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mercredi 31 juillet 2024

LA POISON DE SACHA GUITRY 1951

 





Synopsis :

Paul Braconnier (et non pas Paul, braconnier...comme quoi la ponctuation c'est important) est marié.
Certains ont le cancer ou la maladie de Charcot, pour d'autres c'est encore pire...ils sont marié.
Alors oui, Paul est marié à Blandine et se détestent donc de part leur situation matrimoniale.
Il cherche à se débarrasser de sa femme, qui de son côté achète de la mort-aux-rats.
Paul entend un jour l'interview d'un célèbre avocat, juste après son centième acquittement, ce qui lui donne l'idée d'aller le consulter pour, comme qui dirait, des conseils.
Etant affranchi par le magistrat, il va pouvoir alors se démarier en toute tranquillité...








"La Poison" est tellement bien écrit qu'on dirait une pièce de théâtre, ce qu'il n'est pas.
Chef d'œuvre d'ironie et d'humour noir , porté par un Michel Simon en état de grâce (voir la séquence du procès) et une Germaine Reuver qui lui vole presque la vedette dans le rôle de la mégère alcoolo qui parle comme une charretière.
Le dernier quart d'heure est d'une perfection rare, le personnage de Michel Simon faisant la morale aux juges comme si c'étaient des gamins et en parallèle la célèbre tirade sur le veuf, à voir absolument.
Guitry n'apparait que dans le générique du début, générique "vivant" où l'auteur nous présente un peu tout le monde en des termes flatteurs.
Un indispensable.






 











jeudi 25 juillet 2024

ET LA FÊTE CONTINUE ! DE ROBERT GUEDIGUIAN 2023

 





Synopsis :

Le 5 novembre 2018, deux immeubles s'effondrent dans la rue d'Aubagne à Marseille.
Alice s'occupe d'une association venant à l'aide aux victimes expropriées. Elle est fiancée à Sarkis, tenancier de bar et arménien.
La mère de Sarkis, Rosa, travaille à l'hôpital de la Timone et est pressentie pour être tête de liste de la gauche pour les municipales.
On y rencontre aussi Henri, le père d'Alice qui a liquidé son affaire pour se rapprocher d'elle et aussi Tonio, chauffeur de taxi communiste et frère de Rosa.
Tout ce beau monde va s'aimer, douter, s'entraider devant le vieux port, juge de paix de cette histoire...








Voici le 23ième film du réalisateur marseillais le plus connu après Pagnol. Je les ai tous vus à l'exception du précédent qui se passe en Afrique.
Le cinéma de Guédiguian est comme celui de Pagnol, c'est un cinéma de clan, de famille (les mêmes acteurs Ascaride, Maylan Darroussin, Boudet ainsi que les derniers arrivés Stévenin et Lola Naymark), chaleureux et humain sauf qu'avec l'arménien, les histoires sont très fortement épicées de propagande communiste.
Les films ont une unité de lieu (à trois exceptions près), le quartier de l'Estaque et on pense un peu à une série du fait des mêmes acteurs que l'on retrouve.
La plupart des œuvres de Guédiguian sont attachantes, très bien écrits et servis par les comédiens précités ce qui fait qu'il y a très peu de ratés dans sa production et de très bon crus comme par exemple "Ki Lo Sa ?", la plupart de ses films des années 1990, "Marie-Jo", "La Villa".
Ce qu'on peut reprocher au monde narré par le réalisateur est que celui-ci n'existe pas, le Marseille de Guédigian est fantasmé et franchement déconnecté et c'est une faute quand on prend un peu le bais du réalisme comme souvent avec lui...d'où la propagande que ce Marseille Potemkine.

Cette "Fête qui continue" ne déroge pas à la règle, c'est bidon mais c'est comme quand on entend une jolie mélodie qui nous reste dans la tête toute la journée, la beauté et la chaleur communicatrice finit par nous charmer.
Finalement, on aime Guédiguian parfois malgré nous et ça suffit.

Pour ceux qui ne connaissent que "Marius Et Jeannette", laissez-vous tenter par d'autres Guédiguian comme celui-là, vous passerez 90 bonnes minutes avec la famille.


















lundi 22 juillet 2024

FAISONS UN RÊVE DE SACHA GUITRY 1936

 






Synopsis :

Lui, est un avocat mais en fait un dandy s'adonnant aux plaisirs de la chair et des cigares.
Elle, est jolie et la femme d'un homme riche venant du sud.
Après une cour assidue, Elle et Lui passent un moment ensemble qui durera une nuit.
Le lendemain, Elle est terrorisée d'avoir découchée et de devoir trouver un alibi vis-à-vis de son mari, Lui va essayer de la conseiller et va même jusqu'à lui proposer de l'épouser (acte héroïque d'un homme au bout de sa vie).
On entre dans la chambre, c'est le mari (peuchère)...








Guitry adapte sa pièce de 1916 avec Raimu qui jouait déjà le rôle du mari à l'époque, Guitry qui reprend son rôle du Lui et Jacqueline Delubac, épouse du précédent, dans le rôle d'Elle.
Le film commence par un passage, inédit par rapport à la pièce, où défilent Arletty, Michel Simon, Claude Dauphin, entre autres, déclamant quelques savoureuses saillies pleines d'esprit et d'ironie typiques de Guitry sur la femme, le couple, le mariage et l'adultère.
Guitry est ici le maître et le pivot, se servant le plus gros morceau avec des monologues débités en un débit soutenu (la fameuse scène de l'attente et de l'appel téléphonique).
Jacqueline Delubac est plutôt douée, je suis toujours dubitatif quand un réalisateur fait tourner sa compagne, comme avec Pagnol mais ici elle est loin d'être transparente face à deux monstres sacrés comme Guitry et Raimu.
Raimu justement, qui n'apparait que dans trois scènes dont la finale, Raimu est un comédien qui ne s'écoute pas, ne se regarde pas mais se vit, se ressent.
"Faisons Un rêve" ressemble à un repas de Noël qui pourrait se prendre quotidiennement.


















vendredi 19 juillet 2024

ROXY MUSIC : THE SPACE BETWEEN 1982

 


Deuxième titre du dernier album du groupe, "Avalon" à la magnifique pochette.
Un des titres les plus rock du disque, ailleurs assez synthétique et romantique, qui se vendra bien grâce aux singles "More Than This" et surtout "Avalon".






dimanche 14 juillet 2024

GRIBOUILLE DE MARC ALLEGRET 1937

 





Synopsis :

Camille tient un magasin de sport à Paris. Il est désigné comme juré suppléant dans un procès aux assises.
Il y rencontre l'accusée, l'émigrée russe Natalie et va vite tomber sous le charme de la belle qu'il finira par faire acquitter en convainquant les autres jurés.
Il finira par recueillir Natalie, sous un faux nom en lui offrant un emploi dans son magasin.
Le fils de Camille va alors tomber amoureux de la russe...







 

"Gribouille" est le premier premier rôle de Michelle Morgan et c'est aussi une des premières apparition de Bertrand Blier (ici bien dodu) dans les deux scènes du tandem.
Allégret dirige cette comédie dramatique et sentimentale avec l'aide de son fidèle Marcel Achard pour le scénario.
"Gribouille", c'est Morgan mais c'est surtout Raimu qui est un spectacle à lui tout seul et l'assurance qualité du métrage.
Le monstre sacré toulonnais efface ici son accent pour se fondre dans le jus parisien et sert des partenaires du rang de Carette et Andrex. 
Plus le film avance et plus il monte en gamme, au fur et à mesure que le drame et l'intrigue s'installe et la dernière demi-heure est plutôt brillante.
"Gribouille" est un exemple supplémentaire de ce que j'ai déjà dit lors d'autres critiques de films de cette époque : les années 1930 représentent l'Age d'Or de notre cinéma où chaque semaine nous offrait soit un classique ou soit une pépite.
Raimu, Carette, Andrex, Gabin, Berry, Dalio, Brasseur, Fresnay, Morgan, Arletty, Simone Simon, Mireille Balin, Vivianne Romance, Suzy Delair, liste non exhaustive de certaines figures historique du dernier siècle de seigneurs de l'histoire de France.






  









samedi 13 juillet 2024

ENTREE DES ARTISTES DE MARC ALLEGRET 1938

 





Synopsis :

Au conservatoire d'art dramatique (à l'époque où la fameuse bande était encore à l'école primaire), Lambertin essaie d'apprendre à ses élèves les ficelles du métier.
On suit l'histoire d'amour entre François et la débutante Isabelle, qui rend jalouse l'ancienne maîtresse du jeune homme, Coecilia, qui elle est aimée de son domestique...









Allégret nous offre cette mise en abîme, comme le sera "Opening Night" de Cassavetes 40 après, du monde de la comédie et du théâtre.
Les dialogues sont de Jeanson (ainsi que Cayatte) et ça se voit car c'est le principal atout de ce film, certaines répliques font mouche tellement elles sont brillantes.
Jouvet joue son propre rôle dans ce professeur de comédie, ainsi que le jeune premier Blier qui était dans la classe de Jouvet au conservatoire.
Carette et Dalio, deux habitués du cinéma des années 1930, sont présents dans des rôles assez modestes.
Les deux interprètes féminines, dont Odette Joyeux, sont à la hauteur de leur rôles.
L'histoire d'amour et l'enquête policière finale m'ont moyennement emballées mais les dialogues de Jeanson finissent par mettre tout le monde d'accord.



















vendredi 12 juillet 2024

LOUIE VEGA FEAT UNLIMITED TOUCH : MUSIC IS MY LIFE 2024

 


Le EP éponyme tout frais de Louie Vega sorti sur le label newyorkais Nervous Record.
Ce remix est la version longue du morceau et on le doit au duo Masters At Work (Lil' Louie Vega et Kenny Dope Gonzales) qui s'est réactivé depuis quelques mois pour mon plus grand plaisir.






mercredi 10 juillet 2024

APHEX TWIN : T69 COLLAPSE 2018

 


Titre du EP "Collapse" sorti en 2018 sur le label WARP.
Du Aphex Twin, inclassable, 100 % original, sorte de porte sur un monde parallèle et distordu comme la vidéo.






GEORGE DUKE : LOVE 1974

 


Deuxième morceau de l'album "Feel" du claviériste/chanteur de Jazz.
Un titre agréable qui s'écoute bien le matin, à la fraîche, au réveil, accompagné de quelques chœurs d'oiseaux et de café chaud.






dimanche 7 juillet 2024

MANON DES SOURCES/UGOLIN DE MARCEL PAGNOL 1952

 





Synopsis :

Dans la garigue autour d'Aubagne, Manon vit comme une sauvage avec une vieille veuve italienne, subsistant par le braconnage et du lait de leur quelques chèvres.
Dans le village, on aime bien parler d'elle, on la dit un peu sorcière et en fait un peu toutes les femmes la craignent tandis que les hommes en ont du désir.
Il y a aussi dans ce village un secret, celui de la source caché et du bossu Jean de Florette, père de Manon, plus un secret en fait un tabou.
Et il y a Ugolin, ensorcelé par la blonde, qui a beaucoup à se faire pardonner...








D'abord un scénario centré sur le personnage de Manon, ensuite ce diptyque, puis un roman en deux parties, "L'eau Des Collines" qui reviendra en détail sur l'histoire de Jean De Florette, puis les deux films de Berry que tout le monde a vu. 
Tout d'abord, dans la séquence de début, on a l'impression d'être dans la trilogie marseillaise ou "La Femme Du Boulanger" : des villageois réunis autour d'un pastaga, un peu gais, qui philosophent sur la vie, les femmes, le boulot entres autres. le décors est posé, on est dans du Pagnol et on y est bien.
Jacqueline Pagnol, la raison pour laquelle le scénario existe, est la fameuse Manon, un peu meilleure ici que dans  "Topaze", "Naïs" ou "La Belle Meunière".
Le gros plus de cette œuvre est le personnage d'Ugolin, pourtant pas central dans la première partie et guère plus dans la deuxième.
Ugolin est joué par l'acteur marseillais Rellys et c'est une claque dans la figure tant ce gars est prodigieux, Pagnol a trouvé le successeur de Raimu ou Charpin, un peu tardivement (je trouve ses performances dans certains Pagnol précédents pas aussi mémorables).
Le personnage du Papet, secondaire également, est joué par le fidèle Henri Poupon, très bien lui aussi.
Le ton est ici bien plus léger que dans les films de Claude Berry et la fin traîne un peu en longueur, en gros dès la disparition du personnage d'Ugolin.
En somme, ce film est très loin de valoir ceux de 1986 mais pour certaines scènes chaleureuses de la vie provençale et surtout pour  Rellys/Ugolin dont la performance marque telle une persistance rétinienne ou un tatouage, je vous invite à écouter ce concerto de cigales.


















samedi 6 juillet 2024

TOPAZE DE MARCEL PAGNOL 1951

 





Synopsis :

Topaze est professeur de morale dans une pension. Il est droit, incorruptible car pétri de principes, mais il est aussi bien naïf, ce qui ravi certains qui profitent de sa bonté.
Un jour, refusant de corriger la moyenne d'un élève de famille riche, il se fait renvoyer par le directeur, monsieur Muche.
Subsistant en donnant des leçons particulières, une mère d'un élève lui propose de devenir prête-nom dans des affaires pas très légales.
L'argent rentre à flots, et même après qu'il ait découvert l'entreprise d'arnaques, pots de vin et corruptions diverses dans laquelle il trempe, monsieur Topaze commence à y prendre goût ...



 




Ce "Topaze" version Fernandel est la troisième adaptation de la pièce de Pagnol après celle de Louis Gasnier avec Jouvet, que j'ai vu il y a longtemps, et celle de Pagnol avec Alexandre Arnaudy ("Cigalon" de Pagnol).
Qui dit adaptation de pièce de théâtre dit unité de lieu et donc la première partie se passe dans une salle de classe, la deuxième dans un salon et les deux dernières dans un bureau.
Fernandel laisse tomber ici son accent naturel pour un autre un peu plus neutre, et ça surprend.
Marcel Vallée, qui joue monsieur Muche qu'il avait déjà joué dans la pièce originale est très convainquant, ainsi que l'habitué Pierre Larquey, fidèle de Pagnol dans le rôle du collègue du héros.
L'histoire de la pièce est un modèle de cynisme et n'est pas franchement politiquement correct, les gens un peu anars souriront beaucoup et on ne peut s'empêcher de penser à l'actualité politique tout fraîche.
Fernandel, son travail sur l'accent mis à part, trouve ici un rôle presque antipathique, en tout cas assez éloigné du benêt marseillais qui a fait sa gloire, un peu comme son rôle dans "Regain" du même Pagnol.
Ce "Topaze" version 1951 ressemble aux Pagnol d'après guerre, Raimu et Charpin décédés, c'est un peu une bouillabaisse sans sel mais l'histoire est assez intéressante, de celles qui resteront dans l'histoire comme les pièces de Molière, Guitry et autres...et puis Marcel Vallée.



















mercredi 3 juillet 2024

LE ROSIER DE MADAME HUSSON DE JEAN BOYER 1950

 





Synopsis :

Dans une ville de Normandie :

Des femmes se proposent de décerner un prix de vertu à une jeune femme respectueuse des valeurs bien comme il se doit.
Malheureusement, leur enquête de bonne moralité fait faire chou-blanc, les habitantes se révélant être toutes des chipies en chaleur.
Ne voulant pas laisser tomber le prix, gratifié d'un magot de 100000 francs, elle se rabattent sur un homme, le pas très futé et assez niais Isidore, qui se fait remarquer pour repousser les avances de différentes demoiselles.
Lors de la fête du village, après la remise du prix, Isidore boit un peu trop et va s'encanailler comme jamais...






 
Cette adaptation de la nouvelle de Maupassant par Pagnol, dirigé par l'excellent Boyer "Circonstances Atténuantes", est un des premiers films où Bourvil, 33 ans alors, a le premier rôle.
Notre normand préféré compose ici un personnage qui fera sa gloire : le niais du coin, prenant modèle sur Fernandel (qui était l'idole de Bourvil).
Un film assez drôle, qui dénonce le puritanisme (alors catholique, depuis les choses ont bien changées) de certains notables dans la campagne.
Certaines actrices comme Suzanne Dehelly qui joue la vieille fille Cadenas, Yvette Étiévant ou Mireille Perrey sont très convaincantes.
Jean Boyer tournera ensuite une autre adaptation, celle fois-ci de Marcel Aymé, avec toujours Bourvil, "Garou Garou, Le Passe-Muraille".