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samedi 30 août 2025

CHANTAGE DE ALFRED HITCHCOCK 1929

 







Synopsis :

Frank est jeune un détective de la Scotland Yard. Il sort avec la jolie Alice qui est assez libérale question relations.
C'est ainsi qu'un soir, elle n'hésite pas à planter Frank pour un peintre.
Celui-ci l'invite chez lui et tente de la violer, Alice se défend et tue le malotru.
Elle erre hagarde dans les rues de Londres puis rentre chez elle. Elle a essayé d'effacer son passage sur le lieu du méfait mais a oublié un de ses gants.
Frank est sur l'affaire et découvre vite le gant en question.
Un témoin, pas vraiment un jeune communiant et bien connu de la justice, va essayer de faire chanter Alice et Frank...







Nous avons affaire ici à un tout premier Parlant européen, tourné à l'époque où les salles n'étaient mais pas équipées pour l'alors nouvelle technologie.
D'ailleurs les cinq premières minutes sont tournées sans dialogues, à la "Muet". Il en est de même pour la scène de la poursuite au  British Museum. Certains codes du Muet demeurent ici aussi, maquillage des comédiens dont les hommes, recours à la pantomime et un certains savoir faire avec les jeux d'ombres et de lumière.
L'histoire est assez conventionnelle, on est pas ici dans "Le Grand Sommeil" de Huston, dont je n'ai jamais réussi à comprendre la trame.
Hitchcock était encore un débutant, même pas 30 ans, mais c'est peut-être son premier bon film, d'une maîtrise qui irradie l'écran et un talent pour la mécanique du suspense.
L'actrice qui joue Alice, Anny Ondra, est l'atout principal du métrage, captivante, passant de la gourde allumeuse à la petite nana traumatisée après le meurtre (l'errance du personnage après le crime est le meilleur moment et peut-être le premier cri du talent d'Alfred), agissant tel un miroir des émotions diverses de l'héroïne.
Le gars qui interprète le maître chanteur/escroc est très bon également.

Certains Hitchcock britanniques m'ont ennuyés tels "La Taverne De La Jamaïque" ou "Numéro 17" mais celui-ci fait figure de monument historique : la naissance d'un géant, du maître du suspens, celui qui enfilera les chefs-d'œuvre dans les années 1950 (et certains dans les années 1940).





 







 



mercredi 27 août 2025

IN VINO SANITAS

 








La vérité est dans le vin, nous le savons déjà, mais ce sage docteur va beaucoup plus loin : il ne prescrit que du vin pour ses patients.
Interviewé par Collaro (qui est toujours de ce monde, je le croyait mort) pour Le Petit Rapporteur.

C'était le temps où on pouvait se permettre ce genre d'humour, c'était aussi l'époque où on n'était pas obligé d'apposer un message tel : c'est de l'humour, du deuxième degré (pas ceux d'alcool hein !), pardon à ceux qui se sentiraient indignés...
C'était l'époque où on ne prenait pas les gens pour des cons et inversement.

C'était les années 70.



lundi 25 août 2025

CAUSE TOUJOURS...TU M'INTERESSES DE EDOUARD MOLINARO 1979

 





Synopsis :

François Perrin (oui c'est Weber au scénario) est un journaliste sans ambition, fraichement divorcé de sa femme. Il s'emmerde profondément et ce n'est pas son voisin qui va lui remonter le moral.
Un soir, il compose un numéro aux hasard et tombe sur Christine, une pharmacienne pas mieux lotie que lui sur le plan sentimental.
Il décide de se faire passer pour un écrivain, changeant sa voix, et s'inventant une vie rêvée d'aventures.
Mais les mensonges ont un coût...







Une autre incarnation donc, du personnage de François Perrin, avec les deux camarades du conservatoire, la Girardot et notre Mariole national (plus Pierre Vernier dans un rôle savoureux, ça fait trois).
Dans les années 70, la Girardot enchainait les rôles sociaux et les comédies comme celle-ci et le plus grand des Grand Ducs était enfin installé comme il le mérite.
L'interprétation et les dialogues y sont beaucoup à la bonne tenue de cette sauterie, et certains seconds rôles (le flic joué par Michel Blanc, Jacques François 20 ans avant qu'il ne butte le fameux Marielle, le gars qui joue "néanmoins" le voisin et Pierre Vernier en une sorte de caillou dans la sandale du héros).
Généralement, je ne chronique pas ce genre de comédies sur ce blog, mais c'est la Girardot et surtout Marielle, qui a ici un rare rôle tendre de pauvre type qui cherche le bonheur.















samedi 23 août 2025

MONSIEUR KLEIN DE JOSEPH LOSEY 1976

 





Synopsis :

Pendant l'occupation, à Paris : Monsieur Robert Klein est marchand d'art, faisant son beurre notamment avec les biens de juifs voulant fuir la France. Il peut ainsi acheter pour une bouchée de pain un tableau de maître à un juif.
En raccompagnant celui-ci à sa porte, Robert Klein découvre sur son palier un journal réservé aux juifs, amusant son client lésé.
À partir de là va commencer pour monsieur Klein un parcours du combattant, surréaliste et ubuesque, devant prouver qu'il n'est pas un sémite, à la recherche d'un homonyme qui habite un hôtel miteux de la rue des Abbesses...









Le scénario emberlificoté est signé Costa-Gavras et Franco Solinas et la première impression d'un esprit cultivé est de penser à Kafka, "Le Procès", "La Métamorphose", quand on est plongé ainsi dans l'administration froide de l'occupation, des règles absurdes pour prouver sa bonne foi, ici le fait de ne pas être juif.
Delon met de sa personne, et de son talent, pour incarner un homme floué, déshabillé de sa superbe lors le récit sombre, crépusculaire (du soir).
L'histoire fait la part belle à la résistance communiste (le faux Klein étant un résistant rouge) puisque Costa-Gavras, ce qui est marrant quand on pense à la période 1939-1941 et l'attitude du PCF lors du pacte germano-soviétique...mais bon, il ne faut pas en parler, c'est tabou...les communistes font leur saloperies au nom du peuple, ne l'oubliez pas...
Les seconds rôles, Jeanne Moreau, Michael Lonsdale, Louis Seigner qui joue le père du personnage principal, Michel Aumont qui joue un fonctionnaire inquiétant, Suzanne Flon jouant une concierge excellement, Pierre Vernier et un très jeune Etienne Chicot en flics tordus, sont bien servis.
La fin au Vél d'Hiv est inoubliable, comme le tout début avec l'examen de la femme, comme on examinait les esclaves encore auparavant.
Un classique, exigeant et bouleversant.


Une petite disgression, c'est marrant (façon de parler) de voir les copains de Costa-Gavras, LFislamiste, faisant tout pour que la France retourne à cette époque, les juifs se faisant frapper, violer, chasser, tuer de manière maintenant quotidienne, mais comme ce sont des gauchistes et des musulmans, ça passe mieux, on trouve des excuses (mais attendez, c'est au nom du peuple...palestinien!).
Relisez certains classiques de la littérature et certains Zola ("L'argent" au hasard) notamment, vous verrez d'où vient l'antisémitisme depuis Marx.


















mercredi 20 août 2025

BOULEVARD DU RHUM DE ROBERT ENRICO 1971

 





Synopsis :

Pendant la prohibition, la contrebande d'alcool faisait gagner leur vie aux marins entre les caraïbes et les Etats-Unis.
Le capitaine Cornelius est de ceux-là mais les garde-côtes veillent et à l'époque, ils ne faisaient pas de détails, détruisant le bateau du marin et rafalant la plupart de ses occupants.
Après quelques péripéties, Cornelius, qui a survécu, réussi à se refaire la cerise et reprend du service dans en Jamaïque.
Un jour il voit un Muet avec Linda Larue en vedette et comme celle-ci est interprétée par BB, Cornelius tombe fou amoureux de la blonde au corps qui fait pleurer les yeux (et pas que).
Cornelius la rencontre par hasard sur une plage à Cuba.
S'en suit diverses aventures entre la belle qui ne prend pas le capitaine au sérieux, les collègues de Cornelius faisant des trafics dans son dos et l'alcool qui coule à flot car sous les tropiques, il fait soif...







On est ici en présence d'un mélange d'aventure, romantique (avec du  rhum antique 30 ans d'âge) et de comédie qui vire parfois, surtout la deuxième heure, à de la descente de col sans frein.
Au début on nous présente Lino déguisé en capitaine Haddock, puis on se retrouve au Mexique et là on pense au "Rapace" de Giovanni, avec Lino.
La scène du "tir à l'aveugle" fait penser à une scène célèbre de "L'armée Des Ombres", toujours avec Lino.
Ensuite, à partir de l'introduction de BB, on est dans la comédie romantique saupoudrée de scènes de bagarre dont Enrico est coutumier, certaines avec le sympathique Jess Hahn.
Une scène m'a fait marrer, celle où Lino mange un steak, de proportion Venturesque (c'est-à-dire presque le bœuf entier), et entend de la BB qu'elle va se marier avec un autre gars, un engliche : si on veut plaire à Bardot, végétarienne, ça s'appelle un faux pas.
"Boulevard Du Rhum" est un divertissement sympa, familial, que je trouve personnellement un peu long mais qui fait le boulot.















lundi 18 août 2025

SANS POUVOIR LE DIRE DE LILIANA CAVANI 1993

 





Synopsis :

Fausto est un jeune homme sourd qui a vécu avec les gens "normaux" car sa mère refusait son handicap. Seul sa tante, pour qui il a une grande affection, semble le comprendre.
Il travaille dans une grande entreprise et a une petite amie entendante avec la bénédiction de sa mère.
Dans un zoo, il rencontre la jolie Elena, sourde également.
Après des débuts difficiles une relation commence où Fausto va tout quitter pour elle.
Mais la mamma ne l'entend pas, si j'ose dire, de cette oreille...






Les réalisatrices italiennes ont eu toujours du mal à percer, à part Lina Weirtmüller qui nous a offert de très jolis métrages, c'est plutôt morne plaine globalement mais Liliana Cavani est une autre exception ("Portier De Nuit", "Les Cannibales").
Miss Cavani nous propose ici une histoire de handicap, la surdité, qu'elle décide d'enrober de moments poétiques avec notamment les passages avec le mime asiatique ou les hommages appuyés au cinéma de Chaplin (le Muet, cinéma des sourds ?)
Les acteurs principaux sont merveilleux, Gaetano Carotenuto qui joue Fausto et surtout Chiara Caselli, aussi belle qu'elle est émouvante et qu'on a vu dans plein de films européen.
Le propos est aussi social avec le problème de l'inclusion des handicapés dans le système scolaire traditionnel qui est abordé ici de manière appuyée.
Le seul bémol serait peut-être la photographie lisse et froide, typique des années 1990 (on a l'impression de regarder un téléfilm, vive le 35 mm et le grain qui va avec) et le côté très marqué dans le temps en général.
Les yeux noisettes de Chira Caselli, les passages poétiques et le traitement sensible de la réalisatrice font de ce film une exception dans le cinéma italien des années 1990, alors pratiquement dans le coma à cause de la télévision en général et de Berlusconi en particulier.    


Est disponible en ce moment sur Arte Replay.















mercredi 13 août 2025

L'AMI AMERICAIN DE WIM WENDERS 1977

 





Synopsis :

Zimmermann est un encadreur suisse qui vit à Hambourg avec sa femme et son fils, il est atteint d'une leucémie incurable.
Tom Ripley, le fameux et talentueux magouilleur américain, vit aussi dans le port allemand. Les deux se rencontrent (Zimmermann est d'abord très méfiant) et Ripley propose à l'encadreur de rencontrer un français, Minot, pour un boulot qui consiste à tuer un homme en échange d'une très grosse somme d'argent.
D'abord réticent, Zimmermann accepte de se rendre à Paris exécuter le contrat, manipulé par Minot.
L'assassinat se déroule tant bien que mal et Zimmermann retourne chez lui sans être inquiété plus que ça. Mais Minot ne veut pas en rester là et lui propose un autre meurtre...








Wenders s'internationalise pour la première fois en adaptant le roman de Patricia Highsmith ayant pour héros Tom Ripley qu'on connait bien en France, "Plein Soleil" bien sûr...
L'histoire, dans sa grande partie, fait penser à "Meurtre D'un Bookmaker Chinois" de Cassavetes  (Wenders lui avait proposé d'ailleurs d'incarner Ripley) : c'est-à-dire l'histoire d'un gars, dont ce n'est pas le métier, devant tuer quelqu'un en faisant face au stress qui en découle.
On est en présence ici d'un film de cinéphile : le défilé de caméos de réalisateurs (Fuller, Blain, Eustache, Nicholas Ray et Hopper), la narration parfois zigzagante et l'utilisation du temps de manière  élastique.
Dennis Hopper joue Ripley en apportant sa patte habituelle de cinglé halluciné habituelle à son jeu, Ripley devenant l'ange gardien (du désir ?) de Zimmermann joué par un des meilleurs acteurs européen, le suisse Bruno Ganz, toujours juste et émouvant.
Liza Kreuzer, égérie et habituée du cinéma de Wenders joue l'épouse effacé de l'encadreur.

"L'ami Américain" est une œuvre remarquable et remarquée, typique du cinéma des années 70, un thriller intimiste, assez sombre (comme la ville de Hambourg par ailleurs) mais illuminé par le jeu humain de Bruno Ganz.
Un des meilleurs Wenders.















mardi 12 août 2025

LE SANG À LA TÊTE DE GILLES GRANGIER 1956

 





Synopsis :

À la Rochelle, Cardinaud a réussi à force de travail, devenu un des hommes les plus importants du port.
Un bon dimanche, sa femme Marthe ne rentre pas diner, elle est partie avec un ancien amour, Mimile, escroc et profiteur.
Cardinaud va devoir faire avec les racontars de ses "amis" et collègues, modèles étalons de la fourberie et petitesse rochelaise (mais à vrai dire, c'est partout pareil), mais surtout le désespoir d'un homme véritablement amoureux...







Grangier choisi la préfecture de Charente-Maritime pour cette adaptation d'un roman de Simenon. Il choisira à peu près le même coin pour les "Vieux De La Vieille" en 1960 et on peut signaler "Le Bateau d'Emile" de Denys De La Patellière en 1962 (encore Simenon) mais beaucoup moins bon.
Audiard est aux dialogues pour servir le Dabe qui a l'affiche principale, seul Paul Frankeur étant vraiment connu autrement, auxquels on peut rajouter Marcel Péres et Jacques Marin.
Une assez bonne histoire d'un gars qui a réussi mais qui va se chercher en même temps qu'il va chercher sa femme. Quelques bonnes saillies d'Audiard, surtout dans certains dialogues du petit peuple du port Rochelais (parler comme une poissonnière avec le personnage de Titine) et du Dabe, quand il se met en rogne.
Gabin et Grangier ont tourné 12 fois ensemble, presque autant que Sophia Loren et Marcello Mastroianni, et ce "Sang À la Tête" est un bon cru.




 





Attention, cette vidéo dévoile la fin...