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dimanche 27 septembre 2020

LA COLLECTIONNEUSE DE ERIC ROHMER 1967

 





Synopsis :

Un dandy marchant d'art prend un mois de vacances en compagnie d'un ami peintre dans une villa sur les hauteurs de Saint-Tropez mais doit cohabiter avec une jeune femme très libérée qui collectionne les hommes comme lui les œuvres.
Une relation tendue et machiavélique s'engage entre les trois...


 


Ce troisième volet des "Contes Moraux" développe un peu plus le propos du deuxième avec ce récit de la relation entre un dandy méprisant et une femme qui cherchera à infléchir les positions du mufle en un jeu savamment calculé pour finalement prendre sa revanche.
La voix off est encore présente et certains dialogues sont travaillés avec les deux principaux protagonistes.
Ce film, qui montre un certain progrès chez Rohmer, obtiendra l'Ours d'Argent.












samedi 26 septembre 2020

LA BOULANGERE DE MONCEAU/LA CARRIERE DE SUZANNE DE ERIC ROHMER 1963

 








Synopsis :

Dans "La Boulangère", un étudiant snob s'éprend d'une passante blonde qui disparait assez vite.
À sa recherche, il rencontre une boulangère de condition modeste, pas de son milieu et décide de se rabattre sur elle...

Dans "La Carrière", un autre étudiant, Bertrand, admire un donjuan qui est pourtant son opposé.
Le donjuan drague Suzanne, une fille quelconque de condition modeste et fini par profiter de son argent tandis que Bertrand qui est  timide rêve d'une autre femme inaccessible.
Bertrand et Suzanne vont finir par se rapprocher alors même le premier n'éprouve que du mépris pour la seconde...






Le premier, un court-métrage et le second, un moyen-métrage constituent les deux premiers épisodes de la série des "Contes Moraux" de ce cinéaste précieux mais unique en son genre qu'est Eric Rohmer.
Contes de la jeunesse bourgeoise qui fricote avec une autre plus pauvre.
Dans "La Boulangère", celle-ci sera victime de la muflerie, du cynisme et du méprisa social d'un bourgeois obnubilé par un idéal qui ne le mènera pourtant nulle part.
"La Carrière De Suzanne" est plus développé et nous présente un quatuor de personnages plus variés qui voit ici la revanche de la fille modeste envers les garçons méprisants et imbus de conformisme.
Une bonne entrée dans la cour des grands pour le cinéaste, avec des défauts (quelques interprétations aléatoires) mais une bonne écriture, le tout présenté dans le style typique de "La Nouvelle Vague" à coup de voix off.









AU HASARD BALTHAZAR DE ROBERT BRESSON 1966

 





Synopsis :

On suit les aventures de l'âne Balthazar au hasard de ses maîtres et rencontres, des caresses de l'enfance aux brutalités de la vie d'adulte, le tout dans un dessein de parabole philosophique...






Dans un style presque surréaliste qui peut faire penser à du Buñuel, certains évènements s'enchaînent où nous sont présentés de manière anarchique, ce récit qui est une parabole de la vie dont le support est l'âne qui rencontrera des personnages plus ou moins fréquentables qui évolueront autour de lui.
Des personnages intéressants comme celui de Marie ou celui d'Arnold, sorte de fou clochard mystique qui est l'atout principal du film selon moi.
L'œuvre est considérée par certains comme la plus réussie du cinéaste, ce n'est pas mon avis mais je considère néanmoins qu'elle se situe dans la partie haute des films de Bresson.












L'ANGE EXTERMINATEUR DE LUIS BUNUEL 1962

 





Synopsis :

Des notables de la bourgeoisie Mexicaine se réunissent pour un diner mais vont faire face à une suite d'évènements inexpliqués, en premier lieu au départ du personnel excepté le majordome et surtout à l'impossibilité des convives à sortir du salon une fois le banquet terminé...






Film surréaliste, fantastique et politique, comme bien souvent avec Buñuel, ce huis clos est remarquable par ses interprétations diverses laissées au spectateur et l'inventivité des situations dans lesquelles les protagonistes sont piégés.
Une œuvre qui rappelle Pasolini ou Ferreri  et qui bénéficie d'une excellente interprétation de l'ensemble des comédiens.
Un des meilleurs Buñuel que j'aie vu.













vendredi 25 septembre 2020

LE DIABLE PROBABLEMENT DE ROBERT BRESSON 1977

 





Synopsis :

À Paris, une bande de jeunes bourgeois écolos (qu'on appelait pas encore bobos à l'époque) sont pleins d'illusions sauf Charles dont le désenchantement le perdra...






Dans le style des derniers Bresson, œuvre politique comme le sera "L'Argent" où l'interprétation neutre et désincarnée ainsi que les situations inexpliquées proche du surréalisme peuvent déstabiliser le public le plus aguerri.
Le seul point positif que je donnerai au métrage serait certaines transitions de scènes où le son de la suivante commence lors de la dernière image de la précédente, qui font penser aux expériences d'alors d'un Godard.  
Un film qui recevra l'Ours d'Argent, que je considère comme du mauvais Rohmer, sans âme...pour les adeptes extrémistes du cinéaste.












lundi 21 septembre 2020

MOUCHETTE DE ROBERT BRESSON 1967

 




Synopsis :

Mouchette est une jeune fille pauvre dont le père est alcoolique et violent et la mère gravement malade. Elle est renfermée, solitaire et méprisée par ses camarades de classe.
Un soir, en rentrant de l'école et ayant pris son chemin détourné habituel, elle se perd alors que l'orage éclate.
Arsène, un braconnier et marginal la recueille et la petite semble enfin y trouver un ami...





Deuxième adaptation d'un récit de Bernanos, ce film est considéré, à juste titre, comme un des chefs-d'œuvre du cinéaste.
Dans le style habituel de Bresson mais se rapprochant ici du Néoréalisme Italien, voire dans certains plans du cinéma muet.
Une histoire poignante d'un misérabilisme contrôlé avec un modèle d'exception qu'est Nadine Nortier, âgée alors de 18 ans et qui ne fera qu'un film comme la plupart des interprètes du réalisateur.
Une réussite totale notamment parce que le non-jeu ou jeu artificiel typique des films de Bresson y est ici maîtrisé voire effacé pour un Naturalisme bienvenu qui sied bien au récit bouleversant de cette gamine qui crève de solitude.
Avec "Journal D'un Curé de Campagne" et "Un Condamné À Mort S'est Echappé", ce trésor est le film à voir pour s'initier à l'univers du cinéaste.














dimanche 20 septembre 2020

L'ARGENT DE ROBERT BRESSON 1983

 




Synopsis :

Ce film nous présente la déchéance d'un livreur de fioul injustement accusé de recel de fausse monnaie : il est renvoyé de son emploi, accepte un rôle de chauffeur pour un casse qui tournera mal et pour lequel il sera condamné à trois ans de prison, la mort de sa fille et la séparation avec son épouse jusqu'au massacre final après sa sortie de prison.
Tout ça pour un faux billet de 500 balles...





Bresson décortique la mécanique du crime dans cette histoire de déchéance d'un honnête travailleur sans histoires avec comme fond une critique du pognon à tout prix.
Le non-jeu des "modèles" est ici à son paroxysme allant jusqu'à un faux jeu (les interprètes récitent mécaniquement leurs lignes) assez déconcertant qui frise la nanardise.
La plupart des situations sont surréalistes et on a l'impression de regarder un manifeste surréaliste justement, ce qui est à l'opposé des intentions du cinéaste.
Le propos et le sujet du film sont néanmoins intéressants, certains plans également, dont une ellipse remarquable vers la fin.
Une œuvre clivante une fois de plus, la dernière du cinéaste.






 





samedi 19 septembre 2020

PROCES DE JEANNE D'ARC DE ROBERT BRESSON 1962

 




Synopsis :

Le procès de La Pucelle face aux juges anglophiles de Rouen qui lui demanderont entre autres de renier Dieu pour sauver son corps et éviter de faire d'elle une martyre et sainte …






Que vaut "Le Procès..." face à "La Passion..." par Dreyer de1927 ?
Le cinéaste nous fait entrevoir une autre Jeanne avec ce non-jeu neutre qui est la marque de fabrique de Bresson depuis "Pickpocket".
Une version prémâchée face au très Expressionniste film de Dreyer qui donnait la part belle aux grimaces et mimiques exagérées propre au Muet.
On peut aborder cette œuvre comme un complément plus littéraire, plus didactique de ce morceau de notre Histoire qu'est la Passion de Jeanne.
Un Bresson passable selon moi.











PICKPOCKET DE ROBERT BRESSON 1959

 





Synopsis :

Un jeune homme de la classe moyenne s'ennuie et n'est point décidé à travailler.
Un jour au champ de courses, il décide de voler l'argent d'un parieur.
Il se fait prendre mais est relâché, n'ayant pas le profil des suspects habituels.
Il commence à se prendre au jeu jusqu'à en faire sa source de revenus et va même jusqu'à inciter la police à le suspecter…





Considéré comme le chef-d'oeuvre de Bresson et un des films les plus importants du cinéma Français, "Pickpocket" voit la rhétorique du cinéaste évoluer vers une forme encore plus déroutante.
Ce qui déroute c'est avant tout cette de sorte de non-jeu ou de neutralité de l'interprète qui est comme un nouveau language dont la Nouvelle Vague tirera profil.
Bresson sort du naturalisme contrôlé et littéraire de ses deux précédents films pour nous proposer cet OVNI cinématographique d'un homme détaché de toutes choses (et de l'amour en premier lieu) dont le vrai vice est l'ennui.
Une oeuvre clivante qui nécessite peut-être plusieurs visionnages pour en saisir l'éventuelle pertinence.













Journal D'un Curé de Campagne DE ROBERT BRESSON 1951

 





Synopsis :

Un jeune prêtre souffreteux prend possession de sa première paroisse dans le Nord de la France.
Il doit faire face au désert de dévotion qu'est son village, aux sarcasmes des enfants lors du catéchisme, des rumeurs sur son alcoolisme et au mal qui le ronge doucement…






Première adaptation de Bernanos pour Bresson qui trouve ici le style qu'il dupliquera dès lors avec quelques améliorations au fil du temps.
Des acteurs méconnus voire amateurs, donc malléables et un dépouillement très naturaliste.
La voix off est très présente et colle aux mots du romancier, faisant office d'explication constante des tenants et aboutissements du récit, une leçon que retiendra particulièrement Truffaut pour ses films à venir.
Cette histoire nous présente une sorte de Passion intérieure vécue par le jeune curé qui tente désespérément de faire pousser une fleur dans la terre aride qu'est sa paroisse.
Une oeuvre bien mieux maîtrisée que le désastreux "Les Dames Du Bois De Boulogne" et premier grand film du cinéaste de l'ascèse.













lundi 14 septembre 2020

VAN GOGH DE MAURICE PIALAT 1991

 





Synopsis :

Les derniers mois romancés du célèbre peintre à son arrivée à Auvers-Sur-Oise, sa liaison avec la fille de son médecin, ses relations tumultueuses avec son frère et son désespoir qui le perdra...






Pialat était peintre amateur avant même de toucher une caméra et a tourné un documentaire sur le peintre dans les années 60.
Oeuvre romancée et scénarisée qui nous présente Dutronc, un des meilleurs chanteur/acteur depuis Montand et Reggiani, dans un de ses rôles les plus célèbres.
De mon point de vue le cinéma de Pialat perd en qualité au fur et à mesure qu'il perd en spontanéité et naturalisme.
Un film agréable et de bonne qualité mais qui aurait pu être fait par un autre réalisateur moins doué, autrement dit vraiment pas au niveau des premières oeuvres du cinéaste.












dimanche 13 septembre 2020

SOUS LE SOLEIL DE SATAN DE MAURICE PIALAT 1987

 




Synopsis :

Un prêtre est l'objet de doutes sur sa foi et sa destinée.
Il rencontre le diable, résiste puis rencontre Mouchette, une jeune fille désœuvrée, perdue et qui a tué l'homme qui l'a mise enceinte.
Le prête tente de l'aider mais la pauvre se suicide...






L'oeuvre de Bernanos est ardue et exigeante tout comme ce film qui nécessite plusieurs visions pour bien en saisir l'essence.
Film mystique, philosophique, aux interprétations multiples et qui nous présente un Depardieu étonnant (comme l'était Belmondo dans "Léon Morin, Prêtre") en abbé en plein doute, adepte de flagellations et qui se révélera en saint pourvu de dons miraculeux après une rencontre avec le Malin.
La mue de Pialat est ici pleinement accomplie en ce fait que l'improvisation a ici complètement disparue pour nous dévoiler la force des mots de l'auteur.
Le montage des scènes est ici encore plus chaotique que lors de ses précédentes oeuvres et est parfois déroutante.
Un film clivant mais qui marque définitivement.




 







samedi 12 septembre 2020

POLICE DE MAURICE PIALAT 1985

 




Synopsis :

Mangin, un flic brut de décoffrage, enquête dans le milieu Parisien.
Après un renseignement, il coffre Noria et son homme René, soupçonnés d'appartenir au milieu Maghrébin de la dope, des interrogatoires musclés ont lieu...





Avec un budget conséquent, Pialat s'immerge dans le quotidien des flics, des dealers, des putes et des indics avec une première partie naturaliste typique de Pialat (les interrogatoires très réalistes) et une deuxième plus romantique, scénarisée et traditionnelle de fait.
Un bon polar, prenant et bien emmené par le taulier Depardieu dans un rôle de flic doux-dur qui s'avérera touchant, la star alors montante Sophie Marceau (qui en a bavé sur le tournage), Anconina dans le rôle d'un avocat pourri et Sandrine Bonnaire dans un petit rôle de michetonneuse, également et surtout un portrait réaliste du Paris des voyous dans les années 80 où les Maghrébins commençaient à contrôler le business de la dope.