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dimanche 29 septembre 2024

LE COLONEL CHABERT DE RENE LE HENAFF 1943

 





Synopsis :

Le colonel Chabert est un héros de la bataille de Eylau en 1807, officiellement mort au combat sauf qu'en 1918, le sieur est toujours vivant, un bras en moins.
Sa femme s'est remarié à un comte qui profite de la fortune de la veuve de guerre.
Chabert, vivant comme un mendiant depuis une dizaine d'années essaie tant bien que mal de faire reconnaître son existence et de reprendre la place qui lui revient de droit.
Il va devoir faire face aux fourberies de l'épouse, de son avoué et en général du mépris de la société de la restauration sous Louis XVIII...









Le roman de Balzac est très court, une soixantaine de pages dans l'édition reliée en cuir rouge que je possède, donc certains passages de cette libre adaptation sont complètement inédits par rapport au matériau originel.
Pour jouer le héros, Jules Muraire nous est gratifié de sa présence charismatique, d'ailleurs un dialogue emblématique du roman pourrait s'appliquer au monstre sacré toulonnais : "Ou je suis en présence du colonel Chabert, ou j'ai affaire au plus grand comédien de notre époque".
L'épouse est jouée par Marie Bell, qu'on a pu admirer dans le sublime "Carnet De Bal" de Duvivier, de part sa technique tirée de la Comédie-Française, elle tient tête à Raimu, alors également pensionnaire de l'institution.
Le récit est une petite merveille de réalisme sur la nature humaine et des femmes en particulier, comme l'est "Le Père Goriot" du même Balzac par ailleurs, et ce qui fait de cette adaptation un film un tant soit peu remarquable est que le réalisateur y applique quelques fulgurances de style qui viennent directement du muet : les jeux de lumières et un certain raffinement dans la photographie ainsi qu'une mise en valeur de certaines expressions faciales des comédiens.

La production cinématographique française fut très pauvre pendant l'occupation : entre les films produits par la continental (en minuscule) dont les premiers Clouzot et certains films indépendants comme ceux de Pagnol ou de Carné par exemple, les bons produits étaient rares dont celui-ci très recommandable.














samedi 28 septembre 2024

AUX DEUX COLOMBES DE SACHA GUITRY 1949

 





Synopsis :

Jean-Pierre est marié depuis 22 ans à Marie-Thérèse.
Il reçoit un beau matin un appel téléphonique anonyme lui disant qu'il va avoir le jour même une grosse surprise.
La surprise en question est l'apparition de sa première épouse et soeur de sa deuxième, la nommée Marie-Jeanne que Jean-Pierre pensait morte dans un incendie en Amérique du Sud.
Les deux sœurs d'abord s'affrontent puis décident de se liguer contre le male en lui sommant de choisir...




 


Cette autre adaptation d'une pièce de l'auteur avec les mêmes comédiens commence par 8 minutes d'un générique "à la Guitry" comme on adore.
L'histoire est assez basique mais relevée par la maestria des mots pleins de cynisme de l'auteur et surtout par l'interprétation des comédiens et de celle qui joue la première épouse en particulier, Marguerite Pierry qui joue une femme à moitié siphonnée.
Lana Marconi, cinquième et dernière épouse de Guitry joue le troisième élément de l'équation et Pauline Carton joue sa femme de chambre habituelle avec ici, un rôle légèrement plus étoffé.
La morale de cette histoire est que deux femmes peuvent se battre pour un homme jusqu'au moment où rentre en jeu un plus gros gibier ,l'argent, et du coup elles trouvent un terrain d'entente.
Les adaptations des pièces de Guitry sont toujours des réussites et ce film ne dément pas l'adage.

















vendredi 27 septembre 2024

EN CAS DE MALHEUR DE CLAUDE AUTANT-LARA 1958

 





Synopsis :

Deux tapineuses décident de braquer une bijouterie tenue par des personnes âgées. La femme du bijoutier se fait assommer et le coup tourne mal, une des femmes se fait arrêter.
L'autre femme, Yvette, fait appel à Maitre Gobillot, un ténor du barreau et n'hésite pas à user de ses charmes pour le convaincre de la défendre.
L'avocat réussi à faire acquitter Yvette, grâce à un faux témoignage et comme la belle est jouée par BB, Gobillot finit par tomber amoureux, l'installant dans un hôtel avec le consentement de sa femme.
Mais Yvette a un amant, moitié étudiant moitié voyou, un peu beaucoup jaloux, de plus des soupçons commencent à peser sur la régularité du procès...bref, les ennuis arrivent pour Gobillot.











Un des films les plus réputés de la BB, qui fêtera ses 90 ans demain, et qui prouve ici qu'elle est plus qu'un physique parfait mais une actrice de grand talent.
Gabin montre aussi quelques fêlures sur son solide corps à cette occasion, on retrouve le dabe de l'entre deux guerre à quelques occasions.
Le film est particulièrement osé, que ce soit les deux fameuses scènes polissonnes ou une des dernières scènes où on voit un corps ensanglanté (pas de spoiler).
D'ailleurs c'est marrant que la scène des jambes de BB a été censurée alors que celle où elle se ballade à poil ne l'est pas.
Edwige Feuillère fait un excellent travail dans le rôle de l'épouse de Gabin, d'abord compréhensive, ensuite jalouse.
Ce polar sentimental est une adaptation du roman de Simenon, par Jean Aurenche et Autant-Lara, ce qui donne de l'épaisseur à l'histoire.
Un classique qui mérite de l'être, malgré peut-être un ventre mou au milieu du film mais c'est subjectif bien sûr.

Et bon anniversaire Brigitte.





 









dimanche 22 septembre 2024

LES PERLES DE LA COURONNE DE CHRISTIAN-JAQUE ET SACHA GUITRY 1937

 





Synopsis :

L'historien Jean Martin narre à son épouse l'histoire des perles de la couronne royale d'Angleterre, d'abord au nombre de sept, puis de quatre.
Le film replonge dans l'histoire de France et d'Angleterre, ce qui à une certaine époque revenait au même, de François 1er à Catherine De Médicis, Henri II, Mary Stuart, Ann Boleyn,  Elisabeth 1er, Henri IV, Napoléon, la reine Victoria, Napoléon III jusqu'à 1937.
Les deux réalisateurs mettant ici les petits plats dans les grands : 90 décors, 50 vedettes, 200 seconds rôles et 1500 figurants.








Cette comédie historique est également l'occasion de nous faire admirer quelques un des meilleurs comédiens de l'époque, Jean-Louis Barrault en jeune Bonaparte, Raimu en voyageur de commerce, Arletty méconnaissable dans le rôle d'une princesse d'orient et quelques acteurs et actrices britanniques et italiens.
Un spectacle assez plaisant, les comédiens s'amusent en déclamant du Guitry, changeant de personnage en même temps que d'époque.
Le seizième siècle (de François 1er à Henri IV) étant une période peu traitée au cinéma, c'est toujours dépaysant de voir ces décors et costumes.
Ce "Perles De La Couronne" est un peu le genre de film destiné à faire plaisir à ceux qui n'aiment pas Guitry, et ils sont nombreux.
Pour ceux qui sont fans de l'auteur, c'est un spectacle inférieur aux adaptations de ses pièces.


















samedi 21 septembre 2024

UN CARNET DE BAL DE JULIEN DUVIVIER 1937

 





Synopsis :

Christine habite en Italie au bord d'un lac, elle vient juste d'enterrer son mari alors qu'elle n'a pas 40 ans.
En jetant quelques affaires du feu dans le feu, elle tombe sur un carnet de bal de 1919.
En le consultant, elle se remémore les jours de sa jeunesse et se demande ce que sont devenus les prétendants dont le nom est inscrit sur le carnet.
Elle décide de partir à leur recherche, en une sorte de voyage dans le passé, peut-être pour construire son avenir...








Duvivier, un des meilleurs réalisateur de notre sérail (un des dix meilleurs pour moi), nous propose un casting de rêve en convoquant Marie Belle, Louis Jouvet, Harry Baur, Raimu, Andrex, Fernandel, Françoise Rosay, Milly Mathis, Pierre Blanchard pour ce qui semble être le premier film à sketches de notre cinéma.
Les dialogues sont de Henri Jeanson, Yves Mirande, Jean Sarment et deux autres.
Du point de vue du style, Duvivier retourne à la poésie du muet comme dans les dix premières minutes où le réalisateur opte pour les surimpressions et les ralentis dans la scène du souvenir.
La poésie est aussi dans les mots et l'interprétation, les performances de Françoise Rosay, Harry Baur, Louis Jouvet et Pierre Blanchar sont exceptionnelles.
C'est Duvivier, donc le ton est pessimiste à l'exception des segments de Raimu (sorte de pastiche de Pagnol et de la trilogie marseillaise en particulier) et celui avec Fernandel.
Le segment avec Blanchar est le plus "réalisme poétique", déprimant, désespéré et crépusculaire avec une caméra penchée simulant la folie du personnage.
Pendant les deux heures que dure ce film, on a l'impression de déambuler dans les couloirs du Louvre tant on est époustouflé par tant de beauté, baudelairienne définitivement, les yeux écarquillés comme Marie Belle quand elle se souvient du bal.

Encore un monument de notre patrimoine et c'est encore à Duvivier qu'on doit tant de bonheur.

















vendredi 20 septembre 2024

PASTEUR DE SACHA GUITRY 1935

 





Synopsis :

L'évocation de certains moments clés de la vie du scientifique, de la déclaration de la guerre de 1870 à 1894 et sa consécration devant le président Carnot.









Pour son premier film, Guitry adapte sa pièce jouée en 1919 par son père Lucien.
Pendant les dix premières minutes, Guitry nous explique pourquoi il a voulu écrire ce qu'on n'appelait pas encore un "biopic" et nous présente l'enfance de Pasteur en guise d'introduction.
Le combat du scientifique devant les sarcasmes et le conformisme de ses collègues constitue le plat principal du début, ensuite la séquence de l'enfant infecté par la rage et sauvé par Pasteur, puis la fin de vie du héros lors de la Belle Epoque.
D'un point de vue cinématographique, ce "Pasteur" a peu d'intérêt mais d'un point de vue historique et didactique, il est utile pour ceux qui ne connaissent pas ce personnage de notre récit national.

À noter un casting exclusivement masculin dont Gaston Dubosc, un contemporain de Lucien Guitry, né sous le Second Empire.







 







jeudi 19 septembre 2024

TOÂ DE SACHA GUITRY 1949

 





Synopsis :

Un comédien et auteur de théâtre se fait plaquer par sa compagne qu'au début, on ne voit pas.
Il écrit ensuite une pièce qui se joue quelques mois après.
Lors d'une représentation, une spectatrice menace de mort le comédien puis un dialogue s'engage avec lui devant les spectateurs.
Cette femme se révèle être la compagne invisible du début et accuse l'auteur et comédien de l'avoir trompée...








Guitry adapte sa pièce à peine l'avoir rodée, comme il le faisait dans les années 1930.
"Toâ" est une mise en abyme en milieu théâtral, un peu comme le sera "Opening Night" de Cassavetes trente ans après.
Un des propos de la pièce est que chaque individu est l'acteur et meilleur interprète de sa propre vie, rien de bien révolutionnaire jusqu'ici.
La fiction et la réalité fictive se télescopent ici avec des passerelles entre différentes dimensions présentées dans l'histoire.
L'auteur nous présente sa cinquième épouse, qui sera sa dernière (les pires choses ayant une fin), Lana Marconi et son accent slave.
Jeanne Fusier-Gir, qui joue la bonne Maria est excellente et les scènes entre elle et Guitry sont les meilleurs moments du film.








mercredi 18 septembre 2024

DONNE-MOI TES YEUX DE SACHA GUITRY 1943

 





Synopsis :

Un sculpteur tombe amoureux de son modèle, jusqu'ici tout ce qu'il y a de plus banal.
Pour autant, Bressolles, de son nom, perd progressivement la vue et ce qui au début était une passion réciproque devient un champ de bataille pilonné sous les bombes de l'amertume...








Guitry et sa quatrième épouse Geneviève nous présentent ce conte assez sombre où le couple disserte sur l'Art, ainsi et surtout le regard, miroir de l'âme, ou alors la différence d'âge dans une relation, entre autres choses.
C'est très bien écrit, spirituel et piquant comme toujours, on a droit à quelques moments de music hall dont une danseuse de flamenco, un imitateur de Jouvet et Michel Simon et une chanteuse qui aura le troisième rôle dans l'histoire.
Les films tournés sous l'occupation sont souvent en dessous, même ceux tournés hors de la Continental comme celui-là, mais le maître a su alors garder un certain niveau d'exigence.
Un Guitry mineur mais pas sans intérêt.






 











dimanche 15 septembre 2024

MASTERS AT WORK : BLUE MOON

 


Il y a quelques temps, le duo Masters At Work (MAW), composé de Kenny Dope Gonzales et Lil' Louie Vega, s'est reformé.
Ils ont sortis quelques morceaux tout frais ainsi que des "bandes perdues" de morceaux crées dans les années 1990.
Tiré du "Lost Tape 18", ce "Blue Moon" est un titre de Deep House idéal à écouter quand le soleil se lève, juste avant de faire l'inverse après une nuit fournie.






samedi 14 septembre 2024

ILS ETAIENT NEUF CELIBATAIRES DE SACHA GUITRY 1939

 





Synopsis :

La France décrète l'expulsion de tout étranger non marié, ce qui crée la panique chez les femmes dans cette situation;
Un escroc, Jean Lécuyer, a l'idée de monter un hospice de vieux célibataires où diverses femmes immigrées pourraient choisir un gars pour contracter un mariage blanc.
Les prétendants males se présentant sont soit clochards, soit fous.
Lécuyer a une autre idée en tête, autre que de gagner de l'argent facilement, qui est de gagner les faveurs d'une belle polonaise sur laquelle il a craqué dans un restaurant.
Les mariages contractés, les maris décident de s'installer chez leur "épouses" respectives...




 

Ces "Célibataires" est un scénario original de Guitry et non une adaptation d 'une pièce de l'auteur.
Le générique est assez basique, Guitry nous avait habitué à plus d'originalité, la distribution assez fournie ainsi que les décors.
Jaqueline Delubac ayant divorcé de Guitry, l'auteur nous présente sa nouvelle épouse dans le rôle de la chanteuse américaine.
Les dialogues sont de très haut niveaux comme d'habitude, l'auteur fait ici une place plus protubérante aux comédiens masculins et féminins, il est ici plus en retrait.
Le style est de la pure comédie, mâtinée de musique vers la fin.
L'ironie est reine et certains dialogues, comme les saillies philosophiques de Guitry lors de la scène du restaurant au début, valent le détour.
Ce film est une bonne porte d'entrée dans l'univers de l'auteur car il  est assez accessible à toutes les bourses intellectuelles, c'est bon enfant et ça fait passer l'esquimau de l'entracte.












mardi 10 septembre 2024

LE PRISONNIER 1967/1968

 





Synopsis :

Un homme roule dans Londres dans sa voiture de sport. 
Il passe devant Westminster et se gare dans le parking souterrain du palais.
L'homme progresse d'un pas décidé dans un corridor sombre et déboule dans un bureau.
Il enguirlande le gars assis derrière et dépose ce qui ressemble à une lettre de démission.
L'homme rentre chez lui et fait ses bagages.
Un croque-mort sortant d'un corbillard qui suivait notre homme injecte un gaz par la serrure de la porte. L'homme s'évanouit.
Il se réveille dans la même pièce que précédemment sauf qu'en fait il se trouve dans un lieu inconnu ressemblant à un village méditerranéen.
Nous ne connaitrons jamais son nom, dans le village, il est le numéro 6 et est prisonnier...









"Le Prisonnier" est l'œuvre de son acteur principal, Patrick McGoohan, aidé de l'écrivain George Markstein.
Le style de la série, ou devrais-je dire dystopie, de 17 épisodes est un mélange de fantastique, science-fiction et espionnage, traité avec une audace inédite à l'époque, avec l'influence alors contemporaine du "Swinging London".
Les premiers épisodes sont très impressionnants : Le cadre du "Village", une ville côtière du Pays De Galles à l'architecture italienne fait déjà de l'œuvre quelque chose d'inoubliable mais si on ajoute le style nerveux de la réalisation, un éclairage psychédélique, des personnages très loin d'être manichéens (nous ne sommes pas à Hollywood), une légère pincée de philosophie et de symbolisme et surtout un constant désir et devoir de dérouter le spectateur.
La mécanique du "Prisonnier" consiste à chambouler l'histoire présentée et apprendre au spectateur à ne pas croire dans se qu'il voit et entend, à ne faire confiance ni au script, ni aux personnages, une leçon de vie en bref.
"Le Prisonnier" est en cela telle une partie d'échec, d'ailleurs sujet d'un des épisodes, ou les personnages sont des pions mouvants en des possibilités presque infinies.
McGoohan est un comédien hors norme, il fera de certains épisodes de "Colombo" des moments inoubliables, il incarne un des meilleurs rebelles de l'histoire, en cela il me fait penser à Steve McQueen.

Ceci dit, en considérant que la série ne devait durer que quelques épisodes, certains de ceux-ci au milieu de la saison sont clairement destinés à faire du remplissage, l'histoire ne progresse plus et on a droit à numéro 6 au Far West, numéro 6 en James Bond traquant un scientifique se prenant pour Napoléon et même numéro 6 dans un corps différent de retour à Londres.
De plus, une fois qu'on a compris comment fonctionnait cette fameuse mécanique, au bout de quelques épisodes, on a tendance à être moins concentré sur l'histoire car on sait qu'à la fin, on aura droit à un retournement final qui bazardera tout le script.
Les deux derniers épisodes, écrits et dirigés par McGoohan, reviennent au fondamentaux et présentent un final à la porte très ouverte, sans vraiment d'explication autre que dans chaque homme se mélangent le bien et le mal, noir et blanc comme le masque des personnes dans le dernier acte.

Cette série, malgré ses défauts, est largement au-dessus de la mêlée, "Chapeau Melon" sera influencée par elle, comme on décèle une influence de "La Quatrième Dimension" (l'homme arrivant dans un village étrange, surnaturel, désert au début) dans "Le prisonnier".
Je vois personnellement l'influence de cette série dans "Orange Mécanique" de Kubrick et dans les films de David Lynch.

Pour finir, "Le Prisonnier" ne s'adresse pas à tout le monde.
Les amateurs de sitcoms, de série d'après-midi pour ménagère ou amateurs de films d'actions pas compliqués ont peu de chance de tenir quelques épisodes, "Le prisonnier" est une œuvre exigeante, un marqueur du siècle dernier, à l'époque où l'Angleterre dominait culturellement le monde.


















dimanche 8 septembre 2024

LA SORCIERE DE MICHEL ANDRE 1956

 





Synopsis :

Bruno est un ingénieur embauché dans une exploitation en Suède.
Il y fait connaissance avec sa patronne, l'austère kristina, à moitié française, et les habitants du coin, enfermés dans des croyances ancestrales.
Lors d'une ballade en forêt, il tombe dans des sables mouvants et ne doit sa survie que par l'intervention d'une vieille femme.
Celle-ci habite dans une cabane isolée dans la forêt avec sa fille et se révèle être une sorcière détestée par les locaux.
Bruno va tomber amoureux de la jeune fille, sorcière également, se mettant à dos sa patronne et les habitants du village...








Michel André n'est pas un réalisateur très connu, il adapte ici une nouvelle russe et filme les extérieurs dans la cambrousse suédoise.
"La Sorcière" est un des premiers premiers rôles de Maurice Ronet, même pas 30 ans alors, et bénéficie de la slave Marina Vlady, grand atout du film, et de Nicole Courcel dans le rôle de la patronne.
L'histoire est un drame romantique mâtiné de fantastique, se passant en milieu champêtre, on pense à Bergman pour le cadre et l'atmosphère, au futur "Breaking The Waves" pour la dénonciation de croyances imbéciles menant à l'obscurantisme et l'intégrisme.
Une belle surprise que ce film que je viens de découvrir après avoir vu une émission sur Maurice Ronet, qui recevra l'Ours d'Argent mais qui est resté assez confidentiel.















Le film en entier sur YouTube, avec sous-titres anglais bien pratiques lors des dialogues suédois :





vendredi 6 septembre 2024

QUADRILLE DE SACHA GUITRY 1938

 





Synopsis :

Après un générique à la Guitry...

Karl est un bellâtre américain (donc deux raisons d'être idiot), acteur, en tournée promotionnelle en Europe.
Le directeur d'un journal, Philippe, et une journaliste, Claudine, ont rendez-vous avec la star pour une entrevue.
Karl rencontre l'actrice Paulette, qui se trouve être en relation avec Philippe et l'amie de Claudine, dans le hall de l'hôtel où loge l'acteur.
Les deux se revoient à une représentation d'une pièce où joue Paulette et finissent par passer une nuit ensemble.
Philippe se rend compte de l'adultère et rompt avec Paulette qui décide d'en finir avec la vie...








"Quadrille" est la pièce la plus connue de Guitry avec "La Poison".
Alors que les représentations ont toujours cours, le metteur en scène expédie le tournage en deux temps trois mouvement avec bien-sur les mêmes comédiens.
La divine Jacqueline joue la journaliste dont le héros, joué par Guitry, est réellement amoureux .
Gaby Morlay joue le rôle de Paulette, Georges Grey (que je ne connais pas plus que ça) joue l'idiot yankee et on retrouve comme à chaque fois Pauline Carton dans son rôle de femme de ménage/domestique/confidente/rigolote.
Le jeu est tellement rôdé et fluide que ça en devient du non-jeu, quelque chose de naturel, instinctif, fait sans réfléchir tel un conducteur de véhicule au bout de quelques mois.
Les répliques sont écrites et réécrites jusqu'à atteindre la perfection, le principe d'une adaptation de pièce, et certaines font partie de celles les plus réputées de son auteur : ici, l'adultère, sujet favori de Guitry avec celui des femmes et du mariage dont il est question aussi.
"Quadrille" est du caviar pour amateur d'ironie, de bons mots et de jeu d'orfèvre, s'assimilant mieux réchauffé, encore et encore, pour en découvrir toute la saveur (en clair, il faut le voir plusieurs fois).










jeudi 5 septembre 2024

LES ROIS DU SPORT DE PIERRE COLOMBIER 1937

 








Synopsis :

À Marseille, Jules et Fernand participent à une course de garçon de café, remportée par Jules grâce à l'invention de Fernand qui consiste à jeter des peaux de banane.
Fernand doit participer ensuite comme troisième remplaçant gardien dans un match contre l'équipe de Montmartre, des paris sont fait par le bookmaker Burette, une huile parait-il.
Contre toute attente, l'équipe de la Cannebière l'emporte permettant à Jules d'empocher une grosse somme de Burette.
Le parisien se dérobe à ses devoirs et remonte sur Paris.
Jules part à sa recherche pour lui réclamer son gain. Burette retrouvé, celui-ci, ayant compris qu'il avait affaire à un plouc de Provence lui fait miroiter un pari sur un match de boxe...








Pierre Colombier connaissait bien Raimu et Fernandel avec qui il avait déjà tourné, ici les deux stars sont complétés par le grand Jules Berry et enfin Carette dans un rôle plus modeste ainsi qu'un autre échappé de la bande à Pagnol en la personne de Marcel Maupi.
Dans le rôle du boxeur américain, on retrouve une gueule bien connue de l'époque, Georges Flamant.
Les dialogues sont de Henri Jeanson et on trouve même à l'aide à la réalisation une certaine Françoise Giroud, comme quoi le cinéma mène à tout.
"Les rois Du Sport" est une comédie qui aurait été insignifiante sans les trois têtes d'affiches qui semblent même improviser sur certaines scènes ou tout du moins bien s'amuser.
Le rythme est là, indispensable dans une comédie burlesque et la fin est joyeuse car il faut plaire aux petits et aux grands.
Si vous voulez voir des orfèvres à l'œuvre sans grand frais intellectuels, ce film est fait pour vous.