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mardi 30 décembre 2025

L ' AVEU DE COSTA-GAVRAS 1970

 





Synopsis :

En 1951 en  Tchécoslovaquie,

Gérard est un membre reconnu du parti communiste tchécoslovaque qui suspecte d'être suivi et surveillé depuis un certain temps.
On l'arrête un jour, avec quelques autres de ses camarades.
Les pontes du pays, dirigé alors de loin par Staline, l'accuse de trotskisme, sionisme, capitalisme et de titisme (de Tito, le dirigeant/dictateur communiste de la Yougoslavie à l'époque) et exige des aveux signés préremplis (comme les impôts en France).
Devant la réticence de Gérard, on le prive de sommeil, de nourriture et on l'oblige à marcher dans sa cellule et pendant les interrogatoires, pendant des mois jusqu'à ce qu'il se soumette...








Le communisme, je l'ai déjà dit, est une saloperie qui a le privilège de commettre ses méfaits sous les félicitations de l'humanisme mondialisé car ne l'oublions pas : c'est au nom du peuple qu'il tue, viole, spolie, torture et au moment même d'ailleurs où j'écris ces mots, au Viêt-Nam, au Cambodge, au Laos, en Chine, en Corée du Nord, à Cuba.
Le fait de seulement évoquer ne serait-ce que quelques crimes font de celui qui commet cette hérésie un fasciste, capitaliste, bourgeois sioniste, raciste et avant tout un révisionniste.

C'est pourquoi "L'aveu" est courageux, les films dénonçant le communisme, ici le stalinisme, se comptent sur les doigts de la main d'un manchot, d'autant plus de la part d'un homme de gauche comme Costa-Gavras.
Cette adaptation du livre d'Artur London, le Gérard de l'histoire, par Semprùn, fait office de réquisitoire politique et aussi de film de prison avec Montand qui s'immole ici pour raconter avec son corps ce qu'était le stalinisme.
La plus grosse partie du récit est celle où les geôliers et référents comme on les appelaient, s'occupaient plus de laver les cerveaux que les corps, outil d'une propagande huilée à souhait jusqu'à la retransmission publique du procès scénarisé pour endormir la masse du prolétariat.
Gabriele Ferzetti joue une ordure de premier ordre, le commandant haineux des référents est excellent lui aussi (on dirait Mélenchon), la Signoret joue la femme du héros telle "Mathilde" dans "L'armée Des Ombres" et Jean Bouise est Jean Bouise, l'humanité incarnée.

Autant dire qu'avec tout ça, le film a été traité de fasciste, tel Artur London à l'époque qui a eu le même traitement que Soljenitsyne  ensuite, c'est pourquoi cette œuvre, est d'utilité publique hors de ses qualités esthétiques.



















lundi 29 décembre 2025

Z DE COSTA-GAVRAS 1969

 





Synopsis :

Dans un pays méditerranéen (Costa-Gavras est grec et en 1967, la Grèce a basculé dans le régime des colonels, je vous laisse deviner), un député pacifiste nommé "Z" essaie tant bien que mal de donner une conférence malgré les menaces diverses sur les propriétaires de salles.
La police et la gendarmerie adopte une politique à la ponce-pilate en laissant les choses s'envenimer mais en n'intervenant pas.
Z est gravement blessé par un mystérieux triporteur transportant un homme avec une matraque. Il décèdera ensuite à l'hôpital. Un député de son camp est lui aussi molesté mais survit.
L'enquête se dirige vers un "accident" de la circulation provoqué par deux poivrots mais un juge d'instruction honnête décide d'instruire l'affaire hors de toutes pressions, ce qui ne va pas aller sans mal...





   
 

Adaptation du roman de Vassilis Vasssilikos sur l'assassinat d'un député grec en 1963 avec comme souvent avec Costa-Gavras une distribution impressionnante.
Un réquisitoire contre les régimes militaires, monarchistes et d'extrême droites en premier lieu, puis communiste mais beaucoup moins à cause du positionnement politique du réalisateur et de ses amis.
Montand joue le fameux Z qui va servir de victime expiatoire dans une apparition assez courte, une dizaine de minutes, mais remarquable. Jean-Louis Trintignant a un rôle intéressant du juge d'instruction intègre, en cela même qu'on doute au départ de sa droiture, semblant prendre parti au départ pour la voie et voix officielle de l'accident.
Le reproche que je ferai à ce film est qu'il dévoile son jeu presque tout de suite, le complot étant assez évident. On a finalement l'impression de regarder un Columbo : on sait qui a fait le coup et on attend de découvrir comment Trintignant va découvrir la vérité.
Il en reste néanmoins un bon spectacle, Costa-Gavras étant un brillant cinéaste, porté par une distribution de qualité (et c'est marrant de voir le mari, ici doublé, et le futur amant d'Annie Girardot dans le même film, ils n'ont pas de scènes ensemble), et notamment la présence de Charles Denner qui pousse toujours un film vers le haut.



















dimanche 28 décembre 2025

UN HOMME DE TROP DE COSTA-GAVRAS 1967

 





Synopsis :

En 1943, dans les Cévennes, 
Des maquisards attaquent une prison et réussissent à libérer des prisonniers résistants. Le problème est qu'au lieu de douze hommes, ils se retrouvent avec un homme en plus.
Ils identifient vite l'intrut mais hésitent à le tuer.
L'intrus, qui semble être un anarchiste, refuse de s'enfuir quand il en a la possibilité et aide même les maquisards si besoin.
Traqués et cachés dans un mas dans les Cévennes, ils arrivent à braquer une banque pour leur financement et à se faire livrer quelques armes lourdes.
Mais les allemands, la gestapo et la milice sont sur leur traces...








Costa-Gavras commence à s'intéresser à la politique avec ce film de guerre à la distribution impressionnante qui plonge le spectateur dans la résistance et les tensions qui y régnaient, deux ans avant "L'armée Des Ombres" de Melville.
Filmé dans les Cévennes, entre le Gard, la Lozère et le Cantal (le final bouleversant sur le viaduc de Gabarit), on peut voir les quasi débuts de Jacques Perrin, très bon, Michel Creton, Marc Porel dans un petit rôle et même Serge Sauvion difficilement reconnaissable.
Jean-Claude Brialy joue le chef des maquisards amateur de méthodes radicales en ce qui concerne le treizième homme tandis que Bruno Cremer, excellent ici joue, son pendant humaniste.
Piccoli joue le fameux homme, il y est bouleversant jusqu'à la dernière scène sur le viaduc. Rien que pour lui et pour Cremer, ce film mérite d'être vu mais aussi pour son suspense, sa dramaturgie et ces histoires d'hommes de peu qui risquaient leur vie pour la patrie.


















samedi 27 décembre 2025

MANEGES DE YVES ALLEGRET 1950

 





Synopsis :

Dora est hospitalisée dans un état grave. Son mari, Robert, propriétaire d'un manège à chevaux, vient à son chevet, fou d'amour pour elle et donc désespéré par l'état de sa belle.
La mère de Dora débarque en reprochant à Robert sa médiocrité.
Dans un moment de lucidité, Dora demande à sa mère de tout raconter au mari...combien les deux garces l'ont manipulé depuis le départ...








Ce mélodrame, qui ressemble à du réalisme poétique mais 10 ans après, est d'une noirceur impressionnante, à faire pâlir Julien Duvivier à vrai dire.
Un film pas vraiment féministe qui se finit quand même bien pour le cocu, porté par un trio d'acteur au sommet : Bernard Blier joue le trompé benêt qui sert de pompe à fric, Jane Marken interprète une mère et mère maquerelle ferrant les plus juteuses proies pour sa fille jouée par la Signoret qui était déjà la grande Simone qu'on connaitra ensuite.
Franck Villard, le con du "Cave Se Rebiffe", joue le  gigolo/amant/équivalent ou reflet masculin de Dora et le vétéran Jacques Baumer interprète l'adjoint/ami/témoin impuissant de la supercherie.
Le découpage et les nombreux flashbacks sont également assez remarquables.
Sorti en début d'année 1950, "Manèges" inaugure ce que sera cette décennie pour notre cinéma : une renaissance après les passables années 1940.










Le truand, la brute et le bon




jeudi 25 décembre 2025

LES FIANCEES EN FOLIE DE BUSTER KEATON 1925

 





Synopsis :

Jimmie est associé dans une boîte de courtier. Il est amoureux de Mary mais n'arrive pas à lui dire qu'il l'aime.
Son affaire va plutôt mal, les dettes s'accumulant et il risque de fermer sa boutique.
Un notaire se présente et lui signifie qu'il hérite de sa famille de sept millions de dollars...à la condition qu'il soit marié le jour de ses 27 ans, c'est-à-dire le jour même, avant 19 heures.
Il propose à Mary mais se plante lamentablement. Il propose à sept filles qu'il connait mais se ridiculise à chaque fois.
Son associé va tout faire pour lui trouver quelqu'un avant l'heure fatidique...








Ce moyen métrage est l'adaptation d'une pièce de boulevard de David Belasco et est connu pour son générique, intertitre et scène de début en technicolor mais aussi pour la séquence où Keaton est poursuivi par des centaines de vieilles filles vindicatives et en particulier la scène dans laquelle il dévale une pente en évitant une avalanche de rochers.
C'est justement la dernière moitié du métrage qui est la plus intéressante, comme souvent avec Keaton, où le récit bascule de plus en plus dans l'absurde et la folie pure.
Une très bonne comédie familiale et centenaire.












Le film intégral :





dimanche 21 décembre 2025

CADET D'EAU DOUCE DE CHARLES REISNER 1928

 





Synopsis :

Une petite ville au bord d'un fleuve inaugure un paquebot à vapeur flambant neuf appartenant au rupin monsieur King.
Bill Canfield, lui, a un paquebot presque en ruine qui fait pâle figure face au bolide.
Son fils, qu'il n'a pas vu depuis sa naissance, arrive de Boston mais il est plutôt déçu quand c'est un avorton qui débarque.
On apprend aussi que le fiston est amoureux de la fille de King, qu'il a connu lors de ses études.
Les familles respectives s'opposent à cette relation et les choses dégénèrent alors...








Une comédie fluviale qui a peine à démarrer mais lors de la dernière demi-heure, c'est-à-dire la moitié des 70 minutes du film, la dynamique du burlesque Keatonien s'installe.
Cette longue séquence d'ouragan, qui a coûté bonbon et le papier avec, est l'occasion de dérouler les cascades et idées les plus folles, dont la fameuse scène de la façade.
Les trois rôles principaux, les pères et le fils, sont plutôt excellents mais Marion Byron qui joue la nana, est assez transparente. Elle aura d'ailleurs une carrière assez courte.
Du grand art et du cinéma comme on n'en fait plus.












Le film intégral :





samedi 20 décembre 2025

L' ANNEE DERNIERE À MARIENBAD DE ALAIN RESNAIS 1961

 





Synopsis, bien que celui-ci est secondaire ici :

Dans un château qui fait également office d'hôtel, 

Des convives déambulent de salle de jeu en représentations théâtrales ou balade dans le prestigieux jardin du parc.
Parmi ceux-ci se trouvent une femme ravissante à la voix qui l'est encore plus, un homme à l'accent italien et un grand gars énigmatique qui gagne à tous les jeux.
L'italien et la femme se seraient rencontrés l'année auparavant au même endroit mais elle ne semble se souvenir. Elle lui aurait fait la promesse de partir avec lui l'année passée...









Ce film est l'exemple type d'œuvre d'art et d'essai, réservé avant tout aux cinéphiles exigeants capables d'une certaine disponibilité intellectuelle.
Le montage des dialogues et des scènes est aléatoire, la plupart des plans sont recherchés et pensés pour marquer l'œil qui les caresse avec curiosité.
Delphine Seyrig est fidèle à elle-même, incarnant une certaine classe et élégance qui sied à son personnage, Sacha Pitoëff traverse le métrage tel un revenant, une figure de la mort et enfin Giorgio Albertazzi sert de narrateur et acteur pivot de l'intrigue.
Cette œuvre est du genre à ne pas laisser indifférent. Elle a influencé moult réalisateurs, je pense en particulier à Lynch.
Le mieux finalement est de se taire et de déguster ce mets goûteux, sorte de brouillon à ce que sera "Huit Et Demi".