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mercredi 1 mai 2024

MULHOLLAND DRIVE DE DAVID LYNCH 2001

 






Synopsis :

Une femme brune est emmenée par deux hommes dans une voiture roulant sur Mulholland Drive sur les collines d'Hollywood, ils s'arrêtent pour la tuer mais le véhicule se fait percuter par des jeunes, les tuants.
La femme s'en sort indemne mais blessée à la tête.
Elle erre dans la nuit pour s'écrouler devant une pension pour acteurs comme il y en a à Hollywood.
Une actrice débutante, blonde, débarque à la citée des anges pour emménager dans le même appartement où s'est réfugiée la femme brune blessée.
Celle-ci est amnésique suite à l'accident, l'actrice va alors se prendre de compassion pour la brune et l'aider à recomposer son passé, tout en essayant de percer au cinéma...

Comme dans presque tous les films de Lynch, ce synopsis n'engage que celui qui le lit.




Il a pas encore finit de nous embrouiller celui-là !
   







Après la pause de "Une Histoire Vraie", étonnamment traditionnel et en même temps poignant, Lynch retrouve ses vieilles habitudes avec ce qui est considéré comme l'Apex de son Art, la somme des différents éléments que constituent ses œuvres hors normes.
Dans "Mulholland Drive", on retrouve les marottes du réalisateur : le plan sur une ligne routière la nuit, les années 1950 distillées dans l'époque contemporaine, les personnages étranges tout droit sorti d'un cauchemar et les fameux rideaux rouges.
Quelques "indices" parsèment le métrage, sensés servir à la compréhension de l'histoire qui à un moment donné va laisser le spectateur au milieu d'un labyrinthe ce que les fans de Lynch auxquels je fait partie raffolent.
La première fois que j'ai vu ce film, c'était au cinéma en 2001, puis un an après à l'achat du DVD, puis il y a une heure pour faire cette chronique.
À l'époque, je n'ai pas bien saisi un moindre sens à cette œuvre quoique charmé par la beauté photographique de l'ensemble, la maestria du maestro qui fait de chaque image une peinture envoutante et certaines scènes Tarantinesques (une nouveauté ici) comme la fameuse scène de l'assassinat qui tourne mal telle une scène de "Pulp Fiction".
Aujourd'hui, le film me parait assez clair quand à sa cohésion, pas très compliqué à comprendre à la fin même si le but d'un métrage de Lynch n'est pas d'avaler du tout préparé mais de se faire sa propre œuvre comme je l'ai dit dans mes précédentes chroniques de ses films précédents.
Laura Harring, inconnue des cinéphiles à l'époque, ancienne miss crève l'écran comme Naomi Watts qui tournera après "21 Grammes" d'Inàrritu.
Justin Theroux est excellent dans le rôle d'un réalisateur qui va être une clé de l'énigme.
"Mullholand Drive" est parfois connu pour ses deux scènes d'amour entre les deux héroïnes, très sensuelles et réussies sur le plan photographique.
On est en présence d'un film hors normes, un authentique classique, et il n'y en a pas tant que ça depuis presque 25 ans qu'à commencé ce siècle de merde qui verra heureusement notre mort.
L'année d'avant, le cinéma américain nous avait offert un autre monument, "Requiem For A Dream" de Aronofsky, qu'il faut voir absolument.
Lynch fera un autre film, "Inland Empire", que je n'ai toujours pas vu à l'heure où j'écris ces lignes, il a depuis arrêté les longs métrages pour se lancer dans la musique et réaliser la troisième saison de "Twin Peaks" entre autres choses.










 


 












   

dimanche 28 avril 2024

UN COEUR AILLEURS DE PUPI AVATI 2003

 






Synopsis :

Début des années 1920 (avant l'arrivée de Mussolini) à Bologne.
Nello est un professeur de latin et de grec dans une école catholique.
Il est timide, un peu gauche, a 35 ans et n'a aucune expérience avec les femmes.
Son colocataire lui présente une vieille fille aveugle mais la rencontre tourne court (la femme avait tendance à postillonner) mais tout de suite après il rencontre une autre aveugle, belle au delà de ses rêves.
Celle-ci va se servir de Nello pour se venger de son ancien amant mais notre héros, fou amoureux, va s'accrocher...









Pupi Avati est un réalisateur très apprécié des cinéphiles, même si il est relativement méconnu par rapport à certains autres réalisateurs de sa génération comme Ettore Scola ou Elio Petri.
Il est surtout connu à l'international pour son film fantastique "La Maison Aux Fenêtres Qui Rient" de 1976.
Le père du héros est joué par Giancarlo Giannini, excellent acteur de la comédie italienne qui a percé grâce aux films de Lina Wertmüller et "Drame De La Jalousie" de Ettore Scola.
Neri Marcorè joue le protagoniste d'une manière admirable, de telle sorte qu'on prend fait et cause pour ce dadet un peu concon qui se fait manipuler par une femme. La scène d'amour (mot qui prend tout son sens dans celle-ci) est une des meilleurs et des plus émouvantes que j'ai vu.
Un mannequin italiano/espagnole joue le rôle de la garce et elle arrive à s'élever au niveau de Marcorè pour danser ce passionnant  tango qu'est ce film malgré que son apparence (costume et coiffure) détonnent un peu par rapport à l'époque où est censé se passer le film.
Je n'attendais pas grand chose de ce drame romantique et en fait j'ai été conquis par l'émotion qui se dégage de l'histoire, soulignée d'ailleurs par la musique de Riz Ortolani.
Le film fut en compétition à Cannes à l'époque et je dois dire que Neri Marcorè aurait mérité d'être récompensé, ainsi que Avati.






 











mercredi 17 avril 2024

MOTHER'S FINEST : DIS GO DIS WAY, DIS GO DAT WAY 1977

 


Mother's Finest est un des premiers groupe de fonk, ce style mélangeant le rock (et même souvent le Hard Rock) et le funk comme avec Sly And The Familly Stone un peu avant.
Tiré de leur album le plus connu, "Another Mother Further", ce titre voit le groupe d'Atlanta s'essayer à une sorte de disco un peu étrange mais dont la dynamique est convaincante.

Mother's Finest restera un groupe au succès modeste, car comme ils le diront dans leur album de 1992, "Black Radio Won't Play This Record", ils étaient trop funk pour les radios rock et trop rock pour les radios blacks.







lundi 15 avril 2024

TERRY CALLIER : AS LONG AS WE'RE IN LOVE ET YOU DON'T CARE 1972

 


Peut-être l'album le plus connu de Terry Callier, un artiste dont je connaissait le nom depuis les années 1990, ayant collaboré avec certains artistes que j'apprécie comme le collectif de Drum'N'Bass "4 Hero".
J'ai découvert très récemment ce disque, "What Color Is Love",  mélangeant Soul, Folk et Jazz et j'apprécie beaucoup.
Quand à la question posée sur le titre du disque (de quelle couleur est l'amour ?), je dirais rouge pivoine en regardant la pochette.













dimanche 7 avril 2024

RICK JAMES : FIRE AND DESIRE 1981

 


Très jolie ballade du disque le plus connu, "Street Songs", de Rick James.
James est en duo ici avec Teena Marie, sa collègue dont il a écrit les albums.
Curieusement, ce titre n'est jamais sorti en single alors qu'il est sublime.







MILLIE JACKSON : ALL THE WAY LOVER 1977

 


Titre d'ouverture de son disque le plus connu, "Feelin' Bitchy".
Millie Jackson est une poétesse, chanteuse, d'abord de Soul, puis de Funk.
Sa particularité est dans ses paroles qui parlent de sexe sans filtre et certaines de ses pochettes d'album, surtout dans les années 1980,  proche du trash et du mauvais gout comme celle de "Back to The Shit".
"All The Way Lover" signifie, un coup endurant qui tient jusqu'à la jouissance du partenaire.






samedi 6 avril 2024

LOST HIGHWAY DE DAVID LYNCH 1997

 





Synopsis :

Fred Madisson est un saxophoniste qui vit dans une villa à Hollywood avec sa femme Renée.
Ils reçoivent régulièrement une cassette vidéo avec d'abord l'extérieur de leur villa, puis l'intérieur, puis finalement une scène où Fred est à côté du corps ensanglanté de Renée. 
Fred est arrêté, jugé et condamné à mort.
Fred est ensuite remplacé dans sa cellule par un autre gars, Pete Dayton, plus jeune.
Pete est libéré mais surveillé. Dans le garage où il travaille il rencontre Dick Laurent, un gangster, et bientôt sa compagne Alice, qui est le sosie de Renée mais en blonde et les deux ont une liaison.
Alice se sent soupçonnée et menacée par Laurent et demande alors à Pete de voler un producteur de porno pour pouvoir s'enfuir.
Et le lien avec tout ça est un homme mystère incarné par Robert Blake qui est le gars sur la photo ci-dessous...





Bonne journée/nuit !



"Lost Highway" est le premier des trois derniers films (à ce jour) de Lynch sur Hollywood et aussi où le réalisateur fiche en l'air son histoire en plein milieu, laissant le spectateur au milieu d'un labyrinthe.
La première scène est un plan nocturne sur une route dévalée à toute vitesse, un marqueur du réalisateur avec les rideaux rouges qui se trouveront dans la villa du saxophoniste, et ce sera aussi la dernière en une narration circulaire.
Lynch abandonne ici sa manie de mélanger les années 1950 et l'époque contemporaine pour finalement inscrire son œuvre dans l'époque moderne (ici la deuxième moitié des années 1990 et d'ailleurs la coiffure et les vêtements font de "Lost Highway" un film un peu daté de ce point de vue).
Le point commun de l'histoire, qui est avant tout celle du spectateur, est ce fameux homme mystère et le thème de la schizophrénie qui est un indice pour aider le spectateur qui doit avant tout se faire son propre film donc et finalement son propre avis.
"Lost Highway" est une œuvre nihiliste, fantastique, cyberpunk, pornographique, le tout abandonnée dans les mains d'un artiste à l'état pur, qui n'en n'a rien à foutre de la politique, des messages, qui retourne à l'origine de l'Art qui est esthétique, voyage dans l'inconscience, une danse des sens dont l'Art est l'essence.
"Lost Highway", c'est vous qui en avez la clé.