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dimanche 28 décembre 2025

UN HOMME DE TROP DE COSTA-GAVRAS 1967

 





Synopsis :

En 1943, dans les Cévennes, 
Des maquisards attaquent une prison et réussissent à libérer des prisonniers résistants. Le problème est qu'au lieu de douze hommes, ils se retrouvent avec un homme en plus.
Ils identifient vite l'intrut mais hésitent à le tuer.
L'intrus, qui semble être un anarchiste, refuse de s'enfuir quand il en a la possibilité et aide même les maquisards si besoin.
Traqués et cachés dans un mas dans les Cévennes, ils arrivent à braquer une banque pour leur financement et à se faire livrer quelques armes lourdes.
Mais les allemands, la gestapo et la milice sont sur leur traces...








Costa-Gavras commence à s'intéresser à la politique avec ce film de guerre à la distribution impressionnante qui plonge le spectateur dans la résistance et les tensions qui y régnaient, deux ans avant "L'armée Des Ombres" de Melville.
Filmé dans les Cévennes, entre le Gard, la Lozère et le Cantal (le final bouleversant sur le viaduc de Gabarit), on peut voir les quasi débuts de Jacques Perrin, très bon, Michel Creton, Marc Porel dans un petit rôle et même Serge Sauvion difficilement reconnaissable.
Jean-Claude Brialy joue le chef des maquisards amateur de méthodes radicales en ce qui concerne le treizième homme tandis que Bruno Cremer, excellent ici joue, son pendant humaniste.
Piccoli joue le fameux homme, il y est bouleversant jusqu'à la dernière scène sur le viaduc. Rien que pour lui et pour Cremer, ce film mérite d'être vu mais aussi pour son suspense, sa dramaturgie et ces histoires d'hommes de peu qui risquaient leur vie pour la patrie.


















samedi 27 décembre 2025

MANEGES DE YVES ALLEGRET 1950

 





Synopsis :

Dora est hospitalisée dans un état grave. Son mari, Robert, propriétaire d'un manège à chevaux, vient à son chevet, fou d'amour pour elle et donc désespéré par l'état de sa belle.
La mère de Dora débarque en reprochant à Robert sa médiocrité.
Dans un moment de lucidité, Dora demande à sa mère de tout raconter au mari...combien les deux garces l'ont manipulé depuis le départ...








Ce mélodrame, qui ressemble à du réalisme poétique mais 10 ans après, est d'une noirceur impressionnante, à faire pâlir Julien Duvivier à vrai dire.
Un film pas vraiment féministe qui se finit quand même bien pour le cocu, porté par un trio d'acteur au sommet : Bernard Blier joue le trompé benêt qui sert de pompe à fric, Jane Marken interprète une mère et mère maquerelle ferrant les plus juteuses proies pour sa fille jouée par la Signoret qui était déjà la grande Simone qu'on connaitra ensuite.
Franck Villard, le con du "Cave Se Rebiffe", joue le  gigolo/amant/équivalent ou reflet masculin de Dora et le vétéran Jacques Baumer interprète l'adjoint/ami/témoin impuissant de la supercherie.
Le découpage et les nombreux flashbacks sont également assez remarquables.
Sorti en début d'année 1950, "Manèges" inaugure ce que sera cette décennie pour notre cinéma : une renaissance après les passables années 1940.










Le truand, la brute et le bon




jeudi 25 décembre 2025

LES FIANCEES EN FOLIE DE BUSTER KEATON 1925

 





Synopsis :

Jimmie est associé dans une boîte de courtier. Il est amoureux de Mary mais n'arrive pas à lui dire qu'il l'aime.
Son affaire va plutôt mal, les dettes s'accumulant et il risque de fermer sa boutique.
Un notaire se présente et lui signifie qu'il hérite de sa famille de sept millions de dollars...à la condition qu'il soit marié le jour de ses 27 ans, c'est-à-dire le jour même, avant 19 heures.
Il propose à Mary mais se plante lamentablement. Il propose à sept filles qu'il connait mais se ridiculise à chaque fois.
Son associé va tout faire pour lui trouver quelqu'un avant l'heure fatidique...








Ce moyen métrage est l'adaptation d'une pièce de boulevard de David Belasco et est connu pour son générique, intertitre et scène de début en technicolor mais aussi pour la séquence où Keaton est poursuivi par des centaines de vieilles filles vindicatives et en particulier la scène dans laquelle il dévale une pente en évitant une avalanche de rochers.
C'est justement la dernière moitié du métrage qui est la plus intéressante, comme souvent avec Keaton, où le récit bascule de plus en plus dans l'absurde et la folie pure.
Une très bonne comédie familiale et centenaire.












Le film intégral :





dimanche 21 décembre 2025

CADET D'EAU DOUCE DE CHARLES REISNER 1928

 





Synopsis :

Une petite ville au bord d'un fleuve inaugure un paquebot à vapeur flambant neuf appartenant au rupin monsieur King.
Bill Canfield, lui, a un paquebot presque en ruine qui fait pâle figure face au bolide.
Son fils, qu'il n'a pas vu depuis sa naissance, arrive de Boston mais il est plutôt déçu quand c'est un avorton qui débarque.
On apprend aussi que le fiston est amoureux de la fille de King, qu'il a connu lors de ses études.
Les familles respectives s'opposent à cette relation et les choses dégénèrent alors...








Une comédie fluviale qui a peine à démarrer mais lors de la dernière demi-heure, c'est-à-dire la moitié des 70 minutes du film, la dynamique du burlesque Keatonien s'installe.
Cette longue séquence d'ouragan, qui a coûté bonbon et le papier avec, est l'occasion de dérouler les cascades et idées les plus folles, dont la fameuse scène de la façade.
Les trois rôles principaux, les pères et le fils, sont plutôt excellents mais Marion Byron qui joue la nana, est assez transparente. Elle aura d'ailleurs une carrière assez courte.
Du grand art et du cinéma comme on n'en fait plus.












Le film intégral :





samedi 20 décembre 2025

L' ANNEE DERNIERE À MARIENBAD DE ALAIN RESNAIS 1961

 





Synopsis, bien que celui-ci est secondaire ici :

Dans un château qui fait également office d'hôtel, 

Des convives déambulent de salle de jeu en représentations théâtrales ou balade dans le prestigieux jardin du parc.
Parmi ceux-ci se trouvent une femme ravissante à la voix qui l'est encore plus, un homme à l'accent italien et un grand gars énigmatique qui gagne à tous les jeux.
L'italien et la femme se seraient rencontrés l'année auparavant au même endroit mais elle ne semble se souvenir. Elle lui aurait fait la promesse de partir avec lui l'année passée...









Ce film est l'exemple type d'œuvre d'art et d'essai, réservé avant tout aux cinéphiles exigeants capables d'une certaine disponibilité intellectuelle.
Le montage des dialogues et des scènes est aléatoire, la plupart des plans sont recherchés et pensés pour marquer l'œil qui les caresse avec curiosité.
Delphine Seyrig est fidèle à elle-même, incarnant une certaine classe et élégance qui sied à son personnage, Sacha Pitoëff traverse le métrage tel un revenant, une figure de la mort et enfin Giorgio Albertazzi sert de narrateur et acteur pivot de l'intrigue.
Cette œuvre est du genre à ne pas laisser indifférent. Elle a influencé moult réalisateurs, je pense en particulier à Lynch.
Le mieux finalement est de se taire et de déguster ce mets goûteux, sorte de brouillon à ce que sera "Huit Et Demi".

















lundi 15 décembre 2025

LE VOLEUR DE CRIMES DE NADINE TRINTIGNANT 1969

 





Synopsis :

Jean Girod est un écrivain, enfin, c'est ce qu'il dit.
Il passe en fait son temps à se promener et observer la vie des gens ordinaires car eux en ont une.
C'est lors d'une balade quotidienne qu'il assiste au suicide d'une jeune femme qui précipite sa voiture dans le vide.
Notre héros qui ne l'est pas encore mais souhaite le devenir va s'accuser du "crime" de la demoiselle et se dénoncer aux journaux par des lettres énigmatiques.
Il va alors se perdre dans ses mensonges jusqu'à devenir celui qu'il a crée...






Nadine Trintignant convoque son entourage pour nous concocter ce film bien singulier, comme le sera "Une Journée Bien Remplie" du Jean-Louis, qui narre la vie et la chute d'un quidam sans personnalité.
On remarquera la présence du mannequin brésilien Florinda Bolkan, qui jouera la même année avec Trintignant dans le très rare "Disons un soir à diner" (la musique de Morricone est plus connue que le film), en français. Elle fera quasiment toute sa carrière en Italie dans le cinéma bis où elle deviendra un des visages les plus connus.
Robert Hossein et Serge Marquand jouent les amis voyous du (z)héros et Bernadette Lafont passe nous faire coucou.
Une histoire iconoclaste, dans laquelle Jean-Louis s'amuse en composant un looser au bord de la folie, obligé de passer à l'acte quand les journaux arrêteront de parler de lui.
Nadine Trintignant, auteure du scénario, prouvait ici qu'elle est une excellente réalisatrice, des plans inspirés, à l'époque où les femmes exerçant dans ce domaine étaient rare.

Un film à voir sans vous décevoir.
















samedi 13 décembre 2025

LES FEMMES DE JEAN AUREL 1969

 






Synopsis :

Un écrivain séducteur et célibataire est pressé par son éditeur de fournir son dernier livre.
En panne d'inspiration, il embauche une secrétaire qui lui servira de maîtresse et peut-être le débloquer.
La secrétaire, jouée par BB, ne s'en laissera pas conter...








Cette comédie doucement érotique, et surtout intellectuelle, est l'occasion de voir évoluer un casting de gourmet : Maurice Ronet qui aura eu toutes les plus belles femmes dans ses bras (ici BB et Anny Duperey, mais aussi Romy, Françoise Fabian...), une BB donc, en femme rétive qui en a vu d'autres et notre mariole national, alors enchainant les seconds rôles mais déjà délicieux.
La première heure est excellente, enchaînant passages burlesques et disgressions philosophiques sur l'amour, la séduction et les relations homme/femme en général.
Voir Ronet dans une comédie est un privilège assez rare et c'est une rare réussite que celle-ci, typique de l'année de sa production post 1968 où les cheveux étaient aussi longs que les jupes étaient courtes.
Une friandise de saison.