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vendredi 28 mars 2025

LA CLASSE DE NEIGE DE CLAUDE MILLER 1998

 





Synopsis :

Nicolas, 10 ans, est un garçon assez réservé, qui fait toujours pipi au lit, angoissé et mal dans sa peau.
Il est conduit par son père à une classe de neige en Haute-Savoie car un accident de car meurtrier s'est produit récemment.
Son père est un être autoritaire, assez bizarre, on apprendra plus tard qu'il a essayé de se suicider.
En arrivant, Nicolas découvre que son père à oublié son sac dans sa voiture, contenant ses vêtements, ce qui le met encore plus mal à l'aise.
Les jours passant, le père et le sac ne reparaissent pas, Nicolas fait des cauchemars et finit par tomber malade en se retrouvant enfermé dehors sous la neige après avoir uriné dans son lit.
Un enfant disparait et est retrouvé ensuite mort.
Nicolas pense qu'un commando de trafic d'organes sévit dans la région, surtout après une histoire que lui a raconté son père quelques mois auparavant...








Miller nous propose un thriller à la limite de l'horreur, le film se passe pas loin d'Avoriaz par ailleurs, avec de grosses touches de scènes oniriques.
Cette adaptation du livre de Emmanuel Carrère, qui apparait au début du film, est plutôt original, porté presque entièrement par le débutant Clément Van Den Bergh qui arrive à faire passer beaucoup d'émotions en ne faisant pourtant pas grand chose.
Le récit cache bien son jeu, progresse à couvert à coup de scènes oniriques qui déstabilisent le spectateur, le suspens est bien amené d'autant plus qu'on ne sait pas de quoi on doit avoir peur.
Cette "Classe De Neige" est une œuvre qui marque, définitivement originale qui fait penser au futur film suédois "Morse" de 2008 (les enfants, la neige, l'atmosphère un peu poétique et le fantastique).

















vendredi 14 mars 2025

UN THE AU SAHARA DE BERNARDO BERTOLUCCI 1990

 




Synopsis :

En 1947, trois touristes américains débarquent à Oran pour un séjour de découverte de la région du Sahara et même au-delà.
Deux d'entre eux est un couple d'artistes, mariés depuis dix ans et sont accompagnés d'un bellâtre mondain qui n'est pas insensible aux charmes de l'épouse.
Les touristes vont faire des rencontres plus ou moins heureuses, l'époux va contracter la typhoïde jusqu'à en mourir et ce n'est que le début...







Bertolucci adapte le roman de Paul Bowles, qui apparait dans le film, et nous raconte cette histoire dramatico-érotico-philosophique dont les qualités photographiques sont de loin le meilleur côté de l'œuvre.
La première heure a ses qualités, distillant une certaine tension sexuelle entre les trois protagonistes mais à partir de la mort du personnage joué par Malkovich, le récit se perd et devient un mirage, en quelque sorte.
Debra Winger, qui joue en fait le personnage principal de l'histoire, fait une prestation intéressante mais ne sauve pas la deuxième moitié du récit.
À voir pour l'atmosphère, les paysages et la photographie (de belles scènes filmées à l'heure magique) mais ceux qui s'attendent à voir un "Casablanca" ou un "Lawrence d'Arabie" en seront pour leur frais.
















lundi 10 mars 2025

BAGDAD CAFE DE PERCY ADLON 1987

 





Synopsis :

Dans le désert des Moyaves, entre la Californie et Las Vegas, un couple de bavarois a une dispute. L'épouse prend sa valise et quitte son mari.
Livrée à elle-même, Jasmin échoue dans un motel au bord de la route, le Bagdad Café, tenu par une femme, Brenda, et ses deux enfants qui vient d'être quittée par son mari. D'autres personnages sont les habitués du lieu comme un peintre bizarre, une tatoueuse et le serveur indien avec un poil dans la main.
Jasmin la sculpturale bavaroise et la toujours en rogne Brenda vont essayer de s'apprivoiser et reconstruire leurs vies...





   


L'œuvre la plus connue d'un réalisateur allemand qui l'est moins, une sorte de comédie poétique et surréaliste à propos de deux femmes que tout sépare à part leur misère.
Ce "Bagdad Café" ne ressemble a rien qu'on ait vu auparavant : le réalisateur nous présente sa muse, une bavaroise plus vraie que nature qui trouve là le rôle de sa vie et qui est de beaucoup dans la qualité du film.
Nous avons Jack Palance dans un rare rôle de gentil et enfin CCH Pounder, qui fera carrière dans des séries comme "Urgences" ou "The Shield", qui joue ici la tenancière acariâtre du café désert de ce désert.
C'est difficile de décrire cet OFNI qui se vit plus qu'il ne se regarde ou se décrit et qui influencera un certain cinéma dans les années 1990, on pense à Lynch mais aussi "Arizona Dream" de Kusturica ou même certains Kitano de l'époque comme "Sonatine".


















dimanche 9 mars 2025

LITTLE BIG MAN DE ARTHUR PENN 1970

 






Synopsis :

1969, Jack Crabb a 120 ans et est interviewé par un historien, en tant que dernier rescapé de la bataille de Little Bighorn en 1876.
Il raconte donc sa jeunesse en commençant par le massacre de ses parents par une horde de Pawnees, son adoption par une tribut Cheyenne qui va l'éduquer à l'indienne, son retour chez les visages pales dans une famille bigote dans laquelle se trouve une femme frustrée, sa rencontre avec le tireur Wild Bill Hickok, son retour dans sa famille cheyenne...jusqu'à cette fameuse bataille dirigée par un général Custer à moitié fou.





  


Le film le plus connu de Penn, avec "Bonnie And Clyde", qui est une pierre angulaire de la nouvelle vague du western américain réhabilitant l'image des indiens et dénonçant le génocide des natifs américains après la guerre de sécession, puis le parcage des survivants dans des réserves misérables.
Le ton est néanmoins léger, dans l'ensemble, Penn traitant son sujet tiré du roman de Thomas Berger sur le thème de la comédie parsemée de scènes plus violentes à base de femmes et enfants massacrés.
Penn a probablement voulu faire un parallèle avec la guerre du Vietnam alors en cours en montrant quelques atrocités ci et là.
Faye Dunaway est mémorable en bigote frustrée et nymphomane qui finira putain.
Dustin Hoffman, alors une des plus grandes stars (enfin, pas physiquement) fait un impeccable boulot comme on peut s'y attendre.
La surprise et l'atout de l'œuvre est l'interprétation du chef/grand-père/manitou Old Lodge Skins (Peau de la vieille hutte) par Chief Dan George, alors 70 ans et seulement son second film, qui irradie les deux heures de "Petit Grand Homme" par une sagesse et humanité non dénué de pointes d'humour (les hommes noirs qu'il appelle les hommes blancs noirs, à peine mieux que les blancs).
Pour ceux qui ne l'on pas encore vu, deux heures qui passent vite et ne s'oublient pas.


















samedi 8 mars 2025

JOURNEE DE LA GONZESSE

 

En cet honneur, et en une sorte d'hommage tardif au fiston Blier, j'ai l'honneur de présenter un modèle de progressisme, d'inclusion (comme ces cons de milléniums disent) et en somme de célébration de la grue, de la poule, pépée, morue et autres espèces exotiques qu'est cet extrait de "Calmos" avec deux des grands ducs, rejoints par Claude Piéplu :





dimanche 2 mars 2025

SPACCAPIETRE/ /UNA PROMESSA DE GIANLUCA ET MASSIMILIANO DE SERIO 2020

 





Synopsis :

Giuseppe était tailleur de pierre dans une carrière mais n'a plus de boulot après avoir perdu son œil dans un accident du travail.
C'est sa femme Angela qui le fait vivre, lui et leur fils Anto.
Un jour, Angela ne revient pas car elle meurt au travail.
Giuseppe promet à Anto qu'il ramènera Angela. Après les obsèques le père et le fils se retrouvent bien vite sans le sou, obligés de dépendre des aides sociales.
Giuseppe arrive à se faire employer là où travaillait sa femme : une ferme dirigée par des sortes d'esclavagistes payant des migrants et des loqueteux au noir, employant la violence si nécessaire.
La vérité sur la mort d'Angela va bientôt s'imposer à leur trois yeux...








Le deuxième long métrage des frères De Sério est un drame social particulièrement sombre et violent dans sa deuxième moitié.
Salvatore Esposito, un des deux personnages principaux de l'excellente série "Gomorra" incarne le père de famille enveloppé et handicapé qui va se sacrifier pour son fils.
Le film est tourné dans les Pouilles, région au bord de l'Adriatique, très pauvre où sévit la Sacra Corona Unita, une des quatre mafias principales d'Italie.
Un drame violent donc, dont la seule lumière est représentée par la figure du gamin qui reste toujours positif et qui devient presque figure de père pour le sien, il est le héros de l'histoire.
Pour un public averti.