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jeudi 29 février 2024

GENTE DI ROMA DE ETTORE SCOLA 2003

 





Synopsis :

Dans ce docufiction, Scola nous montre certains romains du lever au coucher du soleil (comme dans "L'homme À La Caméra" de Dziga Vertov, mais la comparaison s'arrête là) en nous présentant surtout des migrants et ses amis socialistes.











Ce "Gente Di Roma", sorti dans une période où le cinéma italien se refaisait le bifteck comme on dit, se veut un mélange de portrait naturaliste et de fiction néoréaliste.
La photographie utilise allégrement la vidéo pour faire plus "docu", le style est sobre, tout cela pour servir un propos politique assumé.
Il y a 25 ans, la gauche européenne à décidé de laisser tomber la classe ouvrière pour tout miser sur les migrants, nouveaux damnés de la lutte des classes. Elle ne le savait encore pas mais elle creusait ainsi sa propre tombe, on a beau raconter des salades (romaines) le réel est toujours plus cruel et aujourd'hui Giorgia Meloni est première ministre.
La plupart de ces 90 minutes est un tract pour l'immigration et une promotion pour le parti rouge/vert d'alors, avec un discours de Nanni Moretti.
Qu'est-ce que le cinéphile non-encarté peut-il en retenir à part ce manifeste ?
De très rares moments de comédie à l'italienne, à peine un quart d'heure, un hommage à Alberto Sordi qui venait de mourir et à certains sites de la ville éternelle (le monument à Victor Emmanuel II, la pyramide de Caius Cestius), la passion immodérée de l'italien pour le football, les jolies femmes (dont la chauffeuse de bus) et une musique d'accompagnement jazzy assez agréable.
Regardez donc "Fellini Roma", ce sera préférable.




















dimanche 25 février 2024

IL DIVO DE PAOLO SORRENTINO 2008

 





Synopsis :

L'évocation de la fin de règne de Giulio Andreotti, une des principales figures politique des années 1970 à 1990 et collègue d'Aldo Moro dans la Démocratie Chrétienne.
Lors de la rafle dans la cosa nostra dans les années 1980, puis après l'assassinat du juge Falcone et des aveux des repentis, de lourdes accusations commencèrent à peser sur celui qu'on nommait "Il Divo", sur ses responsabilités dans l'assassinat de Moro, ses liens avec la mafia et avec le Vatican, corruption entre autres réjouissances…








Le quatrième film de Sorrentino pourrait s'apparenter à "JFK" de Oliver Stone dans le genre "politique politique, on pense que ça s'est passé comme ça mais on en n'a pas la preuve mais ce qui importe c'est de taper sur tout ce qui n'est pas de gauche".
Sur la forme, c'est très réussi car c'est Sorrentino à la réalisation, c'est moderne, inventif, toujours original et captivant.
Sur le fond, on nous ressert la théorie comme quoi Moro doit sa mort à ses amis dont le héros de l'histoire, que les brigades rouges n'étaient qu'un instrument de la droite pour rester au pouvoir, que les catholiques, les politiques de droite et la mafia sont tous responsables des vicissitudes du  peuple italien et pourquoi pas aussi de l'éruption du Vésuve en 79 ainsi que de la chute de l'empire romain à l'époque des invasions barbares.
L'histoire est quand même un peu difficile à suivre pour celui qui n'est pas coutumier de la politique italienne de ces années-là.
Toni Servillo nous livre un travail de pro sous un lourd maquillage qui le fait ressembler un peu à notre Flamby (c'est mon impression), monolithique, au regard de poisson mort, définitivement le plus grand atout de l'œuvre avec le style nerveux.
"Il Divo" est considéré comme un classique du cinéma italien de ce siècle, surtout en fait pour son message politique alors qu'objectivement d'autres Sorrentino lui seraient peut-être supérieurs.
À voir quand même pour tout amateur de ce cinéma-là.





















samedi 24 février 2024

LES CONSEQUENCES DE L' AMOUR DE PAOLO SORRENTINO 2004

 





Synopsis :

Titta vit dans un hôtel à Lugano depuis 8 ans, seul, parlant peu et ayant peu de distractions à part une injection d'héroïne une fois par semaine.
Au fil du récit on apprend qu'il a une femme et deux enfants, qu'il était comptable pour la cosa nostra et que l'organisation l'a mis dans ce placard en Suisse où sa fonction est de transporter des valises d'argent dans une banque.
Peu à peu, il se lie avec la serveuse du bar mais ensuite, une valise est subtilisée par deux mafiosi…









Le deuxième film de Sorrentino est un drame psychologique légèrement comique sous fond de pègre.
Le rythme est posé, certains plans de caméras sont audacieux même si déjà vus auparavant (celui du plan circulaire et renversé sur la tête de Servillo a été fait dans "Evil Dead 2" par Sam Raimi en 1987). Le style est contemporain et a depuis fait la renommée du réalisateur.
Toni Servillo sert le récit avec la maestria qu'on lui connait et on découvre la sublime petite fille de la Magnani dans un rôle discret mais marquant.
Du très bon boulot que ce film prenant, juste, émouvant parfois.
Sorrentino est très important dans la résurrection du cinéma italien que j'aime tant, original, ambitieux, voulant casser certains codes.
Le réalisateur a ouvert la voie à d'autres comme Daniele Luchetti, Claudio Cupellini, Matteo Garrone et d'autres.



















jeudi 22 février 2024

L' AMI DE LA FAMILLE DE PAOLO SORRENTINO 2006

 





Synopsis : 

Geremia est petit, laid, vieux, vit avec sa mère alitée et pour ne rien gâcher il est usurier.
Quand ses clients ne peuvent plus payer les traites, ils finissent généralement enterrés dans le sable.
Méfiant, malin et ayant un beau bagout, il a fait fortune malgré le taudis dans lequel il vit et les loques qu'il porte.
Un jour, un père le sollicite pour payer le mariage de sa fille, reine de beauté et là tout bascule…










Dès le générique on comprend qu'on va voir un film hors-norme : 
Un style à la Danny Boyle (clipesque, nerveux, utilisation de musique électronique et de rock), une atmosphère à la David Lynch (les personnages étranges ainsi que les décors), un humour noir surréaliste à la frères Coen (un récit chaotique, des situations iconoclastes).
Pour son troisième film, Sorrentino dépoussière la comédie à l'italienne en la faisant rentrer dans le XXIème siècle, aidé par la gueule Giacomo Rizzo dans le rôle du quasimodo, de la jeune Laura Chiatti dans le rôle de la belle qui mènera la bête à sa perte et d'autres acteurs qu'on dirait sortis d'un Fellini.
Le titre de Laurent Garnier "The Man With The Red Face" apparait trois fois dans l'œuvre.
Une œuvre originale et agréable, qu'il faut plutôt remettre dans sa perspective de ce cinéma italien qui essayait de reprendre du souffle après les désastreuses années 1990.





 












mardi 20 février 2024

PUBLIC IMAGE LIMITED : ANGRY ET FAT CHANCE HOTEL 1987

 


Les deux derniers morceaux de l'album "Happy ?", sublimé par la guitare de John McGeoch, ex-guitariste des Banshees.
Un excellent disque dont ces deux titres et le single "Seattle" sont les deux sommets.










dimanche 18 février 2024

LES CAMARADES DE MARIO MONICELLI 1963

 





Synopsis :

À Turin, à la fin du XIXème, des ouvriers travaillent 14 heures par jour dans une usine de textile.
Après un accident du travail dans lequel un ouvrier perd une main, ses collègues décident d'arrêter une heure avant en signe de protestation mais la fronde est vite réprimée par une amende collective.
Aidés par un professeur anarchiste recherché par la police, ils décident de faire une grève illimitée, quitte à se cotiser pour manger et à faire appel à la solidarité...








Monicelli, avec l'aide des maîtres scénaristes Age et Scarpelli, nous livre une œuvre qui se situe entre le néoréalisme et le naturalisme, le tout mâtiné de comédie.
L'histoire ressemble à "Germinal" de Zola, et pas seulement à cause de la relation temporelle. Elle nous est représentée par un casting international solide : Blier( qui a joué dans une dizaine de films du réalisateur), François Perrier dans le rôle d'un professeur d'école qui tente d'apprendre aux ouvriers illettrés à lire et à écrire, Annie Girardot dans un court rôle assez inutile dans l'histoire, Mastroianni et Salvatori pour les italiens, plus Folco Lulli dans le rôle d'une brute alcoolique.
Ce film éminemment politique et communiste comme l'était Monicelli et la plupart de ses collègues du cinéma italiens, à moitié réussi, le début et la fin sont intéressants mais le récit comporte un ventre mou au faux rythme un peu navrant selon moi.
Le problème principal étant que De Sica, Visconti et Rossellini avaient déjà fait mieux auparavant et que la comparaison est cruelle, ceci dit "Les Camarades" pave un peu le pas aux œuvres futures d'Elio Pétri d'autres films socialistes des années de plomb.



















vendredi 16 février 2024

UNE VIE TRANQUILLE DE CLAUDIO CUPELLINI 2010

 





Synopsis :

Rosario tient une auberge spécialisée dans la cuisine italienne avec sa femme allemande et son fils.
Débarque un jour Diego et son ami Edoardo qui apparemment sont en Allemagne  pour faire un sale coup.
On apprend ensuite que Rosario s'appelait Antonio De Martino, était camorriste et que Diego est son premier fils qu'il a dû abandonner pour s'enfuir chez les germains et enfin que les deux jeunes sont là pour exécuter quelqu'un…








Cupellini, qui réalisera pas mal d'épisodes de la série "Gomorra",  nous sert ce thriller mafieux avec le grand Toni Servillo et Marco D'Amore qui sera un des deux "héros" de la même série.
On s'ennuie un peu durant la première heure, le suspense a du mal à décoller alors qu'on se doute de se qui va se passer et aussi le fait que l'action se passe en Allemagne avec une partie des dialogues en langue locale donne une sensation étrange, un peu comme du sucré/salé.
Le dénouement est vite expédié et est un peu trop facile (le gars finit  pourchassé par deux camorristes armés) dans sa conclusion dont la moralité est qu'on échappe pas à son destin de mafieux.
Reste l'interprétation de Servillo, D'Amore et de l'actrice allemande (Juliane Köhler) qui joue l'épouse ainsi que de la musique qui rattrapent un peu le coup.


















PUBLIC IMAGE LIMITED : HOME 1986

 


Deuxième single de l'album "Album" ou "Cassette" ou "Compact Disc" selon ce que vous achetiez (je n'ai pas vérifié si on trouve aussi "MP3" maintenant).
Un album qui mélange hard rock et rock alternatif avec deux singles "Rise" et ce morceau, plus le dernier "Ease" qui se rapprochent de l'alternatif tandis que le reste est plus couillu avec des solos de Steve Vai qui faisait partie du groupe "Alcatraz" à l'époque.
Un très bon disque du groupe de John Lydon, ex-Johnny Rotten.







mardi 13 février 2024

LE PRESIDENT DE HENRI VERNEUIL 1961

 






Synopsis :

Emile Beaufort est un vieux de la vieille de la politique, à la moustache de tigre. Retiré des bancs de l'assemblée où il fut président du conseil, il s'affaire à la rédaction de ses mémoires tandis que le pays fait face à une crise politique.
Philippe Chalamont est pressenti pour être le nouveau chef du gouvernement, les deux se connaissent bien car le premier était directeur de cabinet du second avant de le trahir à la veille d'une annonce de dévaluation puis ensuite de s'opposer à lui sur les bancs sur la question européenne…










 "Le Président " fait parti des classiques du genre peu fructueux du film politique sur la politique et c'est étonnant pour un pays comme la France.
Il s'agit de la première collaboration entre Verneuil et Audiard qui adaptent ici un roman de Simenon.
On a pas vraiment affaire ici à un produit familial que ce récit technique quoiqu'admirablement dressé par un Audiard au sommet de sa forme en ce début des années 1960.
Le roman a été publié en 1958, année de la débâcle de la quatrième république et du retour du Grand Charles pour passer la cinquième  (depuis l'embrayage est cassé).
Si on veut comprendre ce qu'est la politique et les politiciens, si on a 20 ans et qu'on est encore plein de rêves, alors c'est le film idéal.
En politique, on est puceau tant qu'on a pas trahi son premier ami, tant qu'on a pas renié ses convictions de jeunesse et passé dans l'autre camp comme on passe d'une entreprise à une autre parce que la soupe y est meilleure, les perspectives de carrière plus ouvertes.
"Le Président " est un monument de cynisme que les anarchistes apprécieront à loisir, il est aussi un film toujours d'actualité car on y parle de l'Europe et de ces illusions perdues.
Le dabe (Gabin) y livre une de ses plus admirables prestations dans une sorte de double de Clémenceau (anarchiste-conservateur-bon vivant-droit dans ses bottes-iconoclaste).
Blier y est fidèle à lui-même, incarnant un fourbe ici un peu plus dans la retenue mais il est le maître absolu dans le genre.
Verneuil et Audiard nous offriront ensuite "Les Lions Sont Lâchés", "Un Singe En Hiver", "Mélodie En Sous-sol" et "100000 Dollars Au Soleil" ensuite.


















dimanche 11 février 2024

LE ROUGE EST MIS DE GILLES GRANGIER 1957

 





Synopsis :

Louis, Pepito, Fredo et Raymond forment une bande de malfrats assez dysfonctionnelle, spécialisée dans les petits braquages.
Lors de l'un d'entre eux, le gitan Pepito, qui a la gâchette facile, repasse deux gars tandis que Raymond se fait refroidir dans la fuite.
Peu de temps après, Louis se fait serrer par les condés qui ont été informés par un proche.
Pepito pense que c'est Pierre, le frère cadet de Louis, qui a mouchardé l'affaire, tout ça à cause d'une histoire avec une grue (ou morue ça dépend si on préfère le poisson)…









Une adaptation d'un roman de série noire de Auguste Le Breton par l'auteur lui-même et dialogué par Audiard.
C'est du Le Breton et du Audiard, si le scénario peut s'écrire sur un dessous de verre à bière, on est néanmoins invité à un récital de parler argot et de vieux français populaire.
Lino en était encore à jouer les gros bras (son personnage est même particulièrement con, lors du premier braquage il sort la sulfateuse juste pour deux gugusse pas très frais), deux ans après Grangier le fera jouer dans "125, Rue Montmartre" et ce sera autre chose.
La Girardot en était à l'époque à faire tourner toute les têtes, et pas que, tandis que Marcel Bozzuffi, acteur qui a été sous-employé, joue le personnage le plus nuancé du récit qui en est aussi le pivot.
Un polar solide, pas le meilleur Grangier/Audiard/Gabin selon moi, ni la meilleure adaptation d'un Le Breton mais un film à voir et posséder pour tous cinéphile ou gourmet des mots.






  












jeudi 8 février 2024

GOMORRA LA SERIE 2014/2021

 





Synopsis :

À Scampia et Secondigliano, quartiers pauvres au nord de Naples, le clan camorriste de la famille Savastano règne en maître.
Des sécessionistes apparaissent de temps en temps comme le clan dirigé par Salvatore Conte, un homme pieux, cultivé et détonnant quelque peu de l'image du camorriste bas du front.
Après une courte guerre, celui-ci s'enfuit à Barcelone où il fera fortune.
Pendant ce temps, le fils Savastano, Gennaro, apprend le métier avec le soldat Ciro Di Marzio, surnommé l'immortel.
Au fil des cinq saisons, Gennaro et Ciro vont être amis puis ennemi, puis ami de nouveau, puis ennemi de nouveau, la plupart de leur entourage, amis, alliés vont mourir, tout le monde va se trahir et aller jusqu'à tuer épouse, enfant, parents pour un coin de trottoir...bref la camorra...bref la mafia...bref l'Italie du sud.








Naples : son Vésuve, Pompéi, Capri, ses pizzas et trattorias et...la camorra.
Après le film de Matteo Garrone chroniqué précédemment dans ce blog, qui est l'adaptation du roman de Roberto Saviano qui depuis doit vivre caché et protégé, voici la série qui sera un succès dans la plupart des pays du monde (rare pour un produit italien).
Les fameux immeubles de Scampia, les vele (les voiles, mais pour moi ça ressemble plus à un paquebot) sont le décor idéal de ce spectacle violent, radical et beaucoup plus sombre que les "Soprano". La plupart de ces sinistres immeubles ont depuis été détruit.
Dans cette série, tout les personnages de la camorra sont violents, sans vrais principes, noirs, sans pitiés : certains sont capables de s'allier avec les meurtriers de leur amis ou parents, simplement pour gagner plus d'argent ou alors on change de camp selon si la soupe est meilleure ailleurs (en politique, c'est pareil mais sans les meurtres).
On voit au fil des saisons comment la camorra a réussi à s'infiltrer jusqu'au système napolitain, faisant élire certains élus.
Les épisodes sont construits comme suit : on nous présente un personnage qui, si il a de la chance, survivra quelques épisodes ou se fera dessouder à la fin de celui-ci. Tout les deux épisodes à peu près, un rebondissement ou un cliffhanger final installe la suite de l'histoire.
On voyage un peu : Barcelone, Rome, Trieste, la Bulgarie, l'Albanie, la France. La n'drangheta (la mafia calabraise) est évoquée et jouera un petit rôle.
Le personnage de Conte est un des rares vraiment intéressant comme je l'ai déjà dit mais il se fera tuer dans la saison 2, peut-être un peu  trop nuancé.
Les deux personnages principaux et "héros" Gennaro et Ciro sont comme deux frères qu'on dirait sortis d'une pièce de Shakespeare mais le fait que l'un fera en sorte que l'autre tuera son père, et que l'autre tuera sa femme de ses mains font que le spectateur sain d'esprit ne peux en aucun cas trouver de sympathie pour ces personnages et pour la plupart des autres également.
"Gomorra" n'est pas vraiment une pub pour Naples, ne glorifie pas vraiment la mafia comme les produits américains comme les Coppola, Scorsese ou De Palma ou encore "Les Soprano" qui ont tous des personnages un peu positifs.
À partir de la saison 2, un peu plus de personnages féminins apparaissent dont la Patrizia qui deviendra une sorte de "Michael Corleone" au féminin.
La saison 4 est un peu plus calme, et l'histoire d'amour entre Patrizia et le fils d'une famille de la cosa nostra (mafia sicilienne) change un peu.
Pour finir, on remarquera que le système du trafic de drogue en France a tout copié à celui de la camorra, jusqu'à la livraison à domicile.

"Gomorra" ne s'adresse pas à toute la famille (c'est plutôt même destiné à un public de banlieue il faut être honnête), il faut être sain d'esprit pour consommer ce spectacle nihiliste et sans soleil mais c'est une série de très bonne qualité, pérennisant le renouveau du cinéma (ici télévision) italien de ces 20 dernières années.

 


















dimanche 4 février 2024

LA CHALEUR DU SEIN DE JEAN BOYER 1938

 





Synopsis :

Gilbert est le fils d'un archéologue la plupart absent.
Il se retrouve à l'hôpital après avoir tenté de se suicider pour une chanteuse de cabaret.
Il a la visite successivement de ses trois "mères"; anciennes femmes de son père.
Rentré chez lui, les trois mères de trois générations différentes se rencontrent et vont se liguer pour découvrir le pourquoi du comment et ensuite lui remonter le moral…









"La Chaleur Du Sein" était auparavant une pièce de théâtre et ça se voit tout suite par ses dialogues finement écrits et é(a)prouvés par le public.
On voit défiler trois générations d'actrices, la Belle Epoque, les Années Folles et celle des années 1930 pour faire vite, représentées respectivement par Jeanne Lion, Gabrielle Dorziat et Arletty.
Les actrices sont toutes excellentes, le père est joué par Michel Simon qui est au niveau de c(s)es dames.
Le gars, Jean Pâqui, qui joue le fils est un peu fade par contre mais cela sied bien à son personnage (peut-être que c'est fait exprès).
François Perrier a un petit rôle, à seulement 19 ans alors.
Boyer nous livre ici une comédie réussie, avec beaucoup de scènes drôles et de quiproquos même si ça ne vaut pas son magnifique "Circonstances Atténuantes" de 1939 avec Arletty et Simon également.
Une agréable découverte que ce film réputé perdu et que je viens de voir dans une copie "vintage" comme on dit.


















vendredi 2 février 2024

ZAZIE DANS LE METRO DE LOUIS MALLE 1960

 





Synopsis :

La petite Zazie débarque à Paris avec sa mère qui compte passer des moments à l'horizontale avec son Jules.
Pour être tranquille, elle confie la Zazie à son frère Gabriel, un colosse qui porte beau et qui exerce la profession d'artiste de nuit.
Le rêve de Zazie est de prendre le métro mais comme le film se passe à Paris, France, celui-ci se trouve en grève.
À partir de là, plus rien ne va plus…








Pour cette adaptation du roman de l'écrivain surréaliste Raymond Queneau que tout le monde connaît pour ses "Exercices De Style", Malle vire dans l'absurde onirique, le burlesque du temps du muet et une poésie de tout les instants.
On pense tout d'abord à "Tatie" dans le métro et surtout ses "Vacances De Monsieur Hulot" de 1953 et le récent "Mon Oncle" de 1958.
La jeune Catherine Demongeot, qui ne fera que trois films avant d'être enseignante, peut-être pour emmerder les enfants comme son personnage ici, crève l'écran avec sa petite frimousse un peu garçonne et son sourire communicatif.
Noiret installe le personnage qui lui collera à la peau ; tendre, rêveur, contemplatif, bonne pâte...bref le copain qu'on voudrait tous avoir.
La plupart des acteurs de second rôles reviennent régulièrement dans l'histoire, Vittorio Caprioli joue plusieurs rôles de méchants/fourbes dont une évocation de Mussolini.
Les dialogues sont un autre atout de l'œuvre, à la fois poétiques et argotiques, remplis de néologismes à la Queneau.
"Zazie" n'est clairement pas pour tout le monde et vire au bout d'une heure voire avant, au n'importe quoi, comme un chien qu'on aurait fait boire et qu'on aurait détaché ou un film sous acide avant l'heure.
Il faut prendre "Zazie" simplement comme une œuvre à part, une parenthèse onirique et esthétique sans pareille.
Aucun film ne ressemble à "Zazie" et c'est bien ça le principal.


















jeudi 1 février 2024

BOULEVARD DE JULIEN DUVIVIER 1960

 





Synopsis :

Quartier Pigalle, Jojo a 16 ans et vit dans une chambre de bonne. Il s'est fâché avec son père car il ne supporte pas sa nouvelle femme, il a faim et ne travaille pas, passant ses nuits à regarder le quartier chaud du toit de son immeuble.
Jojo est amoureux de Jenny Dorr, une stripteaseuse de 28 ans et repousse les avances des filles de son âge et de son voisin peintre aussi.
Il rencontre Dicky, un ancien boxeur, au chômage également.
Dicky est présenté à Jenny et se qui devait arriver arriva…








Duvivier essaye de prendre le train de la Nouvelle Vague en marche avec cette adaptation d'un roman de Robert Sabatier, pourtant tourné en studio et avec Antoine Doinel, pardon, Jean-Pierre Léaud à peine plus âgé qu'à l'époque des "400 Coups".
Les dialogues sont signés de l'écrivain Barjavel qui fait un boulot honnête, même si on aurait préféré du Charles Spaak.
Magalie Noël est convaincante et Pierre Mondy prouve qu'il peut abattre du boulot quand on lui demande.
"Boulevard" est un film agréable, de qualité comme avec la plupart des Duvivier, un peu entre deux eaux, entre le "cinéma de papa" comme on disait alors et la Nouvelle Vague, donc, avec son sujet contemporain de la jeunesse des baby boomers des caves de Saint-Germain mais rive droite.