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dimanche 15 septembre 2024

MASTERS AT WORK : BLUE MOON

 


Il y a quelques temps, le duo Masters At Work (MAW), composé de Kenny Dope Gonzales et Lil' Louie Vega, s'est reformé.
Ils ont sortis quelques morceaux tout frais ainsi que des "bandes perdues" de morceaux crées dans les années 1990.
Tiré du "Lost Tape 18", ce "Blue Moon" est un titre de Deep House idéal à écouter quand le soleil se lève, juste avant de faire l'inverse après une nuit fournie.






samedi 14 septembre 2024

ILS ETAIENT NEUF CELIBATAIRES DE SACHA GUITRY 1939

 





Synopsis :

La France décrète l'expulsion de tout étranger non marié, ce qui crée la panique chez les femmes dans cette situation;
Un escroc, Jean Lécuyer, a l'idée de monter un hospice de vieux célibataires où diverses femmes immigrées pourraient choisir un gars pour contracter un mariage blanc.
Les prétendants males se présentant sont soit clochards, soit fous.
Lécuyer a une autre idée en tête, autre que de gagner de l'argent facilement, qui est de gagner les faveurs d'une belle polonaise sur laquelle il a craqué dans un restaurant.
Les mariages contractés, les maris décident de s'installer chez leur "épouses" respectives...




 

Ces "Célibataires" est un scénario original de Guitry et non une adaptation d 'une pièce de l'auteur.
Le générique est assez basique, Guitry nous avait habitué à plus d'originalité, la distribution assez fournie ainsi que les décors.
Jaqueline Delubac ayant divorcé de Guitry, l'auteur nous présente sa nouvelle épouse dans le rôle de la chanteuse américaine.
Les dialogues sont de très haut niveaux comme d'habitude, l'auteur fait ici une place plus protubérante aux comédiens masculins et féminins, il est ici plus en retrait.
Le style est de la pure comédie, mâtinée de musique vers la fin.
L'ironie est reine et certains dialogues, comme les saillies philosophiques de Guitry lors de la scène du restaurant au début, valent le détour.
Ce film est une bonne porte d'entrée dans l'univers de l'auteur car il  est assez accessible à toutes les bourses intellectuelles, c'est bon enfant et ça fait passer l'esquimau de l'entracte.












mardi 10 septembre 2024

LE PRISONNIER 1967/1968

 





Synopsis :

Un homme roule dans Londres dans sa voiture de sport. 
Il passe devant Westminster et se gare dans le parking souterrain du palais.
L'homme progresse d'un pas décidé dans un corridor sombre et déboule dans un bureau.
Il enguirlande le gars assis derrière et dépose ce qui ressemble à une lettre de démission.
L'homme rentre chez lui et fait ses bagages.
Un croque-mort sortant d'un corbillard qui suivait notre homme injecte un gaz par la serrure de la porte. L'homme s'évanouit.
Il se réveille dans la même pièce que précédemment sauf qu'en fait il se trouve dans un lieu inconnu ressemblant à un village méditerranéen.
Nous ne connaitrons jamais son nom, dans le village, il est le numéro 6 et est prisonnier...









"Le Prisonnier" est l'œuvre de son acteur principal, Patrick McGoohan, aidé de l'écrivain George Markstein.
Le style de la série, ou devrais-je dire dystopie, de 17 épisodes est un mélange de fantastique, science-fiction et espionnage, traité avec une audace inédite à l'époque, avec l'influence alors contemporaine du "Swinging London".
Les premiers épisodes sont très impressionnants : Le cadre du "Village", une ville côtière du Pays De Galles à l'architecture italienne fait déjà de l'œuvre quelque chose d'inoubliable mais si on ajoute le style nerveux de la réalisation, un éclairage psychédélique, des personnages très loin d'être manichéens (nous ne sommes pas à Hollywood), une légère pincée de philosophie et de symbolisme et surtout un constant désir et devoir de dérouter le spectateur.
La mécanique du "Prisonnier" consiste à chambouler l'histoire présentée et apprendre au spectateur à ne pas croire dans se qu'il voit et entend, à ne faire confiance ni au script, ni aux personnages, une leçon de vie en bref.
"Le Prisonnier" est en cela telle une partie d'échec, d'ailleurs sujet d'un des épisodes, ou les personnages sont des pions mouvants en des possibilités presque infinies.
McGoohan est un comédien hors norme, il fera de certains épisodes de "Colombo" des moments inoubliables, il incarne un des meilleurs rebelles de l'histoire, en cela il me fait penser à Steve McQueen.

Ceci dit, en considérant que la série ne devait durer que quelques épisodes, certains de ceux-ci au milieu de la saison sont clairement destinés à faire du remplissage, l'histoire ne progresse plus et on a droit à numéro 6 au Far West, numéro 6 en James Bond traquant un scientifique se prenant pour Napoléon et même numéro 6 dans un corps différent de retour à Londres.
De plus, une fois qu'on a compris comment fonctionnait cette fameuse mécanique, au bout de quelques épisodes, on a tendance à être moins concentré sur l'histoire car on sait qu'à la fin, on aura droit à un retournement final qui bazardera tout le script.
Les deux derniers épisodes, écrits et dirigés par McGoohan, reviennent au fondamentaux et présentent un final à la porte très ouverte, sans vraiment d'explication autre que dans chaque homme se mélangent le bien et le mal, noir et blanc comme le masque des personnes dans le dernier acte.

Cette série, malgré ses défauts, est largement au-dessus de la mêlée, "Chapeau Melon" sera influencée par elle, comme on décèle une influence de "La Quatrième Dimension" (l'homme arrivant dans un village étrange, surnaturel, désert au début) dans "Le prisonnier".
Je vois personnellement l'influence de cette série dans "Orange Mécanique" de Kubrick et dans les films de David Lynch.

Pour finir, "Le Prisonnier" ne s'adresse pas à tout le monde.
Les amateurs de sitcoms, de série d'après-midi pour ménagère ou amateurs de films d'actions pas compliqués ont peu de chance de tenir quelques épisodes, "Le prisonnier" est une œuvre exigeante, un marqueur du siècle dernier, à l'époque où l'Angleterre dominait culturellement le monde.


















dimanche 8 septembre 2024

LA SORCIERE DE MICHEL ANDRE 1956

 





Synopsis :

Bruno est un ingénieur embauché dans une exploitation en Suède.
Il y fait connaissance avec sa patronne, l'austère kristina, à moitié française, et les habitants du coin, enfermés dans des croyances ancestrales.
Lors d'une ballade en forêt, il tombe dans des sables mouvants et ne doit sa survie que par l'intervention d'une vieille femme.
Celle-ci habite dans une cabane isolée dans la forêt avec sa fille et se révèle être une sorcière détestée par les locaux.
Bruno va tomber amoureux de la jeune fille, sorcière également, se mettant à dos sa patronne et les habitants du village...








Michel André n'est pas un réalisateur très connu, il adapte ici une nouvelle russe et filme les extérieurs dans la cambrousse suédoise.
"La Sorcière" est un des premiers premiers rôles de Maurice Ronet, même pas 30 ans alors, et bénéficie de la slave Marina Vlady, grand atout du film, et de Nicole Courcel dans le rôle de la patronne.
L'histoire est un drame romantique mâtiné de fantastique, se passant en milieu champêtre, on pense à Bergman pour le cadre et l'atmosphère, au futur "Breaking The Waves" pour la dénonciation de croyances imbéciles menant à l'obscurantisme et l'intégrisme.
Une belle surprise que ce film que je viens de découvrir après avoir vu une émission sur Maurice Ronet, qui recevra l'Ours d'Argent mais qui est resté assez confidentiel.















Le film en entier sur YouTube, avec sous-titres anglais bien pratiques lors des dialogues suédois :





vendredi 6 septembre 2024

QUADRILLE DE SACHA GUITRY 1938

 





Synopsis :

Après un générique à la Guitry...

Karl est un bellâtre américain (donc deux raisons d'être idiot), acteur, en tournée promotionnelle en Europe.
Le directeur d'un journal, Philippe, et une journaliste, Claudine, ont rendez-vous avec la star pour une entrevue.
Karl rencontre l'actrice Paulette, qui se trouve être en relation avec Philippe et l'amie de Claudine, dans le hall de l'hôtel où loge l'acteur.
Les deux se revoient à une représentation d'une pièce où joue Paulette et finissent par passer une nuit ensemble.
Philippe se rend compte de l'adultère et rompt avec Paulette qui décide d'en finir avec la vie...








"Quadrille" est la pièce la plus connue de Guitry avec "La Poison".
Alors que les représentations ont toujours cours, le metteur en scène expédie le tournage en deux temps trois mouvement avec bien-sur les mêmes comédiens.
La divine Jacqueline joue la journaliste dont le héros, joué par Guitry, est réellement amoureux .
Gaby Morlay joue le rôle de Paulette, Georges Grey (que je ne connais pas plus que ça) joue l'idiot yankee et on retrouve comme à chaque fois Pauline Carton dans son rôle de femme de ménage/domestique/confidente/rigolote.
Le jeu est tellement rôdé et fluide que ça en devient du non-jeu, quelque chose de naturel, instinctif, fait sans réfléchir tel un conducteur de véhicule au bout de quelques mois.
Les répliques sont écrites et réécrites jusqu'à atteindre la perfection, le principe d'une adaptation de pièce, et certaines font partie de celles les plus réputées de son auteur : ici, l'adultère, sujet favori de Guitry avec celui des femmes et du mariage dont il est question aussi.
"Quadrille" est du caviar pour amateur d'ironie, de bons mots et de jeu d'orfèvre, s'assimilant mieux réchauffé, encore et encore, pour en découvrir toute la saveur (en clair, il faut le voir plusieurs fois).










jeudi 5 septembre 2024

LES ROIS DU SPORT DE PIERRE COLOMBIER 1937

 








Synopsis :

À Marseille, Jules et Fernand participent à une course de garçon de café, remportée par Jules grâce à l'invention de Fernand qui consiste à jeter des peaux de banane.
Fernand doit participer ensuite comme troisième remplaçant gardien dans un match contre l'équipe de Montmartre, des paris sont fait par le bookmaker Burette, une huile parait-il.
Contre toute attente, l'équipe de la Cannebière l'emporte permettant à Jules d'empocher une grosse somme de Burette.
Le parisien se dérobe à ses devoirs et remonte sur Paris.
Jules part à sa recherche pour lui réclamer son gain. Burette retrouvé, celui-ci, ayant compris qu'il avait affaire à un plouc de Provence lui fait miroiter un pari sur un match de boxe...








Pierre Colombier connaissait bien Raimu et Fernandel avec qui il avait déjà tourné, ici les deux stars sont complétés par le grand Jules Berry et enfin Carette dans un rôle plus modeste ainsi qu'un autre échappé de la bande à Pagnol en la personne de Marcel Maupi.
Dans le rôle du boxeur américain, on retrouve une gueule bien connue de l'époque, Georges Flamant.
Les dialogues sont de Henri Jeanson et on trouve même à l'aide à la réalisation une certaine Françoise Giroud, comme quoi le cinéma mène à tout.
"Les rois Du Sport" est une comédie qui aurait été insignifiante sans les trois têtes d'affiches qui semblent même improviser sur certaines scènes ou tout du moins bien s'amuser.
Le rythme est là, indispensable dans une comédie burlesque et la fin est joyeuse car il faut plaire aux petits et aux grands.
Si vous voulez voir des orfèvres à l'œuvre sans grand frais intellectuels, ce film est fait pour vous.





 











dimanche 1 septembre 2024

SHOGUN 1980

 





Synopsis :

Vers 1600, le britannique John Blackthorne et son navire "Erasmus" échoue sur les côtes du Japon, en proie à de continuelles guerres entre deux clans.
Les portugais ont alors l'exclusivité du commerce avec l'empire du soleil levant et les jésuites y ont un pouvoir considérable.
Notre héros et son équipage sont tout d'abord capturés et humiliés, d'autant plus qu'ils ne sont ni japonais, ni catholiques.
Petit à petit, Blackthorne va réussir à se faite une place et gagner le respect des samouraïs en échangeant de précieuses informations avec le seigneur (shogun) Toranaga, apprenant la langue et les coutumes.
Blackthorne va même finir par devenir samouraï mais les jésuites ne l'entendent pas de cette oreille, considérant le britannique comme un hérétique...








Quand cette mini-série (adaptation du roman de James Clavell de 1975) a été diffusée à la télévision française en 1983, j'ai été fasciné par ce monde que je ne connaissais pas bien, à part certains dessins animés comme par exemple un certain robot à cornes qui ressemblait d'ailleurs à l'armure des samouraïs.
1983, c'est aussi l'année de "Furyo" de Nagisa Oshima et la célèbre musique de Sakamoto.
À l'époque, la série avait été diffusée en une dizaine d'épisode alors que le coffret que j'ai visionné présente la série comme un film de 9 heures découpés en 4 DVD.
Tout d'abord, les dialogues en japonais ne sont pas sous-titrés, pour soi-disant se mettre dans la perspective du héros, mais qui a tendance à faire sortir le spectateur de l'histoire lors de séquences de dialogues de deux minutes où on s'ennuie un peu.
Certains dialogues sont néanmoins commentés en VO et en voix off par ni plus ni moins qu'Orson Welles de sa voix caverneuse.
Certains passages, peu nombreux heureusement, sont stupides comme certaines séquences de combat où des japonais se font tirer dessus et font un saut périlleux dans la mer avant de mourir, Hollywood dans toute sa "splendeur".
Dans les points positifs, certains passages didactiques nous présentent avec un grand respect certaines traditions de l'époque comme la cérémonie du thé ou le rituel du seppuku (suicide d'honneur) comme celui du personnage de Mariko dont le héros est fou amoureux.
Le personnage de Toranaga, central mais peu présent, est joué par Toshiro Mifune, l'équivalent japonais de Laurence Olivier ou Marlon Brando, héros de nombreux Kurosawa chroniqués sur ce blog.
Le cinéphile pensera d'ailleurs à du Kurosawa, un peu mal digéré, sur certaines séquences guerrières ; pour information, le maître a détesté cette série et l'a violement critiqué (le fait qu'il y ait Mifune avec lequel il était brouillé a dû jouer je pense).

J'ai beaucoup moins apprécié cette série aujourd'hui à 52 ans qu'à l'époque où j'en avait 11, je ne connaissais rien au cinéma à l'époque et était bon public comme on dit.
Ceci dit "Shogun" est un spectacle de qualité, bien au-dessus de la médiocrité, pour être gentil, américaine de l'époque qui n'était pas encore gangréné par le wokisme.
"Shogun" est le japon médiéval vu par les occidentaux, pour aller au fond des choses je conseille plutôt Kurosawa ou certains Oshima ou Kitano.