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mercredi 27 novembre 2024

UN SOIR, UN TRAIN DE ANDRE DELVAUX 1968

 





Synopsis :

En Belgique, Mathias est professeur de linguistique en université, il est en couple avec Anne, une française qui est décoratrice de théâtre.
Des manifestations contre les flamands ont cours, ainsi que des grèves, ce qui empêche Mathias d'enseigner.
Le couple est en crise, en proie à un manque de communication et le mal du pays (le notre) d' Anne.
Mathias doit prendre le train pour une conférence et le couple se dispute durant une promenade juste auparavant.
Anne rejoint finalement Mathias dans sa cabine et le couple semble se réconcilier.
Mathias s'endort, 
quand il se réveille, le train s'est arrêté
dans un paysage désertique 
et silencieux
 ...et Anne a disparu





 

Dès les premières secondes du film, on est plongé dans une étrangeté coupée de malaise, d'autant plus que la présence du charnel méditerranéen Montand fait un peu tache dans ces décors d'outre-Quiévrain qui donnent envie surtout de se tirer une balle dans la tête  ou de se souler à mort mais on comprendra plus tard pourquoi.
La Belgique, c'est la France en pire, ou à notre époque ce serait plutôt la France dans 10 ans. La Belgique, c'est Baudelaire qui en parle le mieux.
Mais la Belgique au cinéma, c'est André Delvaux qui a fait rentrer l'Art ultime dans la modernité de l'époque dans ces années 1960 révolutionnaires.
On pense à Antonioni (l'Avventura pour la femme qui disparait, l'Eclipse pour l'étrangeté et l'incommunicabilité et le Désert rouge pour le décors de mort), à Fellini également et tout le côté burlesque, décalé des belges.
Je n'ai pas accroché tout de suite à cette œuvre, c'est à partir de la montée dans le train que je dirais que le sport commence.
À partir du moment où Montand se réveille, on devine assez vite (quand on a vu un certain nombre de films) qu'il est soit en train de rêver, soit qu'il est mort lors que le spectateur est plongé dans un paysage silencieux, désertique, blanc et que les évènements les plus étranges se présentent, s'enfilent telles des perles d'un collier mortuaire.
La froide beauté d'Anouk Aimée, beauté parfaite comme le sont toutes les juives et qui était alors à son sommet, sert ici d'opposé à cette fameuse chaleur charnelle de Ivo Livi, l'esprit contre la chair d'où incommunicabilité.

Cette œuvre devient de plus en plus intéressante au fur et à mesure que celle-ci plonge dans le fantastique et le surréalisme et que certains passages ressuscitent les meilleurs moments de l'Expressionisme des Années Folles.
À découvrir, 





 










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