Synopsis :
Robert est un chirurgien esthétique réputé qui a mis au point une peau résistante à de nombreuses agressions comme la chaleur extrême ou les moustiques.
Il traite dans son manoir à Tolède une patiente nommée Véra qui vit dans une pièce fermée et aménagée sous la surveillance de la fidèle servante de Robert, dénommée Marilia.
Véra a reçue une greffe complète de cette peau et passe ses journées à faire du yoga, à lire et à fumer de l'opium en compagnie de Robert.
Un jour, le fils de Marilia, Zeca, réapparait après un braquage pour se planquer, croit reconnaître la femme de Robert, qui s'est suicidée, en voyant Véra sur un écran de contrôle. Zeca et l'épouse avait eu une liaison à l'époque, avant l'accident de voiture qui a défigurée la légitime et qui l'a ensuite poussé à son suicide.
Zeca finit par violer Véra mais se fait surprendre par le retour de Robert qui le tue avec un pistolet.
Marilia va alors se confier à Véra et délivrer les lourds secrets de la famille de Robert : le suicide de son épouse et de sa fille, ce qu'est Robert pour la servante et surtout qui est Véra...
On a dit de ce thriller légèrement horrifique que c'était une excursion du maître de la Movida dans le cinéma de genre.
En fait, c'est plutôt Almodovar qui s'approprie ici certains codes du genre pour les plonger dans son univers particulier fait de TRANSgression, d'atmosphère empruntant à l'opérette, le thème de la mort, de la trahison en nous délivrant cette sorte de soap opéra morbide de premier ordre.
Dans cette histoire, adaptation d'un roman français "Mygale" de Thiery Jonquet, pratiquement tout les personnages ont un grain, une maladie mentale qui fait qu'à un moment ça va disjoncter.
Banderas incarne un sociopathe de premier ordre dans le rôle du chirurgien fou, signant alors son retour dans le giron du Pedro après son excursion chez les yankees. La fidèle Marisa Paredes incarne la servante aux lourds secrets et bien sûr Elena Anaya ainsi que Jan Cornet qui jouent...je vous laisse découvrir.
Le seul bémol que je mettrait à ce film admirable est le secret/coup de théâtre qui arrive un peu tôt dans l'histoire, au trois-quarts du métrage, ce qui fait que l'on devine comment va être la fin de l'histoire.
Cette "Peau Que J'habite" est un des meilleurs Almodovar, qui me fait penser à ce qu'à fait Lars Von trier avec "Antichrist" en 2009, sublimer un genre en dynamitant ses codes, en l'incorporant dans l'univers d'un maître du cinéma, un peu comme une greffe en fait.
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