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vendredi 25 juillet 2025

NOSTALGIA DE MARIO MARTONE 2022

 





Synopsis : 

Felice est un napolitain qui vit au Caire, entrepreneur à succès et marié à une égyptienne.
Il revient, après 40 ans, dans son quartier natal de Sanità pour revoir sa vieille mère très malade et presque aveugle. Il la découvre vivant dans un appartement miteux, s'étant fait exproprier par le boss camériste du coin qui n'est autre son ancien meilleur ami, Oreste, qui se fait appeler O'Mal'omm, craint et détesté par les locaux.
Après la mort de sa mère, il se confesse au curé du quartier qui est un peu pour les jeunes, ceux qui refusent de travailler pour la Camorra, le côté lumineux d'Oreste.
Felice raconte que, 40 ans auparavant, il a assisté au meurtre d'un menuisier par Oreste mais ne l'a pas dénoncé, s'enfuyant au Liban.
Le prêtre, d'abord furieux, essaie de convaincre retourner en Egypte, car sa vie est en danger, d'ailleurs Felice voit peu de temps après sa moto brulée et son appartement saccagé.

Mais Felice est retombé amoureux de sa ville, son quartier et décide d'aller parler à son ancien ami...




 

Cette adaptation du roman de Ermmano Rea surfe sur la vague de "Gomorra" qui a produit un film en 2008 et une série de 2014 à 2021.
Ici, on est plus sur le drame intimiste, social que sur le film de mafia à coup de meurtres et trahisons.
L'originalité principale est le personnage principal, un napolitain parlant arabe, converti à l'islam (ce n'est pas pas clairement dit mais suggéré), devenu étranger dans sa propre ville avant de redevenir l'adolescent qu'il était. Pierfrancesco Favino, un des meilleurs acteurs italiens de ces deux dernières décennies, incarne avec maestria le héros silencieux du drame qui va se jouer.
Tomasso Ragno joue son ami/frère qui deviendra son némésis, plutôt fracassé du bocal, à l'esprit pourri par la Camorra.
Ce "Nostalgia", qui comporte son moment "migrant" comme beaucoup de films italiens de l'époque (c'est toujours un bon geste pour avoir des récompenses, on se souviendra de "Tre Piani" de Moretti en 2021), n'est pas aussi mémorable que "Gomorra" mais a son charme.














samedi 19 juillet 2025

UNE JOURNEE BIEN REMPLIE DE JEAN-LOUIS TRINTIGNANT 1973

 





Synopsis :

Un boulanger parcourt les routes du Gard, des Cévennes à la Camargue, du Rhône à la Garigue, accompagné de sa mère sur son side-car.
Ce gars au physique improbable et original (car joué par le bordelais Jacques Dufilho dans un rare premier rôle) a effectivement une journée bien remplie, du fournil de son échoppe aux 9 crimes (en fait 11) qu'il commettra dans ces mêmes 24 heures.
Mais pourquoi donc ?
C'est ce que nous propose découvrir Trintignant, filmant ici sur ses terres...







Trintignant nous sert, telle la fournée de son personnage principal, cette comédie très très noire, 100 % originale qui ne ressemble à rien de ce que le spectateur à vu jusqu'à présent.
Il y a 25 et quelques années, j'ai vu cet OFilmiqueNI sur une chaîne de cinéma et j'en suis resté sur le cul. Je vais donc m'en expliquer :

Le style est un mélange de retour à la perfection du Muet (très peu de dialogues, surtout au début), intrusion du nonsense britannique à partir de l'heure de métrage (qui ravira les fans des Monty Python), une atmosphère qui peut rappeler un peu les Gialli (le film est une co-production franco-italienne et Trintignant a joué dans certains classiques du genre comme "La Mort A Pondu Un Œuf" ou "Si Douces, Si Perverses" et dans l'ensemble une intention de suivre le pas des "Théorème" de Pasolini, "La Voie Lactée" de Buñuel, "Themroc" de Faraldo qui sortira cette année même ou "What A Flash" de Barjol.
Cette "Journée" a tout pour se faire (re)marquer dans le cerveau du spectateur, impossible pour celui-ci de rester de marbre devant les 90 minutes qui les laisseront ha(Gard), devant ce nouveau langage (Trintignant a commis un néologisme, voilà tout).

Après une deuxième vision, le film étant enfin sorti en DVD et Blu-ray l'année dernière, l'œuvre est tout aussi remarquable. D'ailleurs quand je pense à Dufhilo, je pense à cette "Journée" qui devrait être sainte à y repenser. 
En plus, le néo gardois que je suis peut voir à quoi ressemblait le département dans ces années bénies qu'étaient celles des 70 (une bonne partie de l'histoire se passe entre Pont Saint-Esprit, dont Raoul Trintignant fut le maire après la guerre, et Bagnols-Sur-Cèze qui ressemblait à l'époque à une ville française).

À voir avant de mourir, et c'est moins cher qu'un voyage à Venise.















vendredi 11 juillet 2025

INSOMNIA DE ERIK SKOLDBJAERG 1997

 





Synopsis :

Un policier suédois, Jonas, est envoyé en Norvège au delà du cercle polaire où l'été, le soleil ne se couche pas, pour enquêter sur le meurtre d'une jeune fille de 15 ans.
Lors de l'instruction, Jonas et son collègue vont tendre un piège à l'assassin mais celui-ci va réussir à s'échapper. Dans la poursuite qui suivra, un Jonas devenu insomniaque tue accidentellement son collègue.
Il va tout faire pour dissimuler cette mort puis avec l'assassin, un écrivain qui a tout vu de l'accident, va faire un marché pour se mettre à l'abris...







Ce réalisateur au nom insultant toute bienséance et aussi long que les jours polaires de l'histoire, délivre ici un thriller bien tordu porté par un Stellan Skarsgard fraichement auréolé de "Breaking The Waves".
L'histoire de ce flic vicié et vicieux évoluant en zone grise, devenant fantomatique au fur et à mesure du manque de sommeil, vampirisant le meurtrier originel est comme un vent (polaire) de fraicheur, emboitant le pas au tout frais dogme 95 Danois..
Un film glauque, thriller légèrement horrifique, réservé à un public averti, jalon du renouveau  du cinéma scandinave.
En 2002, Christopher Nolan fera un non moins excellent remake (assez rare dans l'histoire du cinéma américain) avec Al Pacino dans le rôle du flic cinglé.





 










mercredi 9 juillet 2025

L' INCORRIGIBLE DE PHILIPPE DE BROCA 1975

 





Synopsis :

Victor Vauthier est un escroc de haut vol, incarnant divers personnages à volonté tel un transformiste ou alors Arsène Lupin, influence subliminale de l'histoire.
À une de ses sorties de violon, il doit se farcir une assistante sociale d'après peine, Marie-Charlotte, qui va vite percer à jour le gugusse et son "oncle" philosophe et tout aussi filou.
Les deux voyous vont bientôt lorgner un triptyque de Greco, exposé au musée de Senlis dont le conservateur n'est d'autre que le père de l'assistante au joli minois...








Bébel est ici en roue libre, d'aucuns diraient cabotin, dans cette comédie qui ne l'est pas moins, typique des œuvres comiques de Broca où certaines scènes s'enchainent sans fil conducteur.
Le début est un peu fouillis puis arrive le personnage de l'oncle joué par Julien Guiomar qui déclame les mots d'un Audiard assez en forme ici et là ça devient un peu plus passionnant.
L'héroïne et héroïne est jouée par la très mignonne actrice québécoise Geneviève Bujold que j'ai surtout pratiquée en anglais dans des thrillers (De Palma, Cronenberg ou "La Corde raide" avec Eastwood).
"L'incorrigible" n'est pas la comédie du siècle mais la Geneviève qui fait un lien, liant dans ce joyeux bazar puis les mots d'Audiard arrivent à remporter un certain suffrage de votre serviteur.
















dimanche 6 juillet 2025

LA LEGENDE DU PIANISTE SUR L'OCEAN DE GIUSEPPE TORNATORE 1998

 





Synopsis :

L'histoire de "1900", enfant trouvé sur un paquebot par un machiniste qui deviendra pianiste virtuose sur le même bateau qu'il ne quittera jamais, raconté par le seul ami qu'il aura en un trompettiste aussi débonnaire que désabusé...






Le réalisateur de "Cinéma Paradiso" tourne son film en anglais et fait encore appel au Maestro Morricone dont la partition est encore plus primordiale et centrale ici.
L'histoire de ce gars qui ne mettra jamais le pied sur la terre ferme, et adaptation d'une histoire de Alessandro Barrico, ressemble dans l'esprit plutôt à un film américain qu'italien.
Tim Roth, qui était dans sa décennie, se voit gratifier du rôle titre en l'incarnant d'une manière détachée, lointaine, préférant s'exprimer avec ses deux mains plutôt qu'oralement.
Mélanie Thierry se voit gratifier de la deuxième place sur l'affiche alors qu'elle n'a qu'un rôle assez court quoique marquant pour le héros de l'histoire.
Un film assez correct dans l'ensemble, un peu poétique dans l'esprit, qui surnage dans la décennie noire du cinéma transalpin (ça s'améliorera dans la suivante) dont on retiendra l'histoire originale et bien sûr la musique du Maestro, ici jazzy, qui sera récompensée.