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dimanche 21 décembre 2025

CADET D'EAU DOUCE DE CHARLES REISNER 1928

 





Synopsis :

Une petite ville au bord d'un fleuve inaugure un paquebot à vapeur flambant neuf appartenant au rupin monsieur King.
Bill Canfield, lui, a un paquebot presque en ruine qui fait pâle figure face au bolide.
Son fils, qu'il n'a pas vu depuis sa naissance, arrive de Boston mais il est plutôt déçu quand c'est un avorton qui débarque.
On apprend aussi que le fiston est amoureux de la fille de King, qu'il a connu lors de ses études.
Les familles respectives s'opposent à cette relation et les choses dégénèrent alors...








Une comédie fluviale qui a peine à démarrer mais lors de la dernière demi-heure, c'est-à-dire la moitié des 70 minutes du film, la dynamique du burlesque Keatonien s'installe.
Cette longue séquence d'ouragan, qui a coûté bonbon et le papier avec, est l'occasion de dérouler les cascades et idées les plus folles, dont la fameuse scène de la façade.
Les trois rôles principaux, les pères et le fils, sont plutôt excellents mais Marion Byron qui joue la nana, est assez transparente. Elle aura d'ailleurs une carrière assez courte.
Du grand art et du cinéma comme on n'en fait plus.












Le film intégral :





samedi 20 décembre 2025

L' ANNEE DERNIERE À MARIENBAD DE ALAIN RESNAIS 1961

 





Synopsis, bien que celui-ci est secondaire ici :

Dans un château qui fait également office d'hôtel, 

Des convives déambulent de salle de jeu en représentations théâtrales ou balade dans le prestigieux jardin du parc.
Parmi ceux-ci se trouvent une femme ravissante à la voix qui l'est encore plus, un homme à l'accent italien et un grand gars énigmatique qui gagne à tous les jeux.
L'italien et la femme se seraient rencontrés l'année auparavant au même endroit mais elle ne semble se souvenir. Elle lui aurait fait la promesse de partir avec lui l'année passée...









Ce film est l'exemple type d'œuvre d'art et d'essai, réservé avant tout aux cinéphiles exigeants capables d'une certaine disponibilité intellectuelle.
Le montage des dialogues et des scènes est aléatoire, la plupart des plans sont recherchés et pensés pour marquer l'œil qui les caresse avec curiosité.
Delphine Seyrig est fidèle à elle-même, incarnant une certaine classe et élégance qui sied à son personnage, Sacha Pitoëff traverse le métrage tel un revenant, une figure de la mort et enfin Giorgio Albertazzi sert de narrateur et acteur pivot de l'intrigue.
Cette œuvre est du genre à ne pas laisser indifférent. Elle a influencé moult réalisateurs, je pense en particulier à Lynch.
Le mieux finalement est de se taire et de déguster ce mets goûteux, sorte de brouillon à ce que sera "Huit Et Demi".

















lundi 15 décembre 2025

LE VOLEUR DE CRIMES DE NADINE TRINTIGNANT 1969

 





Synopsis :

Jean Girod est un écrivain, enfin, c'est ce qu'il dit.
Il passe en fait son temps à se promener et observer la vie des gens ordinaires car eux en ont une.
C'est lors d'une balade quotidienne qu'il assiste au suicide d'une jeune femme qui précipite sa voiture dans le vide.
Notre héros qui ne l'est pas encore mais souhaite le devenir va s'accuser du "crime" de la demoiselle et se dénoncer aux journaux par des lettres énigmatiques.
Il va alors se perdre dans ses mensonges jusqu'à devenir celui qu'il a crée...






Nadine Trintignant convoque son entourage pour nous concocter ce film bien singulier, comme le sera "Une Journée Bien Remplie" du Jean-Louis, qui narre la vie et la chute d'un quidam sans personnalité.
On remarquera la présence du mannequin brésilien Florinda Bolkan, qui jouera la même année avec Trintignant dans le très rare "Disons un soir à diner" (la musique de Morricone est plus connue que le film), en français. Elle fera quasiment toute sa carrière en Italie dans le cinéma bis où elle deviendra un des visages les plus connus.
Robert Hossein et Serge Marquand jouent les amis voyous du (z)héros et Bernadette Lafont passe nous faire coucou.
Une histoire iconoclaste, dans laquelle Jean-Louis s'amuse en composant un looser au bord de la folie, obligé de passer à l'acte quand les journaux arrêteront de parler de lui.
Nadine Trintignant, auteure du scénario, prouvait ici qu'elle est une excellente réalisatrice, des plans inspirés, à l'époque où les femmes exerçant dans ce domaine étaient rare.

Un film à voir sans vous décevoir.
















samedi 13 décembre 2025

LES FEMMES DE JEAN AUREL 1969

 






Synopsis :

Un écrivain séducteur et célibataire est pressé par son éditeur de fournir son dernier livre.
En panne d'inspiration, il embauche une secrétaire qui lui servira de maîtresse et peut-être le débloquer.
La secrétaire, jouée par BB, ne s'en laissera pas conter...








Cette comédie doucement érotique, et surtout intellectuelle, est l'occasion de voir évoluer un casting de gourmet : Maurice Ronet qui aura eu toutes les plus belles femmes dans ses bras (ici BB et Anny Duperey, mais aussi Romy, Françoise Fabian...), une BB donc, en femme rétive qui en a vu d'autres et notre mariole national, alors enchainant les seconds rôles mais déjà délicieux.
La première heure est excellente, enchaînant passages burlesques et disgressions philosophiques sur l'amour, la séduction et les relations homme/femme en général.
Voir Ronet dans une comédie est un privilège assez rare et c'est une rare réussite que celle-ci, typique de l'année de sa production post 1968 où les cheveux étaient aussi longs que les jupes étaient courtes.
Une friandise de saison.















mercredi 10 décembre 2025

STANLEY SIMMONS : BODY DOWN 2025

 



Stanley Simmons, un drôle de nom de groupe qui dira néanmoins quelque chose aux fans de rock et de hard rock américain.
Ces deux jeunes se connaissent depuis l'enfance mais ne sont pas frères : le Stanley est le fils de Paul Stanley, fondateur, chanteur et guitariste rythmique de Kiss alors que le Simmons est le fils de Gene Simmons, fondateur, chanteur et bassiste du même groupe.
Musicalement, on est assez loin du hard rock de leur paternels mais on a droit plutôt à du folk rock façon Crosby Stills et Nash ou alors du Alice In Chains version acoustique.
Pas de baby Kiss ici mais un excellent titre bien accrocheur et sans autotune, ce qui est assez rare aujourd'hui pour le signaler.






lundi 8 décembre 2025

LE MECANO DE LA GENERALE DE BUSTER KEATON ET CLYDE BRUCKMAN 1926

 





Synopsis :

Johnny gray est le fier machiniste de la locomotive "The General", à laquelle il voue un amour immodéré seulement disputé avec celui de sa belle Annabelle Lee. Le père de la jeune femme méprise cordialement le machiniste, qu'il considère comme pleutre.
La Guerre de Sécession éclate et Johnny, pour se faire respecter d'Annabelle, décide de s'enrôler dans l'armée sudiste dans le but de rosser les gredins progressistes du Nord mais se voit recaller pour la raison qu'il serait plus utile dans son métier.
Des barbouzes nordistes arrivent à voler la Générale" et son chargement dans lequel se trouvait Annabelle Lee.
Johnny va alors tout faire pour récupérer ses deux amours...








La première fois qu'on voit ce film, on se dit qu'il a dû coûter plusieurs centaines de bras et effectivement ce fut le cas.
Une épique poursuite entre deux trains de plus d'une demi-heure filmée en extérieur, agrémentée de cascades, parfois dangereuses effectuées par Keaton lui-même comme il était de coutume à l'époque, un pont qui s'écroule et un plongeon de locomotive sont quelques exemples de ce qui a fait ce spectacle total un mètre étalon du cinéma.
Ce "Mécano" est à la fois un récit historique, de guerre, d'action et  une comédie romantique traité à la sauce burlesque de Buster.
Keaton, à la différence de Chaplin, n'opte pas pour la mécanique du gag constant mais préfère le comique de situation en premier lieu.
Le film n'aura pas le succès espéré par rapport à son coût inédit pour l'époque mais est devenu depuis un "must see" du Muet, une sorte de "Ronde De Nuit" du Septième.












Le film étant passé dans le domaine public, il est librement accessible sur diverses plateformes :






samedi 6 décembre 2025

LE POINT DU JOUR DE LOUIS DAQUIN 1949

 






Synopsis :

La vie de quelques mineurs du Nord, après la libération, et en particulier celle de la famille Bréjard ou l'arrivée du jeune ingénieur parisien plein de bonne volonté Larzac...








Daquin raconte les mineurs de son enfance dans un style naturalisme socialiste qui fait penser à un film de propagande communiste dans le genre "La Belle Equipe".
Quelques têtes connues du cinéma des années 30 comme Gaston Modot ou René Lefèvre, et aussi des jeunes premiers comme Jean Desailly, alors acteur fétiche du réalisateur, et un jeune Michel Piccoli, alors bien chevelu, dont c'était le premier rôle parlant.
Il n'y a pas vraiment d'histoire ici mais des histoires, présentées d'une manière assez touchante, humaine...ceux qui ont vu "Germinal" ne seront pas dépaysés : Daquin arrive à provoquer la compassion pour ses personnages et la terrible vie du mineur, qui, à 40 ans, crache ses poumons anthracites et ne voit pas la couleur de la retraite.
Un beau film, assez méconnu, qui mérite le coup de mirettes.