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vendredi 6 décembre 2024

JEANNE DIELMAN, 23 QUAI DU COMMERCE, 1080 BRUXELLES DE CHANTAL AKERMAN 1975

 





Synopsis :

La vie sur trois jours de Jeanne Dielman, femme belge (la Belgique, c'est Baudelaire qui en parle le mieux et d'ailleurs il est ici cité).
Mère célibataire d'un grand dadais niais, pas très dégourdi, au profil de futur tueur en série, qui se prostitue chez elle pour vivre dignement (un client par après-midi).
Ses journées sont réglées comme du papier à lettre : le matin elle prépare le petit-déjeuner pour son fils, puis va à la poste, faire les courses, elle rentre pour se faire un sandwich et garder le môme de la voisine puis vient l'après-midi où elle sort faire les magasins et prendre un café dans un bar puis la préparation du diner du soir en attendant le client qui paie en sortant, elle prend ensuite un bain puis nettoie sa baignoire, puis l'attente du fils qui rentre de l'école et le diner (de la soupe, de viande accompagnées de patate et un verre de Jupiter pour faire passer le tout) et enfin une balade ensemble on ne sait où puis un peu de radio avant le dodo.
Ces journées aliénantes vont pourtant se dérégler, les fissures apparaître, jusqu'à ....









Filmé presque en temps réel sur trois heures et quart et interprété par notre Delphine Seyrig et sa voix de sirène et heureusement parce que si ça avait été la réalisatrice ça aurait été pénible (voir son film précédent).
J'ai pensé à "Amour" de Haneke pour les longues scènes quotidiennes dans l'appartement, au Dogme 95 pour le dépouillement ainsi qu'à la radicalité dans l'hyperréalisme (ici on est beaucoup plus loin que dans du naturalisme) et enfin à la Mabel de Cassavetes pour ce portrait de femme qui va peu à peu s'étioler ou pour reprendre un accessoire très présent dans le film : déborder telle une bouilloire.
C'est très long et il ne faut pas avoir sommeil : dès le deuxième jour on peut remarquer que la caméra, toujours fixe, change de perspective dans une même scène de la veille et on est témoin des premières fausses notes dans la petite musique-rengaine de Delphine.
La fin est assez prévisible, tel un train que l'on voit arriver sur le spectateur.
Delphine Seyrig est une actrice prodigieuse qui arrive à rendre captivante une scène d'épluchage de patates, malaxage de viande hachée, ménage dans la salle de bain ou pire encore une scène où elle ne fait rien pendant plusieurs minutes.
Ce deuxième film de la Chantal est plus maîtrisé (encore merci Delphine), réservé aux cinéphiles aguerris encore une fois néanmoins.


Disponible en ce moment, gratuitement sur la chaîne digitale de Arte, canal 77 sur la TNT, ou sur la chaîne Youtube de la même Arte.
















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