'Epouvantail", qui sera le deuxième classique du Nouvel Hollywood de son créateur.
"Panique" c'est aussi et enfin l'introduction d'un des plus grands acteurs des années 70 et 80 avec De Niro : Alfredo James Pacino qui avait déjà 30 ans alors et allait exploser avec son rôle suivant.