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jeudi 31 août 2023

MADEMOISELLE VENDREDI DE VITTORIO DE SICA 1941

 






Synopsis :

Le docteur Vignali est un pédiatre incompétent qui doit entretenir une actrice particulièrement vénale, du coup il doit énormément d'argent à ses créanciers.
Son père lui dégote un emploi de remplaçant médical dans un orphelina où il rencontre Teresa, son aide.
Le pédiatre va alors naviguer entre une riche célibataire avec lequel il se fiance à l'insu de son plein gré, sa maîtresse qui continue de le plumer et la jolie Teresa qui est tombée amoureuse de lui…









Ce troisième De Sica, tourné en 1941, donc en pleine période Téléfoni Bianchi, est donc une comédie sentimentale familiale et innocente.
On a l'impression de se taper une niaiserie hollywoodienne malgré le talent de De Sica qui joue le rôle du pédiatre et La Magnani dans le rôle de l'actrice grippe-sou.
À voir une fois pour ensuite passer à autre chose ("Sciuscià" arrivera bientôt).




















mardi 29 août 2023

LES OISEAUX, PETITS ET GROS DE PIER PAOLO PASOLINI 1966

 






Synopsis :

Un vieil homme et son fils se promènent dans la campagne.
À un moment donné, ils rencontrent un corbeau qui parle comme vous et moi.
Le volatile fan des Cure leur raconte l'histoire d'un moine franciscain et de son aide à qui il a été donné la mission d'évangéliser les faucons et les moineaux (allégorie de la lutte des classes).
Ensuite, le duo rencontre des pauvres, des propriétaires, une prostituée et enfin comme tourner un film ça creuse, les acteurs bouffent le corbeau.











Totò dans un film de Pasolini, c'est l'équivalent de De Funès dans un film de Godard, sauf que là on a affaire à une comédie surréaliste poético/trash mâtinée de propagande marxiste...bref un film de Pasolini.
Totò, dont je ne suis pas fan et dont c'est la dernière apparition, est plutôt à son aise ici face au débutant Ninetto Davoli qui sera de tout les films et lits suivants de Pasolini.
De bon moments comme dans chaque œuvre de son auteur mais pas franchement son meilleur film qui m'a fait penser au futur " Voie Lactée" de Buñuel pour son sujet mystique traité de manière surréaliste.




















dimanche 27 août 2023

HISTOIRE D'AIMER DE MARCELLO FONDATO 1975












Synopsis :

Tina et Gino vient une relation passionnée entre disputes, claques et réconciliations. Ils se trompent mutuellement sans vraiment se le cacher.
Un soir qu'ils se disputèrent comme un autre soir, Gino tombe dans un égout et n'est pas retrouvé.
Trois ans après, le procès s'ouvre pour Tina accusée de meurtre.
Gabriella, l'épouse d'un ingénieur, est désignée comme un des jurés, mais ce qu'elle va découvrir, c'est que son mari était un des amants de l'accusée et qu'il était témoin lors du fameux soir…








 




La distribution est impressionnante : Gassman, Cardinale, Vitti et Giannini et on était en droit d'attendre un festival, un feu d'artifice.
Un réalisateur de seconde zone est à la manœuvre et en fait c'est bien à un presque nanar auquel on est invité.
Un montage effectué sous acide, des dialogues fades, des couleurs dégueulasses, même la plastique de Claudia et Monica, dans leur quarantaine resplendissante, ne sauvent ce désastre de l'anonymat dans lequel il était promit sans ses stars.
Le cinéma italien a produit tellement mieux, avant et même pendant et même après.

















samedi 26 août 2023

LA TRAÎTE DES BLANCHES DE LUIGI COMMENCINI 1952

 






Synopsis :

À Gênes, Machedi est un truand qui vit en rabattant des jolies filles pour premièrement les faire participer à des marathons de dance puis ensuite leur faire miroiter une carrière en Amérique alors qu'elles finiront dans un bordel.
Une des filles est la fiancée d'un petit voyou travaillant pour lui qui finit par mourir d'épuisement pendant un marathon.
Le voyou s'évade de prison pour se venger…










Un des premiers Comencini, ce polar aux accents néoréalistes réunit quelques unes des actrices en vue de l'époque dont Eleonora Rossi, plus une certaine Sofia (Loren) Lazzaro, Vittorio Gassman et la gueule américaine Marc Lawrence dans le rôle du salaud.
Le sujet du marathon de dance sera développé avec maestria dans "On Achève Bien Les Chevaux" de Sidney Pollack en 1969.
Les actrices sont en grande partie responsables de la qualité de ce film noir qui traite d'un sujet difficile dans l'Italie pas encore vraiment dans son boom économique.
Un bon exemple d'un genre finalement plutôt rare dans le cinéma italien, surtout à l'époque où le néoréalisme triomphait.


























vendredi 25 août 2023

LE SIGNE DE VENUS DE DINO RISI 1955

 






Synopsis :

Cesira est une vieille fille d'une trentaine d'année qui vit avec sa tante, vieille fille également, sa cousine Agnese et son père irascible et vieux jeu.
Agnese est tout le contraire de Cesira, belle, elle attire tout les hommes, la plupart mal intentionnés.
Cesira pour sa part est tellement désespérée qu'elle finit par voir une voyante qui lui prédit que d'ici un mois elle trouvera un amoureux.
Elle va rencontrer successivement Romolo, un truand qui ne pense qu'à refourguer une voiture volée puis Alessio, un quinqua "poète et artiste" qui en fait vit au crochet des femmes qu'il rencontre et enfin Ignazio, un beau pompier qui tombera malheureusement amoureux d'Agnese …










Cette première réussite de Risi est une adaptation d'une pièce écrite par Franca Valeri (qui joue Cesira) et adaptée par Comencini et Risi.
La distribution n'est pas en reste avec la Loren, De Sica, Raf Vallone, Leopoldo Triste dans un petit rôle, Peppino De Filippo, Tina Spica dans son rôle traditionnel de vieille bougon acariâtre et Alberto Sordi.
Le film est bien rythmé, Franca Valeri (qui a en fait beaucoup de charme) est fantastique et très loin d'être éclipsée par tout les talents de la distribution, "Le Signe De Vénus" mérite de figurer parmi les classiques (déjà nombreux à l'époque) de la comédie à l'italienne.
Risi continuera avec "Pauvres Mais Beaux" et on connait la suite.























jeudi 24 août 2023

IL BOOM DE VITTORIO DE SICA 1963

 







Synopsis :

Rome, pendant le boom économique en Italie, Giovanni se retrouve petit à petit endetté à force de spéculations hasardeuses dans l'immobilier.
Ce qui n'arrange rien, sa femme issue d'une riche famille, mène grand train et n'a qu'un respect poli pour lui qui est fou d'elle.
Devant le refus d'un prêt de la part de sa belle-famille, pris à la gorge par ses débiteurs et sous la menace d'un divorce, il se voit proposer un marché de la part de la femme d'un milliardaire rencontré récemment :
La vente d'une de ses mirettes pour remplacer l'œil de verre du milliardaire…










Tourné entre "Hier, Aujourd'hui Et Demain" et "Mariage À l'Italienne", ce "Boom" de De Sica ressemble à une comédie de premier abord mais est en fait une chronique amère d'un pauvre gars, gentil mais victime de son arrivisme et de sa femme, en fait l'histoire banale d'un homme marié.
Sordi fait un travail admirable pour humaniser un peu plus le genre de personnage dans lequel il excelle.
On est en présence une fois de plus avec les réalisations de De Sica et les scénarios de Cezare Zavattini, à un film prenant, qu'on oublie pas, qui rappelle l'atmosphère du "Voleur De Bicyclette" ou de "Umberto D" en un peu moins sombre.
À visiter sans tarder.





















 

mardi 22 août 2023

LE CANARD À L'ORANGE DE LUCIANO SALCE 1975








Synopsis :


Après 10 ans de mariage et deux enfants, Lisa  avoue à Livio qu'elle a une relation depuis quelques mois avec un français.
Après une discussion tendue dans un restaurant, Livio propose à sa femme d'inviter son amant en week-end chez eux.
Livio invite quand à lui sa secrétaire pas farouche pour une lire.
Tout les coups vont alors être permis…











Luciano Salce ("Elle Est Terrible") adapte la fameuse pièce de théâtre et classique du boulevard qui sert les deux ténors de la comédie que sont la Vitti et Tognazzi qui s'amusent de manière communicative.
Comme toute adaptation théâtrale, c'est très bien écrit, rodé à souhait et même les second rôles sont parfaits (la femme de ménage sicilienne et la secrétaire un peu cruche interprétée par Barbara Bouchet qu'on a beaucoup vue dans des Gialli).
Monica Vitti, qui est la principale responsable du succès du film, sera récompensée et rien que pour elle cette comédie vaut le coup d'être regardée.















lundi 21 août 2023

INCORRIGIBLES PARENTS DE CAMILLO MASTROCINQUE 1960

 








Synopsis :

Giuseppe, Renzino, Mario, Gianni et Achile forment une bande de quadra fêtards et dragueurs malgrés que la plupart d'entre eux soient mariés avec enfants.
Ceux-ci ne se privent pas parfois pour les sermonner de cette vie débridée indigne de leur âge.
De Rome à la côte méditerranéenne en passant par Paris, Mastrocinque nous invite à quelques unes de leurs débauches et blagues de maternelle…











On pense aux "Vitelloni" et bien sur à "La Dolce Vita" de Fellini (la fontaine de Trevi apparaissant dans le premier plan et un strip-tease à la fin du film).
Une comédie plaisante dans l'ensemble, les acteurs s'amusent et cabotinent, les femmes sont jolies (en particulier celle qui nous gratifie de l'effeuillage) sans autre prétentions d'ailleurs.
 



















dimanche 20 août 2023

AMOUR ET COMMERAGES DE ALESSANDRO BLASETTI 1958

 





Synopsis :

Le fils de l'adjoint du maire d'une ville près de Rome est amoureux de la fille d'un balayeur.
L'adjoint, devenu maire intérimaire a maille à partir avec les vieux qui exigent la construction d'un nouvel hospice alors qu'un riche propriétaire fait tout pour les en empêcher à coup de pots de vin et piston…











Comme souvent avec Blasetti et les films dans lesquels De Sica joue, on est en présence d'une comédie familiale innocente.
Les deux films précédents du réalisateur (avec le couple Loren/Mastroianni) avaient leur charme mais ici, je n'ai eu guère de plaisir à visionner ces 90 minutes de guimauve qui m'ont fait penser aux niaiseries des studios américains de cette époque. 
Les deux jeunes acteurs (qui jouent les amoureux) sont ce qu'il y a de mieux dans cette œuvre, on pense presque à du Marcel Carne à un moment.















samedi 19 août 2023

LA CARRIERE D'UNE FEMME DE CHAMBRE DE DINO RISI 1976

 







Synopsis :

Venise, dans les années 1930 :

L'ascension d'une femme chambre travaillant dans un hôtel lors de la Mostra, fiancée à un poissonnier.
Elle couche avec un "producteur" romain qui lui fait miroiter des rôles qui s'avèrera un escroc, puis part à Rome avec son fiancé pour se marier devant Mussolini mais finit dans un "casino" alors que son jeune cocu part pour l'Espagne.
Elle devient la maîtresse du Duce qui la fait rentrer à Cinecitta tourner des Telefoni Bianchi et films de propagandes où elle devient la maîtresse de l'acteur Franco D'Enza.
Mais le fascisme a une fin ainsi que les rêves de notre héroïne…











C'est une comédie particulièrement réussie qu'est ce nouveau classique de Risi avec son compagnon de route et porte bonheur Vittorio Gassman.
L'histoire d'une arriviste ("les femmes ont une banque entre les jambes" comme dit Tognazzi dans le film) qui atteint donc le sommet et profite du fascisme sans vraiment comprendre pourquoi en fait.
Agostina Belli trouve ici le rôle de sa vie après "Parfum de Femme" et Gassman se voit offrir le rôle d'un acteur toxicomane qui finira mal.
On est vraiment pas en présence d'un film féministe dans ces années 1970 bénies où on pouvait tout se permettre, Risi modère ses propos de comptoir par un portrait cynique des fascistes et du retournement de veste soudain des gens pendant la libération.
Encore un Risi de gala, sans aspérités et divertissant à souhait.


















vendredi 18 août 2023

UN HEROS DE NOTRE TEMPS DE MARIO MONICELLI 1955

 








Synopsis :

Alberto a la trentaine, est célibataire, travaille chez un grand chapelier de Rome et vit chez sa tante.
Il est pleutre, hypocrite, irresponsable bref, monsieur tout le monde.
Sa chef, une veuve, est amoureuse de lui tandis qu'il essaie depuis trois ans d'attirer l'attention d'une jeune coiffeuse.
Il enchaîne gaffe sur gaffe et finit par se mettre dans l'embarras pour finalement se retrouver même accusé d'attentat…










On retrouve dans ce film l'excellent Leopoldo Trieste et surtout Alberto Sordi dont le rôle semble être écrit pour lui.
Une comédie assez bien écrite et réalisé par un des maîtres du genre avec Risi, Zampa, De Sica et Comencini par exemple.
Le récit commence tranquillement et au fur et à mesure que le héros s'empêtre dans sa bêtise et ses gaffes, les bonnes idées s'enchaînent avec efficacité.
On est pas loin du futur "Pigeon" réalisé trois ans après.
À noter une très bonne interprétation de Franca Valeri dans le rôle de la veuve manipulatrice.



 

















jeudi 17 août 2023

LE MAÎTRE ET MARGUERITE DE ALEKSANDAR PETROVIC 1972

 





Synopsis :

Moscou, 1925 :

L'auteur Maksudov fait répéter sa pièce sur Ponce Pilate où il dénonce le totalitarisme et évoque l'existence de dieu.
Dans la société bolchévique stalinienne, ça ne plait pas vraiment et le comité de censure décide de s'en mêler, d'abord conciliant en essayant de corrompre l'auteur, il décide ensuite de saborder la pièce en publiant des critiques négatives.
Le diable intervient sous la forme du magicien Woland et commence sa vengeance en exécutant un à un les membres du comité grâve à ses pouvoirs occultes.
L'auteur se retrouve enfermé dans un hôpital psychiatrique et la première de la pièce, sous la pression et les manipulations de Woland se déroule quand-même...









En voila une œuvre bien singulière…
Cette adaptation italo-yougoslave très libre d'un roman de Mikhaïl Boulgakov paru en 1966 mélange le film historique, le fantastique et le symbolisme.
Le roman avait été censuré du vivant de l'auteur et ne fut publié en URSS qu'en 1973, 33 ans après sa mort et 20 ans après la mort de Staline.
On retrouve Ugo Tognazzi dans un rôle sérieux, notre Alain Cuny (excellent acteur ayant beaucoup tourné en Italie) et Mimsy Farmer qu'on a beaucoup vu dans des gialli.
Il maestro Morricone s'occupe de la délicate partition de la musique.
Le récit qui commence comme une dénonciation du stalinisme ,tout frais à l'époque de l'histoire, prend petit à petit une tournure étrange, surréaliste et fantastique avec Cuny dans le rôle de Satan qui cabotine à tout va.
On est en présence d'une sorte d'OVNI qui fait un peu penser à certains films de Bergman dans le symbolisme, l'allégorie et l'ellipse.
Une œuvre assez méconnue, probablement à cause du fait de sa dénonciation du totalitarisme soviétique qui n'a pas plu aux critiques de gauche majoritaires dans la profession mais assez plaisante dans l'ensemble (et Tognazzi y est excellent).









 











mercredi 16 août 2023

D'AMOUR ET DE SANG DE LINA WERTMÜLLER 1978

 





Synopsis :

Années 1920, 
Le mari de Titina se fait tuer par la mafia, un jour comme les autres en Sicile.
Au "procès" aucun habitant du village n'a voulu témoigner et la veuve ne cherche qu'à se venger et tuer le parrain local, également un jour comme les autres.
Des années plus tard, le militant socialiste Spallone tombe sur elle et tombe amoureux fou mais la jolie veuve reste fidèle à la mémoire de son mari.
Titina rencontre enfin le parrain et lui tire dessus sans succès, celui-ci la désarme et tente de la violer mais Spallone intervient et se fait molester.
Les deux héros deviennent amants pour un soir mais sans lendemain.
Sanmichele, un neveu de la veuve revient d'Amérique où il a réussit dans la pègre pendant la prohibition. 
Il tombe aussi amoureux de sa tante et en profite pour titiller le parrain qui s'est allié aux fascistes…









On retrouve le duo Mastroianni/ Giannini de "Drame De La Jalousie" de Scola et également Mastroianni/Loren pour au moins le dixième film ensemble.
Un scénario assez simple que ce triangle amoureux sur fond de fascisme et de mafia.
Sofia Loren incarne une veuve un peu anar qui devient objet d'une rivalité entre le bourgeois socialiste (pléonasme) et le gangster arrogant, l'actrice a même le droit à une scène finale à la Anna Magnani.
Un film un peu en dessous des précédents de Lina Wertmüller mais le talent du trio d'interprètes assure le boulot.














lundi 14 août 2023

ÂMES PERDUES DE DINO RISI 1977

 





Synopsis :

Tino débarque (littéralement) à Venise pour faire une école des beaux-arts. Il est logé par son oncle Fabio et sa femme Sofia.
Fabio est un homme assez dur, élitiste et autoritaire tandis que Sofia est une femme fragile et timide voire soumise.
Tino entend régulièrement des bruits venant d'en haut de sa chambre, ainsi qu'une mélodie jouée au piano et va chercher à en connaître les raisons.
La femme de ménage lui apprend que le frère de son oncle y vit reclus et en proie à la folie, seul Fabio ayant le droit de le voir et de s'occuper de lui.
Mais est-ce le seul secret que cache le vieux palais décrépit ?









Les années 1970 ont montrées que Risi pouvait proposer autre choses que des classiques de la comédie, à l'instar de "Parfum De Femme".
C'est d'ailleurs une autre adaptation (après le film précité) d'un roman de Giovanni Arpino à laquelle nous avons droit ici.
"Âmes Perdues" distille une atmosphère de mystère, voire de fantastique, voire de Giallo et Vittorio Gassman y est pour beaucoup.
La photographie et les décors sont superbes, nous livrant une Venise pas vraiment de carte postale, mais sale, désertique et inquiétante ; un fantôme de son passé glorieux et si lointain.
Gassman est un monument, peut-être le seul à donner le change à Mastroianni, ce gars peut tout jouer avec une facilité déconcertante.
Risi réussi encore un coup de maître avec ce thriller psychologique à découvrir.