Tout embrasé de fièvre
Était le poète
En cette nuit
Pas vraiment mièvre
De lune et de fête.
Il écrivit lors
De sensuelles roses,
Aveuglant les milords
De ses flamboyantes proses.
Elles étaient si belle
Qu'en pleura la lune ;
Si pures si frêles
Sous ses larmes brunes.
Mais voici qu'arrivèrent
Les grosses grosses salopes,
Les aubes fières et sévères
Bouffeuses d'héliotropes.
Alors se fanèrent les fleurs
En puantes et arides pétales ;
Alors se tarirent les pleurs,
L'ultime élan fatal.
Puis vint en silence
Les spectres du jour,
Achevant l'indolence
De la nuit glamour.
Des pétales regrettées
Le soleil en fit des robes
Des grimaces apprêtées
En fil opprobres.
Derniers espoirs gâchés
D'un poète maudit.
Beauté arraché
Pour l'opalin taudis.
Les suaires enfin prêts,
Les spectres les vêtirent,
Ignorant le cyprès
Sans aucun repentir.
Et jouèrent les idiomes
Du jour enragé,
Et dansèrent les fantômes
En transe engagée.
Ils valsèrent, valsèrent
Le jour entier,
Sous le soleil amer,
Sans aucune pitié.
Et le poète endeuillé
Avait beau pleurer
Sur les feuilles effeuillées
De ses yeux apeurés.
Ses idéaux cousus
Ne renaissaient point.
Sa courte vie était foutue,
Et la nuit si loin.
...le poète alors dans un dernier élan morbide salvateur et sage pris sa dernière et plus belle plume.
Il écrivit le mot "fin" au bas de la page du jour et s'effondra sans s'agoniser.
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