Synopsis :
Cinq truands parisiens réunissent une somme d'argent pour ramener de la drogue de Marseille. C'est Moreau qui se charge du transport par un voyage en train de nuit.
L'un des comparses, Jabeke, décide de voler la valise d'argent en se fabriquant un alibi avec un séjour à Bruxelles.
Le vol se passe mal et Jabeke est obligé de tuer Moreau et de balancer son corps par la fenêtre du train.
Bon an mal an, il réussit son coup et planque la valise mais ce qu'il ne sait pas c'est que celle-ci contient des faux billets que l'un des associés, Clavet a fourni pendant la mise de fond parce qu'il était à sec question artiche.
Les soupçons vont tomber sur chacun des quatre survivants et le jeu de massacre va commencer...
Ce troisième film de Deray est tiré d'un roman de Reynaud-Fourton, adapté par Deray, Giovanni et Sautet, excusez du peu !
Rochefort, ici avec la lèvre supérieure glabre sauf quand il est déguisé, a le rôle le plus important dans celui de Jabeke, moteur de l'intrigue.
Voir Rochefort, qui m'a toujours fait penser à un paon mutique, dans un rôle ambigu est dépaysant.
Le reste du casting est dominé par Charles Vanel qui joue le chef du groupe de truands, on retrouve Giovanni dans le rôle de Moreau, la première victime et enfin Claude Dauphin et Michel Auclair.
L'actrice Daniela Rocca joue la maîtresse de Rochefort, elle est surtout connue pour avoir joué la femme moustachue de Marcello Mastroianni dans le classique "Divorce À l'Italienne" de Pietro Germi.
Michelle Mercier a un rôle assez effacé mais qui sera important à la toute fin.
L'atmosphère et la photographie fait penser au "Doulos" de Melville et l'histoire fait penser aux premiers Kubrick ("Le Baiser Du Tueur" et "L'ultime Razzia") et enfin le traitement ressemble à du Bresson, un certain dépouillement, voir ascétisme et une approche documentaire dans la partie Lyon/Bruxelles/train de nuit.
Cette symphonie se savoure sans ennui, le suspense est constant et on se demande si le personnage joué par Rochefort va s'en sortir (la fin ressemble à celle de la "Baie Sanglante" de Mario Bava).
Deray prouvait ici qu'il était voué à de beaux lendemains.
Merci à la chaîne Répliques Cultes sur YouTube pour m'avoir fait découvrir ce métrage.