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mercredi 30 avril 2025

À CE SOIR DE LAURE DUTHILLEUL 2004

 







Synopsis :

Dans un village du sud-ouest, Nelly est infirmière à domicile et a deux enfants Pedro et sa jeune soeur Jeanne. Elle est mariée à Manuel qui est le médecin du village.
Elle emmène ses deux gamins et un ami de ceux-ci à la plage, Nelly a l'air fatiguée moralement et psychologiquement et ça ne va pas s'arranger. Elle n'a pas pris la peine de réveiller son mari qui d'ailleurs ne bouge pas.
En rentrant, elle retrouve son mari dans la même position dans leur lit, elle décide de ne pas le réveiller.
Le lendemain, elle se rend compte qu'en fait son mari est mort.
Dévastée par le départ de celui qui ne la touchait plus depuis des mois, d'abord dans le déni,  elle va devoir gérer ses enfants, la belle-famille dont le frère du défunt qui est fou d'elle et une irrésistible envie de lâcher prise pour toujours...








Le seul long métrage de cinéma de l'actrice Laure Duthilleul qu'on a pu voir chez Sautet, Claude Berry ou Beineix est tout d'abord assez déroutant pendant les dix premières minutes : le style est original (des plans en caméra subjective et un montage parfois non linéaire) ainsi que le sujet délicat qui est traité de manière surréaliste et poétique.
Sophie Marceau s'immole pour ce rôle, donnant de sa personne mentalement et physiquement, on presque l'impression de voir un film de Zulawski dont elle s'était séparée.
La gamine qui joue le rôle de Jeanne est plutôt bien choisie et la gueule Gérald Laroche fait des apparitions ci et là.
Une œuvre personnelle et finalement touchante pour ceux qui ont vécu ce moment délicat qu'est la perte d'un proche.


















mardi 29 avril 2025

PHAROAH SANDERS : UPPER EGYPT & LOWER EGYPT 1967

 


Pièce de résistance du deuxième album du saxophoniste et un de ses classiques.
Dans les disques de Sanders, il y a la plupart du temps à boire et à manger, comme on dit, des titres recherchés plutôt spirituels et mélodiques comme celui-ci (surtout "Lower Egypt" d'ailleurs) ou alors des sortes de sorties Jazz/Noise avec des "cris" d'instruments à vent un peu pénible quand ça dure 10 minutes et plus.
Plus tard dans sa carrière, vers la moitié des années 1970, il adoucira son son pour produire ce que j'appellerai de l'ambiant Jazz comme sur son album "Pharoah" de 1976 ou le suivant.





jeudi 24 avril 2025

LA PIEL QUE HABITO DE PEDRO ALMODOVAR 2011

 





Synopsis :

Robert est un chirurgien esthétique réputé qui a mis au point une peau résistante à de nombreuses agressions comme la chaleur extrême ou les moustiques.
Il traite dans son manoir à Tolède une patiente nommée Véra qui vit dans une pièce fermée et aménagée sous la surveillance de la fidèle servante de Robert, dénommée Marilia.
Véra a reçue une greffe complète de cette peau et passe ses journées à faire du yoga, à lire et à fumer de l'opium en compagnie de Robert.

Un jour, le fils de Marilia, Zeca, réapparait après un braquage pour se planquer, croit reconnaître la femme de Robert, qui s'est suicidée, en voyant Véra sur un écran de contrôle. Zeca et l'épouse avait eu une liaison à l'époque, avant l'accident de voiture qui a défigurée la légitime et qui l'a ensuite poussé à son suicide.
Zeca finit par violer Véra mais se fait surprendre par le retour de Robert qui le tue avec un pistolet.
Marilia va alors se confier à Véra et délivrer les lourds secrets de la famille de Robert : le suicide de son épouse et de sa fille, ce qu'est Robert pour la servante et surtout qui est Véra...








On a dit de ce thriller légèrement horrifique que c'était une excursion du maître de la Movida dans le cinéma de genre.
En fait, c'est plutôt Almodovar qui s'approprie ici certains codes du genre pour les plonger dans son univers particulier fait de TRANSgression, d'atmosphère empruntant à l'opérette, le thème de la mort, de la trahison en nous délivrant cette sorte de soap opéra morbide de premier ordre.
Dans cette histoire, adaptation d'un roman français  "Mygale" de Thiery Jonquet, pratiquement tout les personnages ont un grain, une maladie mentale qui fait qu'à un moment ça va disjoncter.
Banderas incarne un sociopathe de premier ordre dans le rôle du chirurgien fou, signant alors son retour dans le giron du Pedro après son excursion chez les yankees. La fidèle Marisa Paredes incarne la servante aux lourds secrets et bien sûr Elena Anaya ainsi que Jan Cornet qui jouent...je vous laisse découvrir.
Le seul bémol que je mettrait à ce film admirable est le secret/coup de théâtre qui arrive un peu tôt dans l'histoire, au trois-quarts du métrage, ce qui fait que l'on devine comment va être la fin de l'histoire.
Cette "Peau Que J'habite" est un des meilleurs Almodovar, qui me fait penser à ce qu'à fait Lars Von trier avec "Antichrist" en 2009, sublimer un genre en dynamitant ses codes, en l'incorporant dans l'univers d'un maître du cinéma, un peu comme une greffe en fait.


















lundi 21 avril 2025

MILAN CALIBRE 9 DE FERNANDO DI LEO 1972

 





Synopsis :

La transaction d'un malfrat américain tourne mal, un des nombreux passeurs s'est emparé de 300000 $.
Les nervis de l'américain interrogent, torturent puis tuent chacun des passeurs sauf un.
Le gars en question, Ugo Piazza, sort de prison trois ans plus tard et est donc accusé du larcin malgré ses dénégations, même sous les coups des hommes de l'américain dirigé par Rocco Musco qui était en charge de la transaction à l'époque.
Ugo ne doit sa survie qu'à la certitude de l'américain qu'il est bien en possession de l'argent, plus ou moins contraint, il retourne travailler pour lui, dans le même temps il est surveillé par la police milanaise ...







Cette première salve de ce qui sera ensuite une trilogie de Di Leo est un classique du poliziottesco, film policier d'action italien.
On est dans le bis italien donc les femmes se font maraver à coup de baffes dans la gueule et les hommes se font torturer à coup de rasoir avec d'effets sanguinolant à la Lucio Fulci.
Lionel Stander apporte la caution internationale en jouant l'américain, Philippe Leroy joue le pote du héros et Luigi Pistilli, dont tout le monde connait le visage sans connaitre son nom, joue la caution politique de gauche du récit en incarnant un policier socialiste plutôt décalé.
Barbara Bouchet mannequin et actrice allemande, qui joua dans le premier et humoristique "Casino Royal" de 1966 et dans quelques Gialli dont "La Tarentule Au Ventre Noir", "La Dame Rouge Tua Sept Fois" et "La Longue Nuit De l'Exorcisme" donne la touche sexy dans un rôle qui s'avèrera clé au final.
Le film se suit sans déplaisir, ici pas de poursuites de bagnoles ni de cascades, l'action se résume principalement à des coups de flingue, Di Leo privilégie ici la psychologie et le suspense.
À découvrir.
















vendredi 18 avril 2025

LES CAÏDS DE ROBERT ENRICO 1972

 





Synopsis :

Jock est un jeune homme qui vient de repasser sa grue et son amant avec son flingue.
Thia a tout vu et recueille Jock qui a de la chance car Thia est un truand qui travaille avec son ami Murelli, un "monsieur" comme dit un autre truand Weiss.
Justement les trois sont sur un gros coup qui pourrait les mettre au vert définitivement et proposent à Jock de faire le chauffeur. Dans le même temps, le jeune homme tombe amoureux de la fille de Murelli, Célia.
Le coup tourne mal, Weiss et Murelli meurent et les deux jeunes se font emprisonner.
Seul Thia en réchappe mais doit se cacher...








Enrico apporte son savoir faire à cette histoire policière, qui, même si elle est bourrée d'invraisemblances (le casse, l'évasion collective de la prison) est assez séduisante au final.
L'histoire se concentre sur la fin sur le thème des marginaux en proie à la société, très à la mode à l'époque de "L'épouvantail", "Macadam Cowboy" et "La Ballade Sauvage".
Jean Bouise se voit offrir un rare rôle de premier plan, celui du dabe en chef, même si il se fait repasser assez vite.
Patrick Bouchitey trouve ici son premier et premier rôle dans celui de Jock, il y est déjà très bon.
Reggiani y est ici fidèle à ce qu'on attend de lui, pétri d'humanité et de dignité et Michel Constantin, dans le rôle de Weiss, fait penser à son rôle de Jo dans "Le Trou" dans la séquence du "tunnel".
"Les Caïds" sont 90 minutes qui passent sans déplaisir, même si Enrico a fait mieux.

















mercredi 9 avril 2025

L' AMANT DE CINQ JOURS DE PHILIPPE DE BROCA 1961

 





Synopsis :

Madeleine est à la tête d'une maison de haute couture, est célibataire, libérée, a des liaisons avec des jeunes et en ce moment c'est Antoine qui en profite.
Son amie Claire est plus jeune, mariée avec deux enfants en bas âge et s'ennuie dans son ménage.
Lors d'un défilé organisé par Madeleine, elle rencontre Antoine.
Les deux jeunes entament une liaison et finissent par tomber amoureux mais Madeleine finit par découvrir la forfaiture et décide de se venger en invitant Claire, son mari et Antoine à une soirée...








De Broca, alors encore vert, filme ce vaudeville qui ne vaut finalement que pour la qualité de ses interprètes : Jean-Pierre Cassel dans le rôle de l'amant, Micheline Presle dans le rôle de Madeleine, Jean Seberg avec son sensuel accent dans le rôle de Claire et François Perrier dans le rôle du cocu, sorte de Charles Bovary un peu concon mais qui cache bien son jeu.
Quelques belles répliques comme "la peau est l'habit qui te va le mieux" et une réalisation qui laisse entrevoir de belles choses.
En regardant ces 85 minutes pendant lesquelles je me suis un peu ennuyé, je me demandais ce qu'en aurait fait Sacha Guitry en rêvant un peu...
Un produit destiné avant tout au genre féminin, pas mauvais mais le boulevard et moi, ça fait deux généralement. 











François Perrier qui fait son De Niro






samedi 5 avril 2025

CHERE LOUISE DE PHILIPPE DE BROCA 1972

 





Synopsis : 

Louise a la quarantaine, divorcée, est professeur de dessin et vient d'enterrer sa mère avec laquelle elle vivait à Dieppe. Elle vient d'être mutée à Annecy et c'est l'occasion pour elle de commencer une autre vie.
Luigi est un jeune homme italien qui vient de débarquer dans la préfecture de la Haute-Savoie et qui vient d'être dépouillé de ses biens par un compatriote. À la rue et obligé de mendier, une femme li donne la pièce...c'est Louise.








Le sujet de la femme mature qui a une liaison avec un jeune homme était en vogue à l'époque, on se souvient de "Mourir d'Aimer" de André Cayatte sorti l'année d'avant avec la grande Girardot.
Annecy sert de cadre à cette romance vouée à l'échec, avec son lac, ses canaux, son Pont des Amours qui me font penser à une Venise des Alpes.
De Broca traite son sujet de manière un peu plus austère que Cayatte, filmant Annecy souvent sous la brume ou la pluie et surtout le fait que jeanne Moreau n'est pas Annie Girardot, jouant à peu près tout de la même manière, détachée, en dedans. Ici elle joue une amante/mère qui voit en ce jeune homme comme une éclaircie entre deux nuages.
Le jeune homme est joué par un gars pas très connu, qui ressemble à un jeune Gian Maria Volonté et qui est plutôt doué.
"Chère Louise" reste un Broca mineur mais loin d'être un navet, assez bien fichu au final, méritant un coup de mirettes.


















mercredi 2 avril 2025

LE CAVALEUR DE PHILIPPE DE BROCA 1979

 





Synopsis :

Edouard est un pianiste reconnu, la cinquantaine fringante, deux fois marié et père de quatre filles dont une adolescente.
Il a tout pour lui mais vit comme un jeune homme, butinant ci et là les demoiselles qui se présentent à lui et parfois cela lui rend la vie un peu compliquée entre son ex femme, son épouse actuelle, sa maîtresse actuelle et la prochaine qu'il ne connait pas encore...










"Le Cavaleur" permet de servir notre Grand Duc cavalier, plat principal de cette comédie douce amère accompagné de sa julienne d'actrices plus ou moins confirmées telle la Girardot ou la Darrieux, Nicole Garcia qui joue ce qu'elle était dans la vraie vie et donc quelques jouvencelles.
Les dialogues d'Audiard sont plutôt bons, surtout dans la première partie du récit, celle baignant dans la comédie. C'est appréciable, surtout que le meilleur d'Audiard se situe dans les années 1950 et 60.
Rochefort promène son visage de Droopy qui veut se faire pardonner, la moustache frétillante et l'œil malicieux, incarnant un picoreur qui finit par tout dévorer et se retrouver sans rien à becqueter, ayant fait le vide autour de lui.
Le film fait penser à certains Joël Séria avec son ami Marielle, les "Galettes De Pont-Aven" surtout, le cadre breton y fait penser et bien sûr on pense au personnage d'Etienne que joue Rochefort dans le diptyque de Yves Robert.
"Le Cavaleur" est un excellent Philippe De Broca, fortement recommandable.