Synopsis :
Un boulanger parcourt les routes du Gard, des Cévennes à la Camargue, du Rhône à la Garigue, accompagné de sa mère sur son side-car.
Ce gars au physique improbable et original (car joué par le bordelais Jacques Dufilho dans un rare premier rôle) a effectivement une journée bien remplie, du fournil de son échoppe aux 9 crimes (en fait 11) qu'il commettra dans ces mêmes 24 heures.
Mais pourquoi donc ?
C'est ce que nous propose découvrir Trintignant, filmant ici sur ses terres...
Trintignant nous sert, telle la fournée de son personnage principal, cette comédie très très noire, 100 % originale qui ne ressemble à rien de ce que le spectateur à vu jusqu'à présent.
Il y a 25 et quelques années, j'ai vu cet OFilmiqueNI sur une chaîne de cinéma et j'en suis resté sur le cul. Je vais donc m'en expliquer :
Le style est un mélange de retour à la perfection du Muet (très peu de dialogues, surtout au début), intrusion du nonsense britannique à partir de l'heure de métrage (qui ravira les fans des Monty Python), une atmosphère qui peut rappeler un peu les Gialli (le film est une co-production franco-italienne et Trintignant a joué dans certains classiques du genre comme "La Mort A Pondu Un Œuf" ou "Si Douces, Si Perverses" et dans l'ensemble une intention de suivre le pas des "Théorème" de Pasolini, "La Voie Lactée" de Buñuel, "Themroc" de Faraldo qui sortira cette année même ou "What A Flash" de Barjol.
Cette "Journée" a tout pour se faire (re)marquer dans le cerveau du spectateur, impossible pour celui-ci de rester de marbre devant les 90 minutes qui les laisseront ha(Gard), devant ce nouveau langage (Trintignant a commis un néologisme, voilà tout).
Après une deuxième vision, le film étant enfin sorti en DVD et Blu-ray l'année dernière, l'œuvre est tout aussi remarquable. D'ailleurs quand je pense à Dufhilo, je pense à cette "Journée" qui devrait être sainte à y repenser. 
En plus, le néo gardois que je suis peut voir à quoi ressemblait le département dans ces années bénies qu'étaient celles des 70 (une bonne partie de l'histoire se passe entre Pont Saint-Esprit, dont Raoul Trintignant fut le maire après la guerre, et Bagnols-Sur-Cèze qui ressemblait à l'époque à une ville française).
À voir avant de mourir, et c'est moins cher qu'un voyage à Venise.




 
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