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samedi 30 mars 2024

BLUE VELVET DE DAVID LYNCH 1986

 





Synopsis :

Dans une petite ville américaine bloquée dans les années 1950, Jeffrey Beaumont découvre une oreille coupée dans un pré.
Il amène sa trouvaille aux sheriff local mais décide de mener lui-même l'enquête avec l'aide de la fille du policier, Sandy.
Il fera la rencontre d'une chanteuse de cabaret masochiste, un pervers sadique et meurtrier, un tenancier de maison close efféminé et en général du monde adulte…








Après l'échec de "Dune", que j'ai tenté de voir il y a longtemps avant de décrocher au bout de cinq minutes, Lynch décide de tourner un de ses vieux scénarios et surtout d'installer tout ce qui fera le style qui le rendra ensuite célèbre : les années 1950 transposées à l'époque actuelle, les rideaux rouges, les personnages déviants, un humour étrange (qui n'est pas pour tout le monde), des lieux étranges, une atmosphère onirique et une narration débridée, non linéaire qui oblige le spectateur à se faire son œuvre propre.
La narration est ici assez linéaire, à part la dernière scène assez intrigante, on a affaire ici à une sorte de thriller tordu dans ce qui sera ensuite le décor de "Twin Peaks" avec une sorte de jeune "Dale Cooper".
Dennis Hopper trouve ici un de ces rôles les plus marquant dans celui du méchant "Frank" qui est en plein trip "Œdipien" avec une Isabella Rosselini dans un rôle difficile, exigeant et plutôt fort.
La photographie est superbe, originale, ça rappelle un peu Kubrick dans une certaine utilisation de l'espace et une certaine sobriété.
Un peu comme Sautet avec "Les Choses De La Vie", Lynch devient avec "Blue Velvet" ce gars un peu dérangé qui nous fait voyager, un  vrai artiste au sens noble du terme.







 





 






samedi 23 mars 2024

L' ADVERSAIRE DE NICOLE GARCIA 2002

 







Synopsis :

Début des années 1990 :
Jean-Marc Faure vient d'assassiner sa femme et ses deux enfants, ainsi que ses parents et tenter d'assassiner sa maîtresse.
Il a passé ces quinze dernières années à mentir à tout le monde, s'inventant une profession, un salaire, un niveau social qu'il maintenait par des soi-disant placements juteux auxquels il aurait fait bénéficier ses parents, ses amis, des connaissances.
Prisonnier de ses mensonges, toujours plus gros, qui ont finit par le piéger, alors que sa femme allait découvrir le pot-au-rose, il n'avait plus le choix d'autant plus que ça fait bien longtemps qu'il a cessé de vivre…








Un an après "L'emploi Du Temps" de Laurent Cantet, une nouvelle adaptation du roman éponyme d'Emanuel Carrère voit le jour avec ce film de Nicole Garcia, plus fidèle avec la véritable histoire de Jean-Claude Romand qui a mit le point final à ses mensonges en début d'année 1993.
"L'adversaire" est une œuvre beaucoup plus sombre, radicale et violente que le film de Cantet, qui s'attardait plus sur le côté financier du récit et dont le personnage finissait par abandonner sa famille et ainsi l'épargnant.
Auteuil incarne cet homme inadapté, angoissé, à la détresse constante, ce personnage qui se sait condamné et que ses mensonges prendront fin un jour, un homme en sursis, déjà un peu mort au fond.
Auteuil nous livre une de ses plus belles prestations, servant les nombreuses bonnes idées de Nicole Garcia dans ce thriller de tout premier ordre.
L'histoire de Jean-Claude Romand, qui a depuis été libéré, vivant sous un autre nom et travaillant pour de vrai cette fois-ci, est fascinante et je soupçonne même Xavier Dupont De Ligonnès de s'en être inspiré en 2011 pour commettre ses méfaits.
Un grand film qui aurait mérité des récompenses pour sa réalisatrice et Daniel Auteuil sans compter le bon travail de Géraldine Pailhas, Emmanuelle Devos dans sa période bimbo et François Cluzet.

















jeudi 21 mars 2024

LES DEUX CROCODILES DE JOEL SERIA 1987

 





Synopsis :

René, chauffeur de taxi le jour et tenancier d'un bouiboui de femmes légères la nuit rencontre dans le train Emile dont on ne sait pas trop ce qu'il fait à part que son pognon travaille tout seul grâce à la bourse.
René repère le pigeon et cherche à s'emparer de l'artiche d'Emile mais au fur et à mesure, nos deux héros vont se découvrir des affinités…









Ce Séria d'arrière saison fait un peu la synthèse des œuvres précédentes de son auteur : l'humour très grivois qui fait passer le film comme tabou à notre triste époque, l'obsession de la chair, des formes féminines rebondies et généreuses, la transgression, les gens de peu d'origine parfois consanguine et le grand duc Marielle, dans le rôle de magouilleur charmeur qui a fait sa gloire.
Ici notre Jean-Pierre préféré a le bénéfice d'être rejoint par Carmet, le bon vivant personnifié et autant le dire tout de suite, l'osmose est là et ça fonctionne.
Sans le talent des deux interprètes et de quelques autres, ainsi que les dialogues de Séria qui donneraient des crises d'apoplexie à certaines harpies écologistes et LFIstes, ce film (qui ressemble parfois à un western sous prozac) n'aurait aucun intérêt avec sa maigre intrigue et sa technique terne digne d'un téléfilm de milieu de journée mais n'est pas Séria qui veut, ombre d'une époque bénie avec Bertrand Blier ou on pouvait franchir un tant soit peu la ligne.
Pour les esprits ouverts à la gaudriole, qui ne se prennent pas au sérieux.
De plus, la fin est surprenante.























samedi 16 mars 2024

L 'EMPLOI DU TEMPS DE LAURENT CANTET 2001

 





Synopsis :

Vincent passe ses journées dans sa voiture et parfois ses nuits, mange dans des relais routiers et lit divers journaux pour passer le temps.
En fait Vincent occupe ses journées à ne rien faire et en dehors de ça il a trois enfants, une femme, une jolie maison et un train de vie respectable.
Pour maintenir ce train de vie, car sans emploi depuis quelques mois, il invente une affaire fictive de placement pyramidal dont il fait bénéficier ses proches.
Son épouse Muriel, ainsi que ses parents s'imaginent que Vincent travaille à Genève dans une OMS, mais au fur et à mesure que Vincent doit inventer de plus en plus de mensonges et finit par s'y enfermer, tissant son propre piège…








Début 1993 dans le Pays de Gex, département de l'Ain, Jean-Claude Romand assassine sa femme, ses enfants et ses parents qui habitaient dans le Jura.
Pendant des années, il a fait croire à sa famille qu'il travaillait dans une grande organisation internationale à Genève dans le domaine de la recherche alors qu'il n'avait pas passé son diplôme de médecin et n'avait jamais travaillé.
Pendant des années, Romand a berné tout le monde, s'inventant une vie rêvée.

En 2002, Nicole Garcia réalise "L'Adversaire" avec Auteuil dans le rôle principal de ce film qui collera plus à la réalité meurtrière de ce  fait divers rentré dans la légende qui peut rappeler l'affaire Dupont De Ligonnès.

Laurent Cantet nous propose ici une autre approche, une vision par le prisme du drame social et de l'emprise du paraître.
Aurélien Recoing incarne cet être fantomatique qui n'a guère que son bagout comme bouée de sauvetage alors que la houle de ses mensonges finira forcément par amener l'irrémédiable.
Karine Viard est excellente comme d'habitude dans le rôle de l'épouse.
L'histoire est proprement fascinante, bouleversante et marquera forcément le spectateur car elle parlera à beaucoup.
Le personnage de Vincent peut également faire penser un peu à celui du "Bartleby" de Maurice Ronet et Herman Melville pour le côté inadapté à la société.
Le film bénéficie de la présence de l'acteur et gueule Serge Livrozet dans un rôle d'escroc et receleur fait pour lui car ayant fait lui-même de la prison (on pense à José Giovanni en le voyant).

J'ai habité l'Ain de 1975 à 2000, et beaucoup de lieux présentés dans ce film me sont familiers ce qui me fait apprécier encore plus cette œuvre hautement recommandable.



















vendredi 15 mars 2024

MARIE-POUPEE DE JOEL SERIA 1976

 






Synopsis :

Marie est une jeune fille aux grands yeux noirs et à la bouche cerise.
Elle rentre un jour dans une échoppe de poupée, le propriétaire la remarque, en tombe amoureux et quelques temps après nos héros se marient.
Marie ne connait rien à la vie, elle toute contente d'avoir trouvé un prince charmant qui porte beau, qui a de quoi et lui couvre de cadeaux.
Dès le premier soir, Claude lui fait jouer un jeun étrange, elle doit se comporter comme une poupée : immobile, ne parlant pas, d'une docilité extrême.
Les jours passent, Claude est de plus en plus absent et n'a toujours pas consommé le mariage, les époux faisant chambre à part malgré l'amour qui les unissent.
Marie s'ennuie et sa chair a faim…








"Marie-Poupée" aborde des sujets typiques des œuvres de Séria : les jeunes femmes, les voluptés de la chair traitées de manière débridée bref le genre de film qui est devenu complètement tabou au XXIème siècle.
Une scène, au trois-quarts du métrage, plaide encore moins à une réhabilitation, celle où le personnage de Claude se retrouve à jouer à ses jeux de poupée avec une petite fille.
Jeanne Goupil, alors au sommet de sa beauté de femme-enfant, donne de sa personne dans un rôle pas facile, probablement un de ses plus mémorables.
André Dussollier n'a pas un rôle facile dans celui d'un gars qui n'a pas la lumière à tout les étages comme on dit.
Depuis que Séria engage des acteurs professionnels, ici sa meilleure distribution (Dussollier, Goupil, François Perrot, Andréa Ferréol dans son rôle habituel de nymphomane pulpeuse, Bernard Fresson dans son rôle habituel de brute ici nuancée) grâce au succès des "Galettes", la qualité est là et on est pris dans l'étrangeté du récit enrobé dans cet esprit incomparable des années 1970.
"Marie-Poupée" est peut-être le meilleur film "sérieux" de Séria  (allitération), déviant, choquant, qui fait parfois penser à du Buñuel, du Marco Ferreri ou du Pasolini.























jeudi 14 mars 2024

MAIS NE NOUS DELIVREZ PAS DU MAL DE JOEL SERIA 1971

 





Synopsis :

Anne et Lore sont deux amies adolescentes, pensionnaires dans une école religieuse.
Elles ont décidé de consacrer leur vie au péché, notamment celui de la chair.
Elles volent des hosties à la messe, tuent des oiseaux, lisent des écrits érotiques et provoquent les hommes.
Un de leur jeux va pourtant mal tourner…









Pour son premier film, Joël Séria décide de marquer les esprits avec ce drame typique des œuvres des années post 68 où tout était permis.
On découvre la brune Jeanne Goupil, qui deviendra la compagne du réalisateur et la blonde Catherine Wagener qui restera dans les comédies polissonnes avant de disparaître de la circulation.
"Mais Ne Nous Délivrez Pas Du Mal" est une sorte de comédie érotique (mais quand même léger), anarchiste et hérétique, se voulant dénoncer le puritanisme de la bourgeoisie et l'hypocrisie du catholicisme.
Il est marrant de constater que ce sont les mêmes aujourd'hui qui distillent un puritanisme encore plus brutal sous fond de néo féminisme et de wokisme.
Certains acteurs sont assez médiocres, pour être gentil, comme celui qui joue le père de l'héroïne principale, certains dialogues ne dépareraient pas dans un film porno de l'époque Claudine Beccarie/ Brigitte Lahaie en moins drôle et certaines scènes peuvent faire penser à du Jean Rollin en moins poétique.
La séquence finale est une des plus mémorable (et choquante) et en plus on y récite du Baudelaire, ce qui est toujours appréciable.

On est en présence d'un film choc, séduisant malgré ses nombreux défauts, qui marque les esprits comme il se doit pour une entrée en scène.
Séria changera sensiblement de braquet ensuite avec "Charlie Et Ses Deux Nénettes", et surtout "Les Galettes De Pont-Aven" qui sera son plus gros succès, ainsi que "Comme La Lune", ces trois œuvres devant beaucoup au grand duc Marielle.
Pour public avisé.









 








lundi 11 mars 2024

AELITA DE IAKOV PROTAZANOV 1924

 






Synopsis :

En 1921, en Union Des Républiques (LOL) Socialistes Soviétiques qui n'existait pas encore, l'ingénieur Los reçoit un message venu de l'espace, provenant de Mars, dite la planète rouge et ça tombe bien dites donc.
Los a des problèmes avec son épouse Natasha, qui se fait séduire par des nantis, donc des méchants, ce qui le rend jaloux.
L'ingénieur et son assistant commencent à construire un engin pour aller sur la planète communiste pour soulever les martiens exploités par le grand capital interplanétaire et ainsi installer la dictature du prolétariat...







Le film est sorti l'année de la mort de Lénine, à l'époque la révolution avait 7 ans et l'U.R.S.S. était toute jeune.
"Aelita" est une adaptation de Tolstoï, écrivain qui a presque autant de rues en France que Victor Hugo et comme tout les films de l'époque soviétique, celui-ci est une œuvre de propagande.
La science fiction supposée de l'histoire, sauvée uniquement par les décors, les costumes et l'impressionnisme de l'époque est un prétexte à marteler des poncifs manichéens qui à l'époque pouvaient encore faire illusion.
Comme tout film muet, pour ceux qui ont survécus, le maquillage est forcé, les expressions du visage également, ce qui donne ce charme de ces œuvres d'avant 1930, et cette photographie éthérée et poétique qui s'est perdue avec le parlant.
Sur la forme, il n'y a rien à dire, c'est du très bon travail (pas au niveau de "L'homme à la caméra" néanmoins), mais sur le fond, l'histoire a fait son ouvrage et n'est qu'un moyen de répandre cette idéologie nauséabonde (comme dit la gauche à propos de la droite) qu'est le communisme, qui n'a jamais eut son Nuremberg et est encore admiré malgré le passage de Lenine, Staline, Khrouchtchev (à vos souhaits), Brejnev, Andropov, Mao, Den Xiao Ping, Castro, La famille Kim en Corée Du Nord, Pol Pot, les communistes au Viet Nam, Laos, Cambodge et les 100 millions de morts qui ne posent aucun problème dans les consciences de nos élites dirigeantes.
À voir en étant prévenu.






  












samedi 9 mars 2024

ADIEU POULET DE PIERRE GRANIER-DEFERRE 1975

 





Synopsis :

À Rouen, les élections municipales sont tendues. Un colleur d'affiche se fait tuer par le service d'ordre du candidat Pierre Lardatte, un des favoris du scrutin.
Un policier débarque et se fait tuer par un nervis du politicien.
Le commissaire Vergeat et son collègue inspecteur Lefèvre sont chargés de l'enquête mais Lardatte à le bras long et bien vite, les policiers devront faire face à leur supérieurs…










Ce polar de Granier-Deferre est surtout connu pour être le seul film mettant en vedette Ventura/Dewaere.
Dès la première réplique de Dewaere, on a le sourire aux lèvres devant son jeu légendaire de chiot un peu foufou (voir "Série Noire" pour comprendre) qui détonne avec celui, plus métronomique de Lino.
Imaginez un musicien de classique jouant avec un jazzman, ou Baudelaire écrivant avec Rimbaud et ça fait à peu près l'illustration.
"Adieu Poulet" n'a pas le niveau d'un Melville, ni d'un Corneau, ni d'un Deray, ni d'un Clouzot et le récit perd en crédibilité au fur et à mesure qu'est distillé l'humour latent et décalé apporté par notre Dewaere adoré mais on a affaire ici à un très bon travail qui délivre une dénonciation du monde politique (composé de tartuffes et de jocrisses), une bonne utilisation de la ville de Rouen dominée par sa cathédrale, la plus haute de France, la moitié de l'équipe de Bébel dans la distribution, la musique de Philippe Sarde et le scénario de Francis Veber.
Après cette phrase aussi longue que du Proust, mais moins compliquée tout de même, je tiens à remercier Répliques Cultes de m'avoir donné l'idée de revoir cette œuvre pour réviser le jugement que j'en avais.


















samedi 2 mars 2024

ELEMENTS OF LIFE : DUSK ON THE BEACH 2024

 


Un titre tout frais du collectif de Louie Vega, un modèle de Latin House, style qu'il a presque inventé à lui tout seul dans les années 1990 à l'époque des Masters At Work.
Du tout bon.






vendredi 1 mars 2024

LA GRANDE BELLEZZA DE PAOLO SORRENTINO 2013

 






Synopsis :

Quelques nuits et parfois de jours dans la vie de Jep, mondain de profession, critique d'art et auteur d'un roman il y a quarante ans.
Le décor : Rome, la ville éternelle.
Certains films nous invitent à penser, celui-ci nous invite à ressentir.
Le plat est servi, le vin aussi, il n'y a plus qu'à s'y laisser prendre…








Bien souvent quand on découvre une œuvre, on finit par avoir la même sensation que quand une paire de témoins de jehovah vient sonner à notre porte alors qu'on était tranquille : l'impression de s'être fait avoir, embusqué, braqué notre précieux temps, prisonnier d'une coercition sans préavis, un prosélytisme débridé toujours de la même couleur.
"La Grande Bellezza" est une œuvre au sens noble du terme, où il est question avant tout de sens et de sensations au lieu d'un tract électoral.
On pense à un croisement entre "La Dolce Vita" et "Huit Et Demi" (la vie mondaine et nocturne dans un Rome de carte postale, un burlesque et une poésie de chaque instant) ainsi un peu à "La Nuit" d'Antonioni et on remarque un style légèrement plus sobre, éthéré du virtuose qu'est Sorrentino.
"La Grande Bellezza", c'est aussi à Toni Servillo ce que les films de Fellini précités furent à Mastroianni : une carte de visite, une récompense absolue pour un acteur hors-norme. Jep et Marcellosont en fait les mêmes, des alter égocentriques.
Ce film est tout ce que j'attend d'un métrage italien, la musique de la langue, les couleurs épicées, les personnages plus grands que la vie.
Céline, Proust et Flaubert sont cités. Le "Voyage Au Bout De La Nu(vie)it" est cité car cette "Grande Beauté" est tout ce dont il s'agit finalement.
Le film sera récompensé de nombreuses fois, une rareté pour une œuvre apolitique, d'Art pur à l'ancienne dans cette triste époque de médiocrité, de tartuffes, de jocrisses.
Dans les années 2010 (et même un peu avant), le cinéma italien était enfin sorti de son coma dans lequel la télévision l'avait plongé.
La trattoria est de nouveau ouverte et nous avions faim.