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mercredi 31 août 2022

PRINTEMPS PRECOCE DE YASUJIRO OZU 1956

 





Synopsis :

Shoji est employé de bureau dans une grande entreprise de Tokyo, il est marié à Masako.
Le couple a perdu un fils en bas âge et se délite petit à petit, Shoji restant souvent tard le soir avec ses copains, à jouer et à boire.
Lors d'une sortie il rencontre "Poisson Rouge", une jeune femme libérée, d'abord amis ils finissent par passer une nuit ensemble.
Quelques temps plus tard, l'entreprise lui propose une mutation à la campagne tandis que les rumeurs concernant l'amourette de son mari va finir par remonter aux oreilles de Masako...










C'est une œuvre un peu spéciale que nous propose Ozu ici et ce, pour plusieurs raisons :

Tout d'abord pour le thème abordé, plus moderne avec une description approfondie de la vie des employés de bureau.
Ensuite le cinéaste aborde le thème de l'adultère, nous proposant même deux scènes de baisers (filmées de dos), cassant un peu sa pruderie habituelle.
On peut remarquer un travail différent sur la lumière et les ombres finement réfléchies sur certains visages.
L'utilisation de la longueur traduisant l'ennui qu'éprouve le couple et installant la crise inévitable.

Un film résolument contemporain, donc, où Ozu sort un peu des chemins balisés qu'on lui connaissait.





















mardi 30 août 2022

VOYAGE À TOKYO DE YASUJIRO OZU 1953

 





Synopsis :

Shukichi et Tomi habitent dans le sud-ouest du Japon et décident d'aller voir leur fils et filles ainés qui habitent tout les deux à Tokyo, ainsi que la veuve d'un autre fils mort à la guerre.
Après un long voyage en train, les enfants, le fils étant médecin et la fille ayant un salon de coiffure, sont vite embarrassé par leur parents dont ils ne peuvent s'occuper.
Seule la belle-fille et veuve montrera de l'affection et aura du temps pour eux.
De retour chez eux, la mère tombe gravement malade…











Considéré comme le chef-d'œuvre d'Ozu, ce "Voyage" développe et approfondit les thèmes favoris du cinéaste : la famille, les conflits entre générations, également entre modernité et tradition, le mariage (et Setsuko Hara qui rejoue le même personnage à quelques variations près).
Une histoire très bien écrite, avec des personnages un peu plus élaborés que d'habitude et une bonne utilisation de la longueur en font de cette œuvre un travail un peu plus touchant encore.
Les interprètes féminines sont, comme souvent chez Ozu, au-dessus du lot (la mère, la garce de fille et la bru aimante).























lundi 29 août 2022

LE GOÛT DU RIZ AU THE VERT DE YASUJIRO OZU 1952

 






Synopsis :

Mokichi et Takeo forment un couple disfonctionnel : Mokichi est d'origine modeste et bureaucrate, menant une vie simple tandis que Takeo a des goûts plus sophistiqués et aime s'amuser avec ses copines et nièces.
Le couple va bientôt éclater sous nos yeux…











C'est presqu'un film "Bergmanien" que nous propose Ozu avec une analyse précise des mariages arrangés, de la classe moyenne de Tokyo et du couple japonais dans les années 50.
Une œuvre assez réussie, même si pas exceptionnelle, avec une fin consensuelle.
 






















 


dimanche 28 août 2022

ETE PRECOCE DE YASUJIRO OZU 1951

 





Synopsis :

Comme dans "Printemps Tardif", Setsuko Hara joue une vieille fille appelée Noriko, âgée de 28 ans qui vit très bien son célibat.
Ici elle doit composer avec son frère aîné, plutôt porté sur les traditions qui n'apprécie guère ses manières un peu trop modernes à son goût.
Le patron de Noriko essaie de la caser avec un riche célibataire de 40 ans mais finalement la belle jettera son dévolu sur un collègue du frangin qui a une petite fille...pas très traditionnel pour la famille qui va connaître quelques tensions…










C'est donc une variation de "Printemps Tardif" que nous propose le réalisateur avec un développement plus affirmé de la confrontation entre modernité et traditions dans un Japon qui essayait alors de se reconstruire et de regarder de l'avant.
"Eté Précoce" développe plus de personnages : la bande de copines composées des "casées" et des "rebelles", le vieil oncle insouciant, le frère coincé et enfermé dans les traditions ou les gamins turbulents.
Ozu semble avoir trouvé définitivement sa voie et affirme son style pour ce film solide et sans aspérités qui recevra de nombreuses récompenses.
























CANDY DE CHRISTIAN MARQUAND 1968

 







Synopsis :

Candy est belle et fait tourner toute les têtes, et pas seulement, des hommes, la plupart matures, qu'elle est amenée à rencontrer.
Elle va vivre un voyage sensuel et spirituel, tel un passage rituel de l'enfance à l'âge de raison…












"Candy" est le genre de film que je n'aurais jamais chroniqué ici sauf que :

Christian Marquand, comédien français ayant eu une petite carrière internationale réalise cette comédie érotique, psychédélique et rock.
Le métrage bénéficie d'un casting all stars consisté de Brando (dans un rôle mémorable), Burton, Coburn, Aznavour, Walter Matthau, John Huston et un encore vert Ringo Star.
La plastique de la nymphette suédoise Ewa Aulin, qui est de chaque plan du film est bien mise en valeur.

En somme, ce film est une comédie d'auteur, entre le Nouvel Hollywood, "Easy Rider", les films de Blake Edwards et le cinéma Italien (la référence à "Huit Et Demi vers la fin").

Un OFilméNI devenu culte.






















samedi 27 août 2022

PRINTEMPS TARDIF DE YASUJIRO OZU 1949

 






Synopsis :

Noriko retourne chez son veuf de père après avoir été malade.
Elle a 27 ans et largement en âge d'être mariée, mais elle n'en n'a cure car elle n'a d'yeux que pour son père dont elle s'occupe passionnément.
Après de longues négociations et vexée d'avoir appris que son père allait se remarier, elle accepte une rencontre avec un homme puis un mariage…





 






"Printemps Tardif" est le premier film de la dernière période d'Ozu, qu'on appelle aussi sa période classique, ainsi que le premier à faire référence à l'équivalence âge de la vie/saisons.
Le cinéaste nous présente aussi Setsuko Hara, celle qui sera sa muse et qui était une star à l'époque de la guerre et des films de propagande de l'empire du Japon.
Une peinture très intimiste entre un père et sa fille qui va passer du sourire constant à un désespoir qu'on sentait poindre chez ce personnage blessé qu'est Noriko.
On peut noter aussi une caméra qui s'encanaille parfois et qui bouge à une occasion (presqu'une exception chez Ozu).
Une œuvre clé pour celui qui veut appréhender le talent d'un des trois maîtres du cinéma nippon.








 














vendredi 26 août 2022

RECIT D'UN PROPRIETAIRE DE YASUJIRO OZU 1947

 





Synopsis :

Dans un quartier pauvre d'un Tokyo dévasté par les bombes, un petit garçon esseulé et égaré est recueilli par des habitants.
Au début, personne n'en veut, même pas la veuve qui finit par "en hériter" et qui fera tout pour s'en débarrasser et l'abandonner comme un chien.
Petit à petit les deux êtres finiront par s'apprivoiser mais le destin est parfois cruel…







 


Le cinéaste profite de la capitale dévastée et de la pauvreté qui suit chaque guerre pour monter le décor de cette histoire toute simple entre deux êtres seuls, blessés par la vie et en manque d'amour.
Choko Lida est une fois de plus formidable et le gamin qui joue l'enfant n'est pas en reste dans un rôle presque muet.
De très belles 70 minutes qui pourraient être un agréable film de Noël par ailleurs.






















jeudi 25 août 2022

IL ETAIT UN PERE DE YASUJIRO OZU 1942

 





Synopsis :

Shuhei est professeur, veuf et père d'un garçon pré-adolescent.
Lors d'une sortie scolaire, un élève meurt et Shuhei, se sentant responsable, démissionne.
Il va désormais vivre retiré à la campagne, envoyant son fils en pension au collège et à l'université, lui sommant de réussir où lui a échoué.
Dix ans passent, le fils est devenu enseignant mais ne rêve que d'une chose : rattraper le temps perdu et retourner vivre avec son père…









 

"Il Était Un Père" est une sorte de film miroir par rapport à "Le fils Unique", vu ici du point de vue d'un père.
Une première heure intéressante mais l'œuvre souffre d'un manque de dramatisation et d'une interprétation que l'actrice jouant la mère dans le film précité réussissait à apporter.
Un bon travail des acteurs jouant l'un, le fils adulte et l'autre, le collègue du père.
Pas une mauvaise œuvre ceci-dit mais loin d'être inoubliable.























mercredi 24 août 2022

LE FILS UNIQUE DE YASUJIRO OZU 1936

 





Synopsis :

1925 : une veuve et tisseuse se sacrifie pour payer des études à son fils de 15 ans.
10 ans après, elle va rendre visite à celui-ci, découvre qu'il habite en banlieue de Tokyo dans un quartier pauvre, est marié et a un fils en bas âge.
Elle découvrira ensuite que le jeune couple est obligé d'emprunter pour être des hôtes décents et que son fils n'est qu'un professeur à temps partiel.
D'abord déçue, elle va ensuite apprendre à découvrir et apprécier son fils…










Pour son premier film parlant, Ozu nous narre cette histoire intime entre une vieille femme abimée par la vie mais déterminée et son fils qui est broyé par la dureté de la capitale nippone.
Choko Lida est comme d'habitude formidable et se surpasse ici en incarnant la mère.
Encore un beau film poignant qui parlera à beaucoup de spectateurs.























mardi 23 août 2022

UNE AUBERGE À TOKYO DE YASUJIRO OZU 1935

 





Synopsis :

Kihachi cherche désespérément du boulot dans les usines, sans domicile fixe et avec ses deux jeunes fils déscolarisés.
La famille ne survit qu'avec les chiens errants qu'il récupèrent et ramènent pour un programme contre la rage.
Dans une auberge, ils rencontrent une mère célibataire, elle aussi au chômage qui doit s'occuper de sa jeune fille.
Celle-ci tombe gravement malade et la mère n'a pas de quoi payer les frais de soins…












Pour un de ses derniers muets, Ozu continue le style Néoréalisme Nippon avec cette histoire à mettre en parallèle avec trois chefs-d'œuvre futurs de Vittorio De Sica, "Le Voleur De Bicyclette", "Umberto D" et "Sciuscià".
Une histoire poignante qui nous présente un héros plutôt pleutre au début (on dira résigné) mais qui se rachètera face à la détresse d'une femme encore plus misérable et solitaire que lui.
























lundi 22 août 2022

HISTOIRE D'HERBES FLOTTANTES DE YASUJIRO OZU 1934

 





Synopsis :

Kihachi dirige une troupe de théâtre ambulant.
Celle-ci s'arrête dans un village que Kihachi connaît bien puisqu' une ancienne maîtresse y vit avec son fils qu'il n'a jamais reconnu.
Les retrouvailles sont joyeuses et le père (se présentant comme un oncle) et le jeune homme tissent des liens en pêchant.
La compagne actuelle et actrice de la troupe ne supportant pas son sort, elle va chercher à se venger…










Le cinéaste continue de saupoudrer ses histoires intimes de plus en plus de gravité.
Ozu nous présente ici une histoire de mœurs en prenant le parti des femmes, comme dans "Une Femme À Tokyo".
Une narration circulaire est également présente et la réalisation est encore plus dépouillée que d'habitude.
Encore un film attachant dont le cinéaste proposera une nouvelle version sonorisée et en couleur en 1959. 



 

















vendredi 19 août 2022

LA MORT A PONDU UN OEUF DE GIULIO QUESTI 1968

 






Synopsis :

Dans une chambre d'hôtel, un homme assassine une femme.
Cet homme, c'est Marco qui est marié à Anna qui possède un élevage de poules ultra-moderne.
Le couple vit avec une jeune et jolie cousine qui a une liaison avec Marco et un publiciste qui n'est autre que le témoin du meurtre.
Les deux derniers vont faire chanter Marco qui lui a manigancé l'assassinat d'Anna pour partir avec la cousine…











À priori, on a affaire à un Giallo (les dix premières minutes) mais le cinéaste a préféré en fait nous pondre un policier politique dénonçant les bourgeois et le libéralisme.
Le coup de théâtre propre au genre est bien là, Trintignant fait le boulot, la Lollobrigida est plutôt en dedans et Ewa Aulin (la "Candy" de Christian Marquand) incarne à ravir un butin convaincant.
Un bon film, avec de bonnes idées de réalisation d'un cinéaste qui a été peu prolifique.
























UNE FEMME DE TOKYO DE YASUJIRO OZU 1933

 






Synopsis :

Chikako vit avec son frère cadet Ryoichi, un étudiant qu'elle chérit et gâte comme une mère.
Le frère de la fiancée de Ryoichi apprend que Chikako travaille en extra dans un bar olé olé et bien vite, le frère est mis au courant par sa belle.
Une violente dispute s'ensuit entre le frère et Chikako puis Ryoichi disparait…












Ce moyen métrage tourné en à peine 10 jours nous propose un traitement un peu plus dramatique que d'habitude dans ce drame social et policier.
Le thème de la prostitution est abordé du point de vue féminin et l'œuvre est surtout remarquable par ses dix dernières minutes où le cinéaste se permet même quelques expérimentations et ellipses artistiques.