Synopsis :
À Scampia et Secondigliano, quartiers pauvres au nord de Naples, le clan camorriste de la famille Savastano règne en maître.
Des sécessionistes apparaissent de temps en temps comme le clan dirigé par Salvatore Conte, un homme pieux, cultivé et détonnant quelque peu de l'image du camorriste bas du front.
Après une courte guerre, celui-ci s'enfuit à Barcelone où il fera fortune.
Pendant ce temps, le fils Savastano, Gennaro, apprend le métier avec le soldat Ciro Di Marzio, surnommé l'immortel.
Au fil des cinq saisons, Gennaro et Ciro vont être amis puis ennemi, puis ami de nouveau, puis ennemi de nouveau, la plupart de leur entourage, amis, alliés vont mourir, tout le monde va se trahir et aller jusqu'à tuer épouse, enfant, parents pour un coin de trottoir...bref la camorra...bref la mafia...bref l'Italie du sud.
Naples : son Vésuve, Pompéi, Capri, ses pizzas et trattorias et...la camorra.
Après le film de Matteo Garrone chroniqué précédemment dans ce blog, qui est l'adaptation du roman de Roberto Saviano qui depuis doit vivre caché et protégé, voici la série qui sera un succès dans la plupart des pays du monde (rare pour un produit italien).
Les fameux immeubles de Scampia, les vele (les voiles, mais pour moi ça ressemble plus à un paquebot) sont le décor idéal de ce spectacle violent, radical et beaucoup plus sombre que les "Soprano". La plupart de ces sinistres immeubles ont depuis été détruit.
Dans cette série, tout les personnages de la camorra sont violents, sans vrais principes, noirs, sans pitiés : certains sont capables de s'allier avec les meurtriers de leur amis ou parents, simplement pour gagner plus d'argent ou alors on change de camp selon si la soupe est meilleure ailleurs (en politique, c'est pareil mais sans les meurtres).
On voit au fil des saisons comment la camorra a réussi à s'infiltrer jusqu'au système napolitain, faisant élire certains élus.
Les épisodes sont construits comme suit : on nous présente un personnage qui, si il a de la chance, survivra quelques épisodes ou se fera dessouder à la fin de celui-ci. Tout les deux épisodes à peu près, un rebondissement ou un cliffhanger final installe la suite de l'histoire.
On voyage un peu : Barcelone, Rome, Trieste, la Bulgarie, l'Albanie, la France. La n'drangheta (la mafia calabraise) est évoquée et jouera un petit rôle.
Le personnage de Conte est un des rares vraiment intéressant comme je l'ai déjà dit mais il se fera tuer dans la saison 2, peut-être un peu trop nuancé.
Les deux personnages principaux et "héros" Gennaro et Ciro sont comme deux frères qu'on dirait sortis d'une pièce de Shakespeare mais le fait que l'un fera en sorte que l'autre tuera son père, et que l'autre tuera sa femme de ses mains font que le spectateur sain d'esprit ne peux en aucun cas trouver de sympathie pour ces personnages et pour la plupart des autres également.
"Gomorra" n'est pas vraiment une pub pour Naples, ne glorifie pas vraiment la mafia comme les produits américains comme les Coppola, Scorsese ou De Palma ou encore "Les Soprano" qui ont tous des personnages un peu positifs.
À partir de la saison 2, un peu plus de personnages féminins apparaissent dont la Patrizia qui deviendra une sorte de "Michael Corleone" au féminin.
La saison 4 est un peu plus calme, et l'histoire d'amour entre Patrizia et le fils d'une famille de la cosa nostra (mafia sicilienne) change un peu.
Pour finir, on remarquera que le système du trafic de drogue en France a tout copié à celui de la camorra, jusqu'à la livraison à domicile.
"Gomorra" ne s'adresse pas à toute la famille (c'est plutôt même destiné à un public de banlieue il faut être honnête), il faut être sain d'esprit pour consommer ce spectacle nihiliste et sans soleil mais c'est une série de très bonne qualité, pérennisant le renouveau du cinéma (ici télévision) italien de ces 20 dernières années.
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