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mardi 27 août 2024

ESTERNO NOTTE DE MARCO BELLOCCHIO 2022

 






Synopsis :

Le 16 mars 1978, Aldo Moro, président de la Démocratie Chrétienne (sorte d'UDF italienne) est enlevé par les brigades rouges puis assassiné quelques semaines plus tard.
Il s'apprêtait à faire une coalition avec le parti communiste italien ce qui ne plaisait à pas grand monde (le Vatican, l'OTAN, certains membres du parti).
En six épisodes, adoptant un point de vue différent, Marco Bel Œil nous propose sa vision de cet événement qui fut un des sommets, tragique, des années de plomb.





 


20 ans après "Buongiorno, notte", Bellocchio revisite ce drame de  l'histoire de la première république d'Italie d'une manière un peu différente.
Si le film de 2003 se basait sur le récit d'une brigadiste, le réalisateur décline ici le fait historique en le narrant selon le point de vue de Moro (épisode 1), du ministre de l'intérieur Cossiga qui deviendra président en 1985 (2), du pape Paul VI qui mourra quelques mois après la mort de Moro (3), des terroristes (4), de la femme de Moro (5) et d'un dernier épisode plus classique dans sa forme.
En somme, on pourrait presque dire qu'il s'agit ici d'une série chorale.
Le traitement est sans pitié, non seulement pour ces crevards psychopathes socialistes qui se nommaient brigades rouges, mais aussi pour la Démocratie Chrétienne (Giulio Andreotti surtout, dépeint comme dans le film de Sorrentino "El Divo", petit, fourbe et maniéré), le Vatican, le président de l'époque (Giovanni Leone), les amis.
Aldo Moro est présenté ici par contre comme quelqu'un d'humain, de tolérant et d'ouvert, bref un héros, un martyr.
En somme tout le monde a laissé exécuter Moro car ça les arrangeaient bien et en ne faisant rien, on prend toujours moins de risque, c'est du moins le point de vue de Bellocchio, partagé par beaucoup en Italie apparemment.
Une mini-série réussie, moins politique que le film de 2003, qui laisse donc plus la place à une réflexion personnelle de la part du spectateur.
 


















dimanche 25 août 2024

DESIRE DE SACHA GUITRY 1937

 





Synopsis :

Après un générique à la Guitry, 

Désiré est un valet de chambre aux services irréprochables et toujours bien mis. Son seul défaut est qu'il a tendance à tomber amoureux de ses patronnes (des maîtresses dont il voudrait en faire sienne).
Odette Cléry, ancienne actrice à la colle avec un ministre a besoin urgemment d'un valet de chambre pour partir à Deauville, accompagnée de sa cuisinière et de sa bonne.
Désiré se présente et malgré les réserves de son ancienne employeuse, il réussit à se faire embaucher.
Lors des nuits dans la cité balnéaire, Odette va rêver de Désiré à voix haute qui en fera autant, mettant au courant le ministre et les employées...








Guitry adapte sur le tard sa pièce de 1927 avec les habituelles Jacqueline Delubac (sa talentueuse épouse de l'époque), Pauline Carton et ici Arletty dans le rôle de la bonne pas piquée des hannetons.
On retrouve un jeune Gilles Grangier en assistant réalisateur.
C'est du Guitry, donc on est dans ce qui se fait de mieux en ce qui concerne les dialogues et les situations mêlant quiproquos et burlesque.
La scène du diner avec la femme sourde (l'est-elle vraiment d'ailleurs ?) est l'occasion de moments savoureux.
On peut constater un traitement un peu plus cinématographique que d'habitude, la scène de rêve et des lieux un peu plus variés que dans une adaptation classique de pièce.
Arletty est plus qu'un personnage, elle est un monde, le temps s'arrête quand elle apparait.
Cette comédie continue le grand chelem de Guitry, alors ne vous faites pas plus "Désiré".





 











samedi 24 août 2024

LES INCONNUS DANS LA MAISON DE HENRI DECOIN 1942

 





Synopsis :

Maître Loursat de Saint-Mars ne plaide plus depuis 20 ans, devenu alcoolique depuis que sa femme est partie.
Sa fille Nicole a grandie seule, trouvant refuge dans une bande de jeunes désœuvrés qui commettent quelques vols pour le grand frisson.
Un soir, l'avocat entend un bruit au grenier, il y découvre un cadavre qui s'avèrera être celui de Gros Louis, un malfrat que fréquentait la bande.
Un jeune est bientôt accusé du meurtre.
L'avocat décide de défendre le prévenu à la surprise de tous...








Ce film produit par la Continental (arhh !) comme les premiers Clouzot qui signe l'adaptation du roman de Simenon frappe d'abord par l'utilisation de la voix-off de Pierre Fresnay qui distille la poésie de l'auteur belge.
À part Raimu, Noël Roquevert dans le rôle du commissaire, Jean Tissier et Mouloudji dans le rôle clé d'un jeune, les autres comédiens ne sont pas très connus.
 "Les Inconnus" est surtout le moyen de servir Raimu, qui dans les trois-quarts du film joue un alcoolo, puis nous fait un festival dans la plaidoirie finale où il découvre lui-même le vrai coupable.
Le toulonnais était très impressionnant dans des rôles plus dramatiques, comme par exemple "L'étrange Monsieur Victor" de Grémillon.
Un film assez solide, de cette période assez calme, sur le plan des productions, qu'était l'occupation.
Le film a été modifié à la libération pour le rendre plus "propre" idéologiquement et même la Continental disparait du générique.

À voir en complément des deux premiers Clouzot et surtout de "L'assassin Habite Au 21" à qui ce film fait un peu penser.






 











jeudi 22 août 2024

MON PERE AVAIT RAISON DE SACHA GUITRY 1936

 





Synopsis :

Charles Belanger, 30 ans est marié et a un fils de dix ans.
Il reçoit la visite de son père, qui depuis le décès de sa mère, vit une seconde jeunesse à 75 ans.
Ce jour-même, il décide d'envoyer son fils en pension mais un coup de fil de sa femme va changer la donne :
l'épouse le quitte pour un autre, ce qui va décider Charles de s'occuper de l'éducation de son fils, entre hommes il faut se soutenir.
Vingt ans ont passés, le fils est devenu méfiant et refuse de s'engager.
La petite amie du rejeton se fait présenter à Charles.
Notre héros va-t-il changer d'avis sur nos ennemies que sont les femmes ?










En cette très prolifique année 1936, Guitry nous présente l'adaptation de sa pièce qui fait la part belle, d'une part à l'auteur et aussi à quelques saillies parmi les plus mémorables de son œuvre.
Nous avons Guitry et son père, Guitry et son fils jeune, Guitry et son fils adulte, Guitry et la copine de son fils, Guitry et son épouse qui revient, une scène avec le fils et la fiancée et enfin Guitry qui revient pour le pousse-café. 
Chaque dialogue claque comme un coup de fouet, les mots de l'auteur ouvrent une porte dans notre esprit parfois brumeux ou alors ouvrent un robinet d'idées.
Jacqueline Delubac est vraiment sensationnelle, la plupart du temps quand un réalisateur fait tourner sa compagne, c'est une catastrophe  mais cette brunette est une très bonne comédienne, film après pièce et vice versa.
Cette pièce est vraiment ce qu'on peut appeler du Guitry pur jus, c'est drôle, cynique mais jamais premier degré.

Quand on savoure du Guitry, on est toujours plus intelligent après, ou du moins un peu moins con.

















mercredi 21 août 2024

LE NOUVEAU TESTAMENT DE SACHA GUITRY 1936

 





Synopsis :

Le médecin Marcelin découvre par hasard que sa femme Lucie a un amant qui est le fils de leurs plus proches amis, les Worms.
Lors d'un diner chez lui où les Worms sont invités, le médecin se fait attendre.
Son veston est déposé par un quidam.
Lucie et les Worms s'inquiètent et fouillent le veston dans lequel ils trouvent un testament cacheté.
Lucie ouvre la lettre dans laquelle est dévoilé tout les secrets que cachent les héros : adultères entre eux, enfants cachés, ce qui cause une panique entre les convives.
Le médecin, sain et sauf fait alors son entrée et l'hypocrisie mondaine reprend sa place...







L'auteur adapte une de ses pièces les plus connues qui donnera certaines répliques devenues légendaires.
Un sujet boulevardier comme la plupart des Guitry, maris, épouses, amants, maîtresses qui est décliné avec le savoir écrire et interprété du maître et de son épouse de l'époque, l'excellente et jolie  Jacqueline Delubac qui sera de la plupart des classiques de la période 1935/38.
Betty Daussmond qui joue l'épouse du médecin est assez drôle dans la scène de la découverte du testament.
Louis Kerly, qui joue le domestique est très bien également dans une sorte de running gag sur le prénom, la sonnette et les appréciations.
On peut remarquer que la plupart des comédiens sont nés dans les années 1880, mais que le jeu de ceux-ci est assez actualisé.

Quelques perles :

"Une femme qui s'en va avec son amant n'abandonne pas son mari, elle le débarrasse d'une épouse infidèle".

"Ce qui fait rester les femmes, c'est la peur qu'on soit vite consolé de leur départ"



















dimanche 18 août 2024

BONNE CHANCE DE SACHA GUITRY 1935

 





Synopsis :

Un peintre est amoureux d'une blanchisseuse nommée Marie.
Elle est fort mignonne et est courtisée par de nombreux chalands dont Prosper, qui à force de persévérance, arrive à lui arracher un oui.
En même temps, Marie décide de jouer à la loterie après que Claude, le peintre, lui ait souhaité "bonne chance".
La blanchisseuse gagne deux millions et décide de partager avec Claude qui lui propose de dépenser tout son argent dans un voyage avec elle, en tout bien tout honneur...








Ce film de 1935, année de naissance de Delon dont on sait maintenant l'année de départ, est le premier Guitry au scénario spécifique.
On a souvent l'impression, au début surtout, de voir un film muet dans la forme : maquillage, expressions faciales exagérées et passages burlesques à la Chaplin, Keaton, Lloyd .
La complicité, la symbiose entre le couple (et couple) de comédiens principaux est un atout considérable; on a l'impression de voir deux copains s'amuser et ça marche assez bien.
On va voir un Guitry en premier lieu pour ses mots, son ironie et esprit particulier et sans égal que seuls les gens pourvus eux-mêmes sont en mesure d'apprécier, ici il est un peu en dessous (il sera au point avec son prochain "Nouveau Testament") et préfère nous livrer une comédie romantique pour petits et grands, familial, Hollywoodien, à l'époque où les studios américains produisaient de la qualité.
Une bonne entrée en matière dans ce que l'on nommera l'âge d'or de Guitry (1935-1939) que ce film accessible et distrayant.
















vendredi 16 août 2024

UNTEL PERE ET FILS DE JULIEN DUVIVIER 1943

 





Synopsis :

L'histoire de la famille Froment, du siège de Paris en 1971 et la Commune, à la mobilisation de 1939, sur trois générations, du début à la fin de la troisième république.
Un point commun : les trois guerres contre l'Allemagne et un certain sens de la Patrie...








À la fois saga familiale et historique, et film patriotique, tourné en ce sens, c'est aussi l'occasion d'une distribution impressionnante que nous propose Duvivier.
Jouvet, Raimu (rien que ça aurait suffit), Michèle Morgan, Suzy Prim, Robert Le Vigan, un jeune Louis Jourdan, Gaston Ledoux pour citer les plus connus.
Duvivier a tourné ce film fin 1939, début 1940 , dans le sud de la France et fait appel aux habitués Charles Spaak et Marcel Achard pour le scénario.
Je trouve la partie du début, de 1871 à 1914, la Belle Epoque notamment, la plus réussie, c'est aussi celle où le ton est plus léger.
Le gamin qui joue le rôle de Félix jeune, Jean-Marie Boyer qui a peu tourné, est excellent au tout début.
Le progrès technique, la bicyclette, l'automobile, l'aviation, fait aussi office de fil conducteur.
Dans l'ensemble, ce film est très agréable, on ne s'ennuie pas pendant les 105 minutes que dure celui-ci, même si la fin insiste peut-être un peu trop sur la propagande et le patriotisme (c'était la mobilisation de 1939/40).
C'est dommage aussi qu'il n'y ait aucune scène de jeu entre Jouvet et Raimu, c'est le cinéphile qui parle.
"Untel Père Et Fils" enfin, est le genre d'œuvre qu'une certaine presse dite "française" (enfin, surtout pour toucher les aides) descendra en flèche parce qu'elle nous conte une France rance comme ils disent, une France des clochers, des basiliques, des bicyclettes et du cancan et c'est bien pour ça en premier lieu qu'il est digne d'intérêt que ce film.

Et puis c'est du bon, c'est Duvivier.





 











mercredi 14 août 2024

L' ETRANGE MONSIEUR VICTOR DE JEAN GREMILLON 1938

 





Synopsis :

Toulon, à la fin des années 1920,
Monsieur Victor tient un magasin d'antiquité, il est tout excité car son fils vient de naître. Sympathique et bonhomme, il est aimé de tout le quartier mais ce que ces voisins ne savent pas c'est qu'il est aussi receleur de produits de cambriolage.
Un de ces voyous, essaie un jour de le faire chanter et Victor n'a d'autres choix que de le tuer avec le poinçon d'un cordonnier.
Le cordonnier en question est marié à une garce, au dessus de ses moyens et a un fils. Malheureusement pour lui, il a une altercation avec le même voyou, qui se fera refroidir le soir par notre cher Victor.
Il est vite arrêté et envoyé au bagne en Guyane mais réussi à s'évader.
De retour à Toulon, en 1938, il apprend que monsieur Victor s'est occupé financièrement de son fils et de sa femme qui s'est remarié à un voyou ami de celui tué...






 


Ce film de Grémillon mélange les genres, comédie, policier, drame, avec un dosage digne d'un chef cuisinier.
On est proche ici du réalisme poétique à la Carné ou Renoir avec ses voyous, ses garces, ses drames sociaux ou amoureux.
Andrex est habitué aux rôles de voyous, comme George Flament, une gueule de l'époque, dans le rôle d'Amédé le méchant de l'histoire.
Comme il faut une garce pour jouer la femme du cordonnier, c'est bien évidement Vivianne Romance qui s'y colle, quoiqu' ici elle se rachète un peu à la fin.
Le cordonnier/victime est joué par le discret Pierre Blanchar qui a eu une carrière discrète.
Le scénario est en partie de Charles Spaak, à qui on doit moult chefs-d'œuvre de l'époque. 

Et puis qui dit Toulon dit Jules Muraire.
Ce film est un des meilleurs rôles de Raimu qui peut étaler ici toute la palette de son talent : scènes comiques au début, puis à partir du meurtre, un visage plus inquiet, plus sombre.
Le monstre sacré compose un personnage toujours gris, un coup lumineux, ou alors nocturne.

"L'étrange monsieur Victor" a la qualité de films comme "La Grande Illusion" ou "Le Jour Se Lève" mais est pourtant moins (re)connu.
Encore un bijou de l'Âge d'Or de notre cinéma.



















dimanche 11 août 2024

CES MESSIEURS DE LA SANTE DE PIERRE COLOMBIER 1934

 





Synopsis :

Jules Taffard est un escroc emprisonné à la Santé, mais comme il est malin, il s'échappe bien vite.
Il trouve refuge chez une marchande de corsets, madame Génissier, dont les affaires ne vont pas fort en 1934, elle qui vit encore comme à la Belle Epoque.
Il réussit à se faire embaucher, puis rapidement à s'occuper des affaires du commerce qui va prospérer au delà des espérances.
La famille Génissier va alors faire une confiance aveugle au désormais monsieur Gédéon...








Pierre Colombier, ici appelé "Pière", adapte la pièce de Paul Armont et Léopold Marchand et offre au monstre sacré toulonnais un rôle à sa démesure, passant de la comédie à quelques passages plus sérieux avec un certain talent de transformiste.
Les rôles de garniture sont très bien écrits et interprétés avec Pauline Carton qui était amie avec Raimu et Guitry et Edwige Feuillère dans un emploi consistant.
Le conte est assez immoral et anarchiste, se moquant également d'une certaine génération bloquée à La Belle Epoque (le fils qui ressemble à Proust et la mère qui vend des corsets et qui refuse le téléphone et l'automobile).
Finalement, les métiers d'escroc (ainsi que de politicien, synonyme) et de comédien partent sur les mêmes bases, vendre du vent, sauf qu'avec le dernier on reste dans l'inoffensif et dans le plaisir. 
Pierre Colombier a eu une carrière moins importante que Carné, Renoir, Duvivier et autres mais il a laissé des œuvres, la plupart des comédies, avec Raimu, Jules Berry puis ensuite Fernandel.






 











jeudi 8 août 2024

IL FAUT TUER BIRGITT HAAS DE LAURENT HEYNEMANN 1981

 





Synopsis :

L'intelligence allemande demande à ses collègues français de "s'occuper" d'une terroriste connue sous le nom de Birgitt Haas.
Pour cela, le chef Athanase, sous les conseils de Colonna, décide de prendre un quidam pour rencontrer la terroriste, avoir une histoire avec elle puis faire en sorte qu'elle se fasse tuer en faisant passer le tout pour un crime passionnel.
C'est Bauman, un chômeur dépressif, qui est choisi (on apprend ensuite qu'il est le mari de la femme avec laquelle Colonna a une aventure).
À Munich, la rencontre se passe bien et Bauman finit même par tomber amoureux de Birgitt qui n'est pas insensible de son côté.
Les plans d'Athanase et de Colonna vont vite prendre une route étrange...








Etrange est également ce film, qui, sous couvert d'espionnage est en fait plus un drame social et sentimental.
Les atouts ici sont les scènes avec deux des grands ducs et les moments entre Liza Kreuzer et Rochefort.
Rochefort justement, qui compose un homme fragile, sensible, un être en détresse qui se cherche, très bon travail du moustachu.
La fin est assez intéressante, où Noiret et Rochefort se retrouvent.
Un film à découvrir, assez bien fichu.



















APHEX TWIN : end E2 2014

 


Un titre rare de Aphex Twin, sorti en bonus de l'album "Syro" sur certaines éditions.
Un morceau très mélodique à l'image de cet album plus accessible, pour du Aphex Twin, sorti en 2014.
Il y a une atmosphère très Boards Of Canada qui se dégage de ce titre, avec une réminiscence de son titre "Windowlicker" également.






mercredi 7 août 2024

UN MATIN ROUGE DE JEAN-JACQUES AUBLANC 1982

 







Synopsis :

Leonard est maire d'un village de la Haute-Vienne.
En 1943, lui et ses amis du même âge ont été témoins de l'exécution d'un instituteur et d'une élève par les nationaux socialistes.
38 ans après, il sait enfin la vérité sur qui a dénoncé l'instituteur.
Il réunit ses anciens camarades pour régler les comptes et se venger...








La distribution réunit certains des solides comédiens de l'époque : Claude Rich dans le rôle central du torturé Léonard, Jacques Fabbri qui y est autant excellent , Michel Duchaussoy, Maurice Garrel et mon Maurice Ronet préféré dont c'est l'un des derniers films.
Il y a aussi Marie Trintignant, dans un rôle secondaire, dans toute les scènes parallèles de bal qui sont comme une respiration entre des moments de grande tension lors de la confrontation des anciens camarades.
On pense bien sûr à "Marie-Octobre" dont ce film en est une variation mâtinée de passages qui font penser parfois à un western.
On pense aussi au "Vieux Fusil" pour la dernière demi-heure.
L'intérêt et la principale qualité de ce "Matin Rouge" en est l'interprétation de ces grands comédiens, cette nervosité qui monte graduellement pour finir à une sorte de duel (le western) final un peu étrange.
Une très bonne surprise que je viens de découvrir, que ce film plutôt méconnu.








Le film en entier sur YouTube (c'est comme cela que je l'ai découvert) :






lundi 5 août 2024

LE CABINET DU DOCTEUR CALIGARI DE ROBERT WIENE 1920

 





Synopsis :

Un jeune homme raconte une histoire à son vieil ami :
Un certain docteur Caligari arrive en ville pour exposer sa sensation à la foire locale, un somnambule devin.
Peu après une série de meurtres terrorise la ville, dont une victime est l'ami du narrateur et aussi rival amoureux.
On soupçonne bientôt le somnambule...








Comme dans la plupart des films expressionnistes, on est immédiatement frappé par la beauté des décors (très importants ici), des maquillages et de l'image monochrome filtrée en vogue alors.
Chaque image ressemble à un tableau de maître, de fait l'histoire ici assez tordue, devient très secondaire car on est en présence d'une œuvre inoubliable, sorte de friandise pour les yeux.
L'histoire d'ailleurs vogue entre le fantastique et le policier ; on a parlé de film d'horreur et que même ce serait le premier ce qui est faux bien sûr.
Ce "Cabinet" est un peu comme le futur "Homme À La Caméra" de Vertov ou les films de Murnau, une œuvre avant-gardiste, ramenant la plupart des films suivants à des vidéos de vacances filmées en super 8.
Une très bonne porte d'entrée dans le monde du muet.













Et le film en entier avec intertitres traduits en français, pendant qu'il est disponible :









dimanche 4 août 2024

LE ROMAN D'UN TRICHEUR DE SACHA GUITRY 1936

 






Synopsis :

Un homme de cinquante ans se propose de rédiger ses mémoires.
Il a vu toute sa famille décimée un soir à cause d'un plat de champignons vénéneux, sauf lui en a réchappé car puni de repas pour avoir volé quelques sous.
La moralité de cette aventure est que l'honnêteté ne paie pas, elle peut même être mortelle du coup.
Le gamin va alors devenir un tricheur professionnel et ainsi gravir les échelons de la réussite...









Guitry adapte son propre roman de 1935 et réalise un de ses films les plus connus.
La plus grand partie de ces 80 minutes est racontée en voix off, les acteurs en étant rendu faire du muet la plupart du temps à coup d'expressions exagérées qui ont fait la gloire de cette période.
L'intermède musical, incontournable à l'époque, est interprété par la rare (au propre comme au figuré) Fréhel.
On découvre le Monaco des années 1930, temple du jeu, qui fait office de décors principal du métrage.
Quelques citations ont participées à son succès, comme par exemple : une personne riche est n'est pas quelqu'un qui a de l'argent mais qui en dépense ou alors un blessé de guerre n'est pas un infirme, il n'a pas perdu son bras mais donné.
Woody Allen fera de son premier vrai film de 1969 "Prends l'oseille et tire-toi" un presque remake de ce Guitry. 
Cette comédie cynique, on est chez Guitry, est un travail réussi faisant partie des classiques quotidiens que nous fournissait notre cinéma à l'époque : Ô Septième Art tout puissant, fournissez-nous notre pain quotidien et notre Guitry.