Synopsis : Le chômeur Alphonse, l'inspecteur Morvandiau et l'assassin de la femme d'Alphonse sympathisent et vivent diverses adventures dans la banlieue nocturne et déshumanisée tout en philosophant pour notre plus grand plaisir...
Film culte et objet de fascination, cette comédie absurde et très noire, sorte de "Bon, Brute Et Truand" façon banlieusarde et surréaliste, flirtant avec la misanthropie est sans conteste la plus belle réussite de Blier. L'apport du papa Bernard est un ravissement, s'appropriant les mots de son fils comme il le faisait avec Audiard. Depardieu et Carmet, amis de beuverie, jouent de leur complicités (au sens comme au figuré dans le film). Tout a été dit sur ce bijou légendaire alors pour les malheureux qui ne l'ont pas vu, faites amende honorable sinon...ça risque de sentir le roussi. Jamais la mort n'a été aussi drôle.
Synopsis : Rémi est un pianiste de bar qui vit avec Martine et la fille de celle-ci, Marion qui a 14 ans. Martine meurt dans un accident et Rémi se retrouve seul avec sa belle-fille Marion avec qui il a une grande complicité. Le père de la jeune fille veut la récupérer mais Marion n'a d'yeux que pour le pianiste car elle est en fait amoureuse de lui...
Un sujet plus que sensible porté par un trio d'acteur dont Dewaere et Maurice Ronet (deux de mes acteurs préférés). Ariel Besse fait preuve d'une certaine maturité pour interpréter les phrases de Blier et leur structures particulières. Un de mes Blier préférés (Ronet/Dewaere bon sang !), qui fait suite au chef d'oeuvre "Buffet Froid" et qui sera salué par la critique (autre temps, autres mœurs, le film ferait aujourd'hui scandale).
Synopsis : À Courchevel, Pascal tient un magasin d'équipements de ski et a comme meilleur pote Micki, un DJ cynique qui est pourtant tout son opposé. Pascal tombe amoureux de Viviane et demande à son ami son avis mais manque de bol, le DJ va lui aussi tomber amoureux...
Une oeuvre étrange dans la carrière de Blier : au premier abord cela ressemble aux comédies de mœurs de l'époque ("Viens Chez Moi, J'habite Chez Une Copine", "Les Héros N'ont Pas Froid Aux Oreilles", "Le Quart D'heure Américain") et le lieu de l'action rappelle "Les Bronzés 2", de plus la narration est linéaire et ici on ne trouve aucune trace de surréalisme. Une histoire qui rappelle étrangement ce qui c'est passé véritablement entre Coluche, Miou Miou et Dewaere (les trois acteurs étant à l'origine prévus pour le film). Il n'en reste pas moins un bon film, probablement le plus grand public des métrages de Blier.
Synopsis : C'est l'histoire d'un homme qui rêvait d'une autre vie avec...la femme de ses rêves...et ceux-ci peuvent durer longtemps et être étranges quand on est bourré comme un coing...
Oeuvre surréaliste en roue libre qui ressemble à un "Buffet Froid" sentimental avec une galerie de second rôles dont certains deviendront premiers. Delon est impressionnant dans un personnage à contre-emploi (un loser alcoolique) et Baye est la beauté personnifiée dans un autre à triple emploi. Une comédie d'auteur qui vaudra à celui-ci un triomphe critique. Il ne tient qu'à vous que cette histoire ne deviennent la votre.
Synopsis : Antoine est en couple avec Monique, tout deux un peu fauchés, un peu fâchés. C'est alors qu'ils rencontrent Bob, macho, viril et un peu voleur qui leur filent du pognon après avoir tarté Monique. Une relation perverse va doucement s'installer dans le trio nouvellement formé...
Le film de Blier des années 80 le plus célèbre, sorte de remake des "Valseuses" version gay, avec Michel Blanc à la place de Dewaere. Oeuvre quasi-parfaite devenu culte, dialogué avec maestria comme d'habitude avec Blier, cette comédie est un témoin de son temps où on pouvait pratiquement tout se permettre. L'inclusion de Marielle dans un rôle de bourgeois libidineux est un délice et c'est le grand Serge qui a composé la musique du film. Bref après ça si vous n'avez pas envie c'est que vous êtes mort...
Synopsis : À Marseille, Bertrand tiens un garage qui marche bien et est marié à une femme magnifique, il va pourtant tomber amoureux de sa secrétaire au physique quelconque...
Un Blier presque normal qui rend hommage à la passion, l'amour fou, la beauté du cœur et aux tourbillons des sens. De grands moments de poésie avec des dialogues travaillés comme toujours avec le réalisateur/auteur. Un point qui me gène néanmoins, c'est que Balasko est trop belle pour jouer une "moche". Peut-être le dernier classique de Blier qui recevra moult récompenses.
Synopsis : Une parade d'acteurs évoluent dans un scénario ubuesque de Bertrand Blier, en une sorte d'hommage fin de siècle aux interprètes vivants et décédés qui ont fait notre passion.
Tout est dit, une distribution all-stars, comme disent les Ricains, manquent à l'appel peut-être Noiret et Rochefort si on veut chipoter, dans cette révérence au Septième Art Français. Une comédie surréaliste, bien entendue avec Bertrand Blier, où les acteurs jouent leur propre rôle dans un métrage scénarisé et aux dialogues savoureux. La dernière séquence est émouvante pour tout cinéphile qui se respecte, tout comme l'évocation d'un tournage de Melville où Delon salue ses aînés. En filigrane on peut aussi penser à une critique féroce du cinéma Français contemporain à coup de misérabilisme pour bobos bien-pensants, le genre qui reçoit la Palme d'Or...mais ça, c'est une autre histoire.
Synopsis : Charles est un écrivain alcoolique qui vient de se faire plaquer par sa femme. Un jour débarque un quidam, genre patibulaire, qui se présente comme son cancer, une cohabitation iconoclaste commence alors...
Le style inimitable et immédiatement reconnaissable de Blier pour cette comédie noire emmené par le quatuor d'interprètes principaux (l'écrivain, la bonne et leur deux cancers) avec une mention spéciale pour Anne Alvaro, formidable comme souvent. Un film de Blier n'est pas pour tout le monde (une comédie sur le cancer) mais les gourmets en auront pour leur argent.
Synopsis : Un vieux frappe à la porte de Léonce, un vieux bobo, et se présente comme l'homme qui est venu le faire "chier". À partir de là les deux sexagénaires se trouveront comme point commun la même femme de ménage qu'ils se partagent et dont ils sont amoureux et vivront, en compagnie également de la mort faite femme, des aventures truculentes...
L'auteur/réalisateur adapte sa pièce avec ses situations surréalistes en roue libre qui ont fait la légende de Blier. Une oeuvre politique, plutôt rare chez ce maître de la comédie noire, qui a été inspiré par sa compagne qui joue la femme de ménage. Pas un grand Blier de mon point de vue malgrés quelques répliques bien écrites et l'investissement des acteurs et actrices.
Synopsis : Cinq jours de la vie d'une famille, plus particulièrement un jour décisif de la vie d'un des cinq membres, de la fin des années 80 aux années 2000.
Une oeuvre intergénérationnelle, familiale, philosophique et optimiste que ce deuxième film de Bezançon qui est devenu un film culte pour moi. La génération X et Y se retrouveront dans cette histoire humaniste et bouleversante d'une famille lambda avec ses problèmes quotidiens et surtout ses embrouilles. Un très bon film Français des années 2000, ce qui est rare, (à part les Marchals et les Audiards et d'autres oeuvres qui surnagent) et que je conseille à tout à chacun.
Synopsis : Alex et Marcus sont en couple et vont en soirée avec le meilleur ami de Marcus, Pierre. Le couple se dispute pendant la fête et Alex décide de rentrer seule, elle se fait violer et battre brutalement par un psychopathe jusqu'à sombrer dans le coma. Marcus est fou de rage et décide de retrouver le violeur pour le tuer. Après une longue recherche, il finit par retrouver sa trace dans une boîte Gay et tue un client à coup d'extincteur dans le visage. On découvre enfin qu'il s'est trompé d'individu. Tout cela est raconté à l'envers en commençant par l'exécution tard dans la nuit pour finir au début de la journée dans un parc.
Ce deuxième métrage devenu légendaire par l'utilisation du vrai couple Bellucci/Cassel, sa violence, ses mouvements de caméra qui donnent le mal de mer et les infrabasses qui donnent la nausée (dans la première demi-heure, c'est-à dire la fin de l'histoire), la scène du viol filmé crûment la caméra au sol et le parti pris de la narration en chronologie inversée et de l'utilisation de longs plan-séquences. Voir ce film dans une sale de cinéma a été une de mes meilleures expériences de cinéphile, les spectatrices féminines qui quittent la salle durant le viol, d'autres hurlant au scandale, d'autres encore sortant car ils sont pris de nausée. Une oeuvre très réussie esthétiquement, pour ce qui est du reste le débat est ouvert... Pour public très très averti.
Synopsis : France, 1980, La descente aux enfers d'un boucher chevalin qui vient de quitter sa grosse et qui revient à Paris chercher un boulot qu'il ne trouvera pas. L'homme est seul et il n'a plus rien, donc plus rien à perdre, tout ce qu'il lui reste c'est un flingue avec trois balles...
Film coup de poing, profondément nihiliste et anarchiste (de gauche principalement) et qui ravira les critiques de gauche. De la violence, beaucoup de provocation et un sujet tabou font de ce film un marqueur de ce que les Américains appelleront le "French Extremism". Philippe Nahon (décédé il y a quelques semaines) verra sa carrière relancée et trouve ici le rôle de sa vie. "Seul Contre Tous" est le genre d'oeuvre qui marque à vie le spectateur. Noé frappera encore plus fort avec son film suivant...
Synopsis : À Vienne, Erika est quadragénaire, professeur de piano émérite et vit avec sa mère possessive en vieille fille. Froide et cruelle avec tout le monde, d'une misandrie et d'une hypocrisie rare , son seul plaisir hors musique est de fréquenter des Sex Shop, de jouer la voyeuse et de s'auto-mutiler. Elle rencontre Walter, un jeune homme, pianiste très brillant, qui va tomber amoureux de la professeur mais le bellâtre ne sait pas encore dans quelle galère il est monté...
Haneke est un réalisateur qui aime déranger parfois jusqu'à la nausée et "La Pianiste" est une des meilleures preuves de cela. Ce portrait d'une féministe (c'est comme ça que je vois le personnage d'Erika) complètement siphonnée et sadomasochiste, qui n'a pas la lumière à tout les étages, est admirablement interprété par Isabelle Huppert qui trouve ici un des rôles de sa vie. Un film violent et dérangeant, comme souvent avec le réalisateur Autrichien et qui offre également à Annie Girardot un de ses derniers rôles et qui nous fait une sortie de scène triomphale. Un triomphe critique réservé à un public averti.
