Synopsis :
Alexandre à la vingtaine et sa profession est de ne pas en avoir.
Il vit avec Marie, un peu plus âgée que lui : elle est à la fois comme une mère et une amante et en plus elle lui donne de l'argent.
Il demande à une ancienne amoureuse, Gilberte, de l'épouser mais celle-ci refuse, préférant la sécurité d'un mari qui a de quoi l'entretenir.
Aux Deux Magots, il remarque une jeune femme qui s'avèrera être une franco-polonaise plutôt libre question mœurs.
Alexandre va être fasciné par cette fille, Veronika, et va s'engager dans une relation toxique entre la "Maman" et la libertine...
Ce film d'auteur (littéralement Eustache s'est occupé de la réalisation, du scénario et du montage) est un des maîtres étalons du cinéma d'art et essai.
3h30, des moments où il ne se passe rien, des dialogues où on utilise le vouvoiement (Saint-Germain-des Prés oblige), la caméra près des acteurs, des plans séquences en gros plan où les comédiens jouent des partitions en soliste et surtout un propos résolument anarchiste.
Dans la "Maman" on tape sur le féminisme, Sartre (sacrilège et blasphème absolu dans le monde parisien), les films politiques italiens, mai 68 et j'en passe et des meilleurs.
Le film a été considéré par certain comme antiféministe alors que j'en ai l'impression inverse, voir la dernière séquence et surtout le personnage de Veronika qui représente ce que devrait être une femme libérée, patronne de ses fesses de son cœur mais sans misandrie, dominant le personnage d'Alexandre qui s'avère faible et assez pitoyable, se voulant dominant mais étant dominé par le phénix venu de l'est.
Alexandre est joué par Jean-Pierre Doinel qui joue à peu près tout comme Antoine Léaud et inversement mais Léaud est un univers à lui tout seul et c'est déjà fascinant en soi.
Le personnage de Marie est joué par Bernadette Lafont, alors qu'elle aurait plutôt été prédestinée à jouer le rôle de Veronika, mais ce contre-emploi s'avère être payant, voir la fin du film : Bernadette est définitivement plus qu'un corps parfait, elle est une grande comédienne.
Françoise Lebrun, que je ne connais pas plus que ça est la révélation du métrage, son plan séquence d'une dizaine de minutes vers la fin dans lequel elle s'immole est magistral.
Ce classique m'a énormément plu car anarchiste et pas donneur de leçon comme beaucoup de films de la Nouvelle Vague où on a l'impression de lire le petit livre rouge (n'est-ce-pas Godard ?), on peut se faire son propre avis librement et s'approprier l'œuvre pour en faire sienne.
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