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samedi 5 avril 2025

CHERE LOUISE DE PHILIPPE DE BROCA 1972

 





Synopsis : 

Louise a la quarantaine, divorcée, est professeur de dessin et vient d'enterrer sa mère avec laquelle elle vivait à Dieppe. Elle vient d'être mutée à Annecy et c'est l'occasion pour elle de commencer une autre vie.
Luigi est un jeune homme italien qui vient de débarquer dans la préfecture de la Haute-Savoie et qui vient d'être dépouillé de ses biens par un compatriote. À la rue et obligé de mendier, une femme li donne la pièce...c'est Louise.








Le sujet de la femme mature qui a une liaison avec un jeune homme était en vogue à l'époque, on se souvient de "Mourir d'Aimer" de André Cayatte sorti l'année d'avant avec la grande Girardot.
Annecy sert de cadre à cette romance vouée à l'échec, avec son lac, ses canaux, son Pont des Amours qui me font penser à une Venise des Alpes.
De Broca traite son sujet de manière un peu plus austère que Cayatte, filmant Annecy souvent sous la brume ou la pluie et surtout le fait que jeanne Moreau n'est pas Annie Girardot, jouant à peu près tout de la même manière, détachée, en dedans. Ici elle joue une amante/mère qui voit en ce jeune homme comme une éclaircie entre deux nuages.
Le jeune homme est joué par un gars pas très connu, qui ressemble à un jeune Gian Maria Volonté et qui est plutôt doué.
"Chère Louise" reste un Broca mineur mais loin d'être un navet, assez bien fichu au final, méritant un coup de mirettes.


















mercredi 2 avril 2025

LE CAVALEUR DE PHILIPPE DE BROCA 1979

 





Synopsis :

Edouard est un pianiste reconnu, la cinquantaine fringante, deux fois marié et père de quatre filles dont une adolescente.
Il a tout pour lui mais vit comme un jeune homme, butinant ci et là les demoiselles qui se présentent à lui et parfois cela lui rend la vie un peu compliquée entre son ex femme, son épouse actuelle, sa maîtresse actuelle et la prochaine qu'il ne connait pas encore...










"Le Cavaleur" permet de servir notre Grand Duc cavalier, plat principal de cette comédie douce amère accompagné de sa julienne d'actrices plus ou moins confirmées telle la Girardot ou la Darrieux, Nicole Garcia qui joue ce qu'elle était dans la vraie vie et donc quelques jouvencelles.
Les dialogues d'Audiard sont plutôt bons, surtout dans la première partie du récit, celle baignant dans la comédie. C'est appréciable, surtout que le meilleur d'Audiard se situe dans les années 1950 et 60.
Rochefort promène son visage de Droopy qui veut se faire pardonner, la moustache frétillante et l'œil malicieux, incarnant un picoreur qui finit par tout dévorer et se retrouver sans rien à becqueter, ayant fait le vide autour de lui.
Le film fait penser à certains Joël Séria avec son ami Marielle, les "Galettes De Pont-Aven" surtout, le cadre breton y fait penser et bien sûr on pense au personnage d'Etienne que joue Rochefort dans le diptyque de Yves Robert.
"Le Cavaleur" est un excellent Philippe De Broca, fortement recommandable.

















vendredi 28 mars 2025

LA CLASSE DE NEIGE DE CLAUDE MILLER 1998

 





Synopsis :

Nicolas, 10 ans, est un garçon assez réservé, qui fait toujours pipi au lit, angoissé et mal dans sa peau.
Il est conduit par son père à une classe de neige en Haute-Savoie car un accident de car meurtrier s'est produit récemment.
Son père est un être autoritaire, assez bizarre, on apprendra plus tard qu'il a essayé de se suicider.
En arrivant, Nicolas découvre que son père à oublié son sac dans sa voiture, contenant ses vêtements, ce qui le met encore plus mal à l'aise.
Les jours passant, le père et le sac ne reparaissent pas, Nicolas fait des cauchemars et finit par tomber malade en se retrouvant enfermé dehors sous la neige après avoir uriné dans son lit.
Un enfant disparait et est retrouvé ensuite mort.
Nicolas pense qu'un commando de trafic d'organes sévit dans la région, surtout après une histoire que lui a raconté son père quelques mois auparavant...








Miller nous propose un thriller à la limite de l'horreur, le film se passe pas loin d'Avoriaz par ailleurs, avec de grosses touches de scènes oniriques.
Cette adaptation du livre de Emmanuel Carrère, qui apparait au début du film, est plutôt original, porté presque entièrement par le débutant Clément Van Den Bergh qui arrive à faire passer beaucoup d'émotions en ne faisant pourtant pas grand chose.
Le récit cache bien son jeu, progresse à couvert à coup de scènes oniriques qui déstabilisent le spectateur, le suspens est bien amené d'autant plus qu'on ne sait pas de quoi on doit avoir peur.
Cette "Classe De Neige" est une œuvre qui marque, définitivement originale qui fait penser au futur film suédois "Morse" de 2008 (les enfants, la neige, l'atmosphère un peu poétique et le fantastique).

















vendredi 14 mars 2025

UN THE AU SAHARA DE BERNARDO BERTOLUCCI 1990

 




Synopsis :

En 1947, trois touristes américains débarquent à Oran pour un séjour de découverte de la région du Sahara et même au-delà.
Deux d'entre eux est un couple d'artistes, mariés depuis dix ans et sont accompagnés d'un bellâtre mondain qui n'est pas insensible aux charmes de l'épouse.
Les touristes vont faire des rencontres plus ou moins heureuses, l'époux va contracter la typhoïde jusqu'à en mourir et ce n'est que le début...







Bertolucci adapte le roman de Paul Bowles, qui apparait dans le film, et nous raconte cette histoire dramatico-érotico-philosophique dont les qualités photographiques sont de loin le meilleur côté de l'œuvre.
La première heure a ses qualités, distillant une certaine tension sexuelle entre les trois protagonistes mais à partir de la mort du personnage joué par Malkovich, le récit se perd et devient un mirage, en quelque sorte.
Debra Winger, qui joue en fait le personnage principal de l'histoire, fait une prestation intéressante mais ne sauve pas la deuxième moitié du récit.
À voir pour l'atmosphère, les paysages et la photographie (de belles scènes filmées à l'heure magique) mais ceux qui s'attendent à voir un "Casablanca" ou un "Lawrence d'Arabie" en seront pour leur frais.
















lundi 10 mars 2025

BAGDAD CAFE DE PERCY ADLON 1987

 





Synopsis :

Dans le désert des Moyaves, entre la Californie et Las Vegas, un couple de bavarois a une dispute. L'épouse prend sa valise et quitte son mari.
Livrée à elle-même, Jasmin échoue dans un motel au bord de la route, le Bagdad Café, tenu par une femme, Brenda, et ses deux enfants qui vient d'être quittée par son mari. D'autres personnages sont les habitués du lieu comme un peintre bizarre, une tatoueuse et le serveur indien avec un poil dans la main.
Jasmin la sculpturale bavaroise et la toujours en rogne Brenda vont essayer de s'apprivoiser et reconstruire leurs vies...





   


L'œuvre la plus connue d'un réalisateur allemand qui l'est moins, une sorte de comédie poétique et surréaliste à propos de deux femmes que tout sépare à part leur misère.
Ce "Bagdad Café" ne ressemble a rien qu'on ait vu auparavant : le réalisateur nous présente sa muse, une bavaroise plus vraie que nature qui trouve là le rôle de sa vie et qui est de beaucoup dans la qualité du film.
Nous avons Jack Palance dans un rare rôle de gentil et enfin CCH Pounder, qui fera carrière dans des séries comme "Urgences" ou "The Shield", qui joue ici la tenancière acariâtre du café désert de ce désert.
C'est difficile de décrire cet OFNI qui se vit plus qu'il ne se regarde ou se décrit et qui influencera un certain cinéma dans les années 1990, on pense à Lynch mais aussi "Arizona Dream" de Kusturica ou même certains Kitano de l'époque comme "Sonatine".


















dimanche 9 mars 2025

LITTLE BIG MAN DE ARTHUR PENN 1970

 






Synopsis :

1969, Jack Crabb a 120 ans et est interviewé par un historien, en tant que dernier rescapé de la bataille de Little Bighorn en 1876.
Il raconte donc sa jeunesse en commençant par le massacre de ses parents par une horde de Pawnees, son adoption par une tribut Cheyenne qui va l'éduquer à l'indienne, son retour chez les visages pales dans une famille bigote dans laquelle se trouve une femme frustrée, sa rencontre avec le tireur Wild Bill Hickok, son retour dans sa famille cheyenne...jusqu'à cette fameuse bataille dirigée par un général Custer à moitié fou.





  


Le film le plus connu de Penn, avec "Bonnie And Clyde", qui est une pierre angulaire de la nouvelle vague du western américain réhabilitant l'image des indiens et dénonçant le génocide des natifs américains après la guerre de sécession, puis le parcage des survivants dans des réserves misérables.
Le ton est néanmoins léger, dans l'ensemble, Penn traitant son sujet tiré du roman de Thomas Berger sur le thème de la comédie parsemée de scènes plus violentes à base de femmes et enfants massacrés.
Penn a probablement voulu faire un parallèle avec la guerre du Vietnam alors en cours en montrant quelques atrocités ci et là.
Faye Dunaway est mémorable en bigote frustrée et nymphomane qui finira putain.
Dustin Hoffman, alors une des plus grandes stars (enfin, pas physiquement) fait un impeccable boulot comme on peut s'y attendre.
La surprise et l'atout de l'œuvre est l'interprétation du chef/grand-père/manitou Old Lodge Skins (Peau de la vieille hutte) par Chief Dan George, alors 70 ans et seulement son second film, qui irradie les deux heures de "Petit Grand Homme" par une sagesse et humanité non dénué de pointes d'humour (les hommes noirs qu'il appelle les hommes blancs noirs, à peine mieux que les blancs).
Pour ceux qui ne l'on pas encore vu, deux heures qui passent vite et ne s'oublient pas.


















samedi 8 mars 2025

JOURNEE DE LA GONZESSE

 

En cet honneur, et en une sorte d'hommage tardif au fiston Blier, j'ai l'honneur de présenter un modèle de progressisme, d'inclusion (comme ces cons de milléniums disent) et en somme de célébration de la grue, de la poule, pépée, morue et autres espèces exotiques qu'est cet extrait de "Calmos" avec deux des grands ducs, rejoints par Claude Piéplu :