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dimanche 29 juin 2025

PLAN 75 DE CHIE HAYAKAWA 2022

 





Synopsis :

Dans un Japon dystopique, peut-être plus présent qu'on ne le croit, le gouvernement décide d'instaurer le Plan 75 : chaque individu de plus de 75 ans devient éligible à l'euthanasie, tout étant pris en charge dans un simulacre d'humanité.
 
Nous suivons dans ce film choral 3 personnages d'âge différents :

Michi est une veuve sans enfants qui continue de travailler à plus de 75 ans. Bientôt au chômage, incapable à son âge de retrouver un travail qui lui permette de survivre, elle se résout à faire appel au plan...

Maria est une mère philippine d'un jeune enfant malade du cœur.
Elle travaille comme aide-soignante dans un hospice de vieux mais a besoin d'argent pour la maladie de sa fille. On lui propose de travailler pour le Plan 75 où elle deviendra en quelque sorte une employée de déchèterie...

Hiromu est un employé du Plan, chargé de recevoir les clients potentiels afin de leur "vendre" le produit.
Il se retrouve un jour face à son oncle qu'il n'a pas vu depuis 20 ans.
Etant parent, il n'a pas le droit de s'en occuper officiellement mais va renouer avec cet oncle un peu sauvage, seul comme tout les éligibles de cette histoire...






Le premier film de cette jeune réalisatrice japonaise est une adaptation de son court-métrage de 2018.
Un film choral sur la "fin de vie" (l'antichambre de la mort me plait mieux), un thème peu traité au cinéma : on peut citer quand-même "Amour" de Haneke, "La Gueule Ouverte" de Pialat ou "Vortex" de Noé.
Il y a aussi le bouleversant "Anéantir" de Houellebecq pour ce qui est de la littérature.
Cette œuvre est à peut près aussi joyeuse qu'un plafond de mouroir, la vie des vieux personnages est aussi vide que le cœur de leurs "proches" mais pourtant ce film est beau, émouvant, marquant.
Le message est humaniste, je laisse le spectateur se faire sa propre opinion, et renvoie évidement à l'actualité en France sur la fin de vie comme ils disent.
La fin est un peu plus lumineuse, la pièce lancée par la réalisatrice tombant du côté de l'espoir, carpe diem car demain il fera pire, choisissez la vie car demain n'est qu'une promesse, une éventualité.

"Plan 75" est une piqûre de vie.




  























 

mardi 24 juin 2025

THE MONTY PYTHON : LIVE AT ASPEN 1998



En 1998, les Pythons se réunirent à  Aspen, Colorado pour une grande entrevue dans le but de ressasser quelques souvenirs et anecdotes.
Pour l'occasion, ils ont amené l'urne contenant les cendres de leur collègue Graham Chapman, mort en 1989 des suites d'un cancer.
Tout se passa pour le mieux dans le meilleur des monde du nonsense, jusqu'au drame...







L'humour noir poussé au sublime.


dimanche 15 juin 2025

LES HUIT MONTAGNES DE FELIX VAN GROENINGEN ET CHARLOTTE VANDERMEERSCH 2022

 





Synopsis :

Le Val d'Aoste, région d'Italie qui a longtemps été française, entre le Mont Blanc, le Cervin et Turin.

Turin : Pietro est le fils d'un ingénieur bourru passionné de montagne et d'une enseignante. Son père a loué une maison dans un petit village dans le Val d'Ayas.
Quand l'histoire commence, nous sommes en 1984 et Pietro a 12 ans.

Bruno, 12 ans également est l'unique enfant restant dans le village où Pietro passe ses vacances, son père est un maçon tout le temps en chantier et il est élevé par son oncle et tante qui sont fromagers.

C'est l'histoire d'une amitié qui va se poursuivre jusqu'au années 2000, ils se perdront de vue puis se retrouveront pour construire ensemble un chalet dans un endroit très reculé, leur havre de paix.

C'est l'histoire de deux destins croisés qui vont prendre des chemins différents, avec comme juge de paix la montagne : les Alpes et l'Himalaya aussi...







Ce film "européen" en langue italienne, avec des acteurs italiens, tourné dans la cambrousse des Alpes du Val d'Aoste est un récit existentiel, philosophique, parfois mystique, tout cela dans un style naturaliste.
Ici, on prend son temps qui s'étire au gré des pensées.
Une histoire d'amitié et de destin qui vont se croiser, donc, et prendre des directions opposées.
A début Pietro est le citadin un peu effacé, malingre. Adolescent puis jeune adulte il fera des petits boulots pour survivre.
Bruno, lui est le montagnard débrouillard, élevé au grand air dans ses Alpes qui sont comme un berceau, ou une deuxième famille. Il construira presque tout seul le fameux chalet et finira par reprendre la fromagerie de son oncle, prendra compagne (une amie de Pietro) et aura un enfant.
La montagne va finalement révéler Pietro, en Himalaya où il rencontrera une enseignante népalaise, Pietro va devenir un homme et découvrir qui était son père.
Mais la nature est brutale et certains destins aussi.
Tout cela m'a rappelé le film de Kim Ki-duk, "Printemps, Eté, Automne, Hiver, Printemps", l'apprentissage de la vie dans divers âges d'une existence, l'arbre planté par le personnage de Pietro est l'allégorie du propos présenté ici.

Une œuvre reposante, un appel à l'introspection, non politique et c'est de plus en plus rare dans le septième art, récompensé à Cannes par le Prix du jury















mercredi 11 juin 2025

COMPARTIMENT TUEURS DE COSTA-GAVRAS 1965

 





Synopsis :

Un compartiment de six couchettes dans un train Marseille/Paris :

Un fonctionnaire célibataire de 40 ans un peu pervers, une actrice sur le retour façon "Boulevard Du Crépuscule", une nana brune, une jeune femme qui ressemble à l'actrice mais en plus jeune montée à Paris pour un boulot et un autre gars.
La dernière couche est occupée par un jeune homme, monté clandestinement, invitée par la jeune femme avec qui il a sympathisé.

Le lendemain à Paris, la nana brune est trouvée étranglée.

L'inspecteur Grazziani enquête en interrogeant les passagers du wagon-lit mais ceux-ci commencent à se faire repasser au pistolet, soit avant, soit après qu'il les ait vu...








Le premier Costa-Gavras est un polar non politique, ça ne va pas durer, assez remarquable par son style, son scénario intelligent (d'un roman de Sébastien Japrisot qui signe l'adaptation) qui brouille les pistes, comme le doit être un bon policier qui veut marquer son coup.
Au milieu de l'histoire, on finit par être un peu paumé, surement à dessein d'ailleurs, mais ça s'arrange à la conclusion.
La distribution est assez incroyable pour un premier film : le couple Signoret/Montand et la Catherine Allégret, aussi convaincante qu'elle est mignonne, Piccoli dans le rôle d'un pervers pas si pépère et plus si vert, Jean-Louis Trintignant dans un rôle clé, Jacques Perrin dans le rôle du jeune homme resquilleur, Charles Denner dans le rôle d'un escroc anar anti-flic amant de la première victime (un régal), Pierre Mondy et un tas d'autres acteurs qui deviendront plus ou moins connus (un petit rôle de madame Monique Chaumette Noiret).
Un scénario emberlificoté enrobé d'humour parfois noir mais avec sucre, quelques idées de plans audacieux font de ce premier jet un polar assez marquant qui mérite de figurer dans les classiques du genre. 

PS : et c'est la première fois que je vois un suicide à la mitraillette !

















mardi 3 juin 2025

LES FEUX DE LA RAMPE DE CHARLIE CHAPLIN 1952

 





Synopsis :

À Londres en 1914,

Calvero est un vieux clown alcoolique au chômage, ses heures de gloire étant passées.
En rentrant chez lui, il découvre sa voisine du dessous en train de se suicider au gaz. Il la recueille, celle-ci est une danseuse atteinte de paralysie des jambes.
Petit à petit, il va essayer de redonner gout à la vie à la danseuse, Terry, donnant naissance à une grande affection entre les deux artistes, deux oiseaux aux ailes brisées.
Lors d'une rare embauche dans un cabaret, Calvero fait un bide et rentre chez lui humilié et désespéré. Terry, qui a des sentiments pour son protecteur, fait tout pour lui remonter le moral et dans un accès de colère se met à marcher.
Quelques mois après, Terry est redevenue ce qu'elle était, se fait embaucher dans un prestigieux théâtre et réussi à obtenir une place de clown à Calvero dans le même numéro.
Mais le vieux clown finit par se faire virer tandis qu'un jeune pianiste amoureux de Terry refait surface...







Ce troisième parlant de Chaplin, et dernier américain, qui se passe l'année même où il a débuté est un mélodrame entrecoupé de numéros comiques dont le dernier, légendaire, avec Buster Keaton.
Une œuvre qui marie poésie, danse, musique, comique et qui est la quintessence, une sorte de CV de la carrière de Chaplin, qui plonge le spectateur dans le jus même du monde de celui qui s'est fait connaitre par le personnage du Vagabond, dit "Charlot" en Europe.
Le vagabond, ou son frère, fait d'ailleurs une apparition dans le numéro final, en une sorte de clin d'œil, d'au revoir.
La (alors) jeune Claire Bloom est fantastique dans le rôle de la danseuse, donnant beaucoup d'elle même dans les moments dramatiques. Chaplin a toujours eu le coup pour choisir ses co-stars, ainsi que ses costards : Jackie Coogan, Virginia Cherrill et bien sûr Edna Purviance.
Le film a fait un triomphe partout sauf aux Etats-Unis, principalement pour des raisons politiques en pleine période Maccarthyste, et est le meilleur parlant de Chaplin et avec "Les Lumières De La Ville" ce qu'il a fait de mieux.






 










samedi 24 mai 2025

VORTEX DE GASPAR NOE 2021

 





Synopsis :

À Paris, un couple à l'hiver polaire de son existence :

Le mari est un intellectuel du cinéma, italien et sosie de Dario Argento, il a fait une attaque cardiaque deux ans auparavant.
L'épouse est une ancienne psychiatre, sosie de la putain d'Eustache, et est atteinte d'Alzheimer, pouvant se perdre dans son quartier.
Ils vivent tous les deux dans un capharnaüm de livres, films et papiers et s'accrochent à ce qu'il leur reste de souffle.
Ils ont aussi un fils, ancien toxico, qui a un jeune fils.
Gaspar Noé et son style très particulier nous propose de regarder le naufrage de ces deux vieux en split screen...





 

Dès le générique, qui ressemble à un final, on est trempé dans le jus de ce réalisateur particulier qu'est Noé.
Le sujet avait déjà été abordé avec brio par Haneke avec "Amour", ici on est proche de "Irréversible" dans le ton et surtout le message qui est de profiter de la vie car on finira tous dans une boite, pour finir poussière.
Le réalisateur Maestro Argento est plutôt bon acteur, lui dont le dernier bon film remonte à son "Opera" de 1987 (le dernier, ou presque, avec Daria Nicolodi qui était en quelque sorte sa muse), il parle ici en français avec son accent romain.
Françoise Lebrun est encore plus impressionnante dans le rôle d'une femme perdue dans l'espace et le temps.
L'idée de l'écran partagé (la première fois dans "L'affaire Thomas crown" puis sublimé par Brian De Palma), narrant le point de vue de chacun des trois membres de la famille, est intéressant, c'est ce qu'on attend du père Noé.
Axel Lutz, qui joue le fils camé, est plus transparent, mais ça correspond finalement à son personnage assez impuissant dans l'histoire.

Cette œuvre est un peu moins radicale que les précédents Noé (je n'ai pas vu "Lux Aeterna" ceci dit, mais elle parlera à pas mal de gens.















samedi 17 mai 2025

UN ROI À NEW YORK DE CHARLIE CHAPLIN 1957

 





Synopsis :

Le roi d'un obscur pays d'Europe vient de se faire renverser, il a eu tout juste le temps de s'enfuir avec son majordome pour les Etats-Unis.
Il s'installe dans un hôtel luxueux de Manhattan et découvre que son fondé de pouvoir et premier ministre est parti avec son argent.
Le roi est ainsi déchu et ruiné.
Il va découvrir l'Amérique des années 50, le Rock'n'roll, la télévision, le capitalisme mais aussi le Maccartisme, grand sujet du film.
Il va aussi faire connaissance avec un génie précoce de 10 ans, anarchiste convaincu dont les parents sont rouges...








Ce film d'arrière saison de Chaplin, qui s'en était retourné dans son pays natal est plutôt amer, politique, parsemé ci ou là de comédie.
Le seul intérêt de ce métrage qui m'a un peu ennuyé est Michael Chaplin qui est prodigieux dans le rôle de gamin anar.
C'est dommage que ce gars n'ait pas persévéré dans le métier car il crève l'écran face au monstre qu'est son père âgé alors de presque 70 ans.
Sinon la séquence de la chirurgie esthétique ou celle du mime, très Vagabond en essence, sont plaisantes.
Une œuvre d'un gars qui ne se reconnaissait plus dans cette époque d'alors, où la télévision menaçait de détruire le Septième Art, lui qui venait à peine de s'habituer au Parlant, sans parler du Maccartisme qui fut la raison de son retour sur le vieux continent.

Vaut le coup d'œil pour le fils Chaplin.





 









vendredi 16 mai 2025

MONSIEUR VERDOUX DE CHARLIE CHAPLIN 1947

 





Synopsis :

Dans les années 30, en France, monsieur Verdoux est un ancien employé de banque licencié.
Pour subvenir aux besoins de sa petite famille, il est marié à une femme estropiée et a un jeune fils, il séduit des veuves, les épouse puis les fait disparaitre après avoir pris ses dispositions pour mettre la main sur le magot de ces dames.
Pour ce faire, il utilise diverses identités et domiciles pour ne pas se faire arrêter...








Ce deuxième parlant de Chaplin a tout d'un suicide artistique, d'ailleurs il sera mal accueilli aux Etats-Unis qui appréciera peu d'assister aux obsèques à l'écran du Vagabond.
Il faut dire que Chaplin joue un personnage plutôt opposé à celui qu'on a appelé Charlot en Europe, inspiré de Landru mais situé quelques vingt ans après les crimes du barbu.
On est ici dans un récit assez sombre, cynique, politique, saupoudré parfois d'humour, juste assez pour trouver parfois de la sympathie pour le personnage (le discours de celui-ci au tribunal est assez mémorable).
Il y a aussi quelque chose de son compatriote Hitchcock dans le traitement du récit.
Martha Raye est aussi pour beaucoup dans la qualité du film, rigolote dans son personnage de fille un peu coconne mais d'une méfiance qui la sauvera, ainsi que le hasard.
Ce "Verdoux" me fait penser à une sorte de manifeste de dégout de l'humanité par Chaplin, juste après la fin de la guerre, après les camps, après Hiroshima, en fait ce film est admirable, surtout dans sa dernière partie.
Encore un classique.

















jeudi 15 mai 2025

WEEK-END À ZUYDCOOTE DE HENRI VERNEUIL 1964

 





Synopsis :

Lors de la débâcle de 1940, sur les plages françaises près de Dunkerque, le destin sur deux jours de quelques soldats : un prêtre pas motivé pour tuer, le souvent énervé Alexandre, le roi de la gâchette Pinot et surtout Julien Maillat, qui a perdu sa compagnie et qui cherche une combine pour s'embarquer avec les anglais tout autant en détresse.
Il va rencontrer Jeanne, jolie et donc une proie pour certains, faire face à la débrouille flirtant souvent avec l'illégalité, la rapine et le crime.
1940 : une guerre déjà finie avant même d'avoir commencée...








Verneuil adapte à grand frais, et ça se voit à l'écran, le roman de Robert Merle qui s'occupe des dialogues.
Les dialogues ressemblent d'ailleurs à du Audiard, surtout quand ils sont prononcés par Belmondo, d'autant plus que le récit a un côté "Taxi Pour Tobrouk" pour le contexte, le lieu ensablé et le portrait au plus près de la psychologie des personnages principaux.
Belmondo est l'astre autour duquel gravite les autres joués par son pote Marielle qui ne joue pas ici un mariole mais un ecclésiastique attachant, François Perrier qui joue Alexandre, Georges Géret qui joue le paysan Pinot, Pierre Mondy qui joue le débrouillard limite escroc Dhéry et Catherine Spaak qui fera la très grande partie de sa carrière en Italie, qui co-produit d'ailleurs le film.
Ce "Week-end" est le genre d'œuvre qui parle un peu à tout le monde, plaisant aux amateurs de films de guerre ou à ceux qui cherchent autre chose de plus profond, le message étant ici assez limpide : la guerre est une connerie décidée par des gens qui ne la font pas d'où la réplique : "Les anglais se battront jusqu'au dernier français".

Verneuil signait ici son quatrième chef-d'œuvre de suite, commencé avec "Un Singe En Hiver".















mercredi 14 mai 2025

UNE VIE DE CHIEN DE CHARLIE CHAPLIN 1918

 





Synopsis :

C'est toujours la dèche pour le vagabond. Au bureau d'embauche on lui passe devant et quand il veut chiper une saucisse, il y toujours un policier fouineur qui se radine quand il ne faut pas.
Charlot sauve un chien "bâtard pur sang" de l'agression de racailles à quatre pattes et les deux malheureux sympathisent.
Non loin de là un richard se fait molester par deux gredins patibulaires qui lui chourent son larfeuille plutôt dodu mais comme on est dans un film de Charlot, un condé moustachu apparait et poursuit les ravis de la rapine.
Ils réussissent à planquer le larfeuille là où le vagabond crèche et bien sûr le chien va trouver l'artiche au grand plaisir de son propriétaire moustachu aux grandes chaussures.
Mais les voleurs comptent bien remettre la main sur le magot...








Ce classique, peut-être un des premiers "buddy movies" ou film de copains avec ici le dénommé Mut.
Edna Purviance, la fidèle actrice des premiers Chaplin, joue le rôle féminin dont le vagabond va tomber amoureux.
Cette "Vie De Chien" expose en 35 minutes un condensé du génie du londonien, un gag minimum par plan, des scènes inoubliables comme celle où Charlot récupère le larfeuille en assommant un des deux voleurs et jouant à la marionnette avec lui, la queue du chien qui tape sur une grosse caisse ou Charlot qui essaie de manger du pain dans le dos d'un cuisinier (joué par le frère de Charlie Chaplin) et enfin la scène de la roulade au début du métrage.
Comme "Le Kid" quelques années après, on a affaire à une comédie parfaite qui fera rire petits et grand et qui, comme la plupart des Chaplins muets, sont libres de droit et disponibles à volonté.















lundi 12 mai 2025

A WOMAN IN PARIS DE CHARLIE CHAPLIN 1923

 





Synopsis :

Dans un village de France, Marie et Jean, un peintre amateur, s'aiment contre l'avis de leur parents respectifs. Ils ont prévus d'aller à Paris et de se marier mais au dernier moment, le père de Jean a une attaque. Marie se retrouve seule dans la gare et monte quand même dans le train.
Un an après, Marie est devenue ce qu'on appelle une demi-mondaine (lire les classiques français du XIXème pour comprendre, "Nana" notamment) entretenue par le riche et cynique Pierre.
Par un concours de circonstances classique du cinéma hollywoodien, elle tombe sur Jean et sa mère, en deuil du paternel trépassé et bientôt la flamme se rallume.
Mais "l'Opinion Publique" est aussi tenace à Paris qu'en province...








Premier film de Chaplin sans Chaplin, ni Vagabond, ni humour (à part de rares moments comme illustrés par l'image ci-dessus).
Un drame social destiné en partie à lancer la carrière de l'excellente Edna Purviance qu'on dont on a pu admirer les talents dans les classiques tel "L'immigrant" ou "Le Kid".
L'histoire se passe en France mais est tourné dans les studios de Chaplin et traite donc d'un sujet social : le qu'en-dira-t-on, les préjugés de classe dans la société des Années Folles, d'où le titre français.
Chaplin nous propose un portrait de femme assez affuté (le pognon d'abord, les sentiments ensuite mais la femme va se racheter à la fin) et de la société des nantis qu'il commençait à bien connaitre, là-bas à Hollywood.
Le sort du personnage de Jean était assez osé pour l'époque, ce qui a choqué le public du Vagabond et plombé la vie du film malgré une fin positive non dénuée de cynisme.
Cette œuvre encore plus d'auteur que d'habitude fut un four retentissant mais est considérée depuis comme un des meilleurs du londonien court sur pattes.





 











dimanche 11 mai 2025

LE CIRQUE DE CHARLIE CHAPLIN 1928

 





Synopsis :

Le vagabond est accusé à tort d'avoir chouré un larfeuille lors d'une fête foraine.
Après une poursuite rocambolesque, par les condés, dans un palais des glaces, Charlot se réfugie sous le chapiteau du cirque attenant.
Ses différentes bévues vont faire rire le public présent qui s'ennuyait un peu, ce qui va donner l'idée au directeur de la troupe de l'engager.
Charlot découvre qui celui-ci martyrise sa fille, cavalière acrobatique et maltraite à peu près tous ses employés qu'il sous-paye.
Le vagabond finira par obtenir le respect du patron devant le public, succès et pognon qui revient grâce à lui mais sera déçu quand il verra sa belle écuyère tomber amoureux d'un funambule récemment embauché...







"Le Cirque" n'est pas le plus connu des Chaplin, je ne sais plus si je l'avais déjà dégusté étant gamin, mais contient son lot de scènes cultes comme celle du lion, de l'âne, du numéro de funambule vers la fin et la poursuite au début du film.
Le tournage a parait-il été assez compliqué, décor qui a brûlé, divorce de Chaplin qui se tapait l'actrice principale (ce qui lui arrivait souvent), des négatifs défectueux qu'il a fallu réparer.
Ces 70 minutes sont encore un travail d'orfèvre, l'acrobate du burlesque est ici comme un poisson dans l'eau dans le monde du cirque.
Le film est libre de droit et peut donc se consommer gratuitement et sans aucun problème.












Et la scène complète de la cage du lion :



samedi 10 mai 2025

LES LUMIERES DE LA VILLE DE CHARLIE CHAPLIN 1931

 





Synopsis :

Notre vagabond préféré rencontre ici une jolie vendeuse de fleurs  aveugle qui croit que Charlot est un gars qui a de quoi.
Le vagabond fait aussi la connaissance d'un millionnaire suicidaire et alcoolique qui sympathise avec lui seulement quand il est bourré, c'est-à-dire la nuit.
Charlot demande de l'argent à son nouvel ami nanti pour payer à la vendeuse une opération pour ses yeux mais ça va mal tourner...








Ce muet de Chaplin en plein triomphe du parlant est une sorte de mélodrame comique qui révèlera Virginia Cherrill qui aura une courte carrière.
Les scènes les plus comiques sont celles avec le millionnaire et le vagabond, tous les deux bourrés, faisant les 400 coups (la scène des spaghetti) et également la séquence du combat de boxe.
C'est intéressant de revoir les Chaplins au moins 45 ans après la première vision, à l'époque où j'étais gamin : aujourd'hui en tant que cinéphile, c'est un plaisir différent, peut-être plus intense au fond.
Comme tous les films du vagabond qu'on appelle Charlot en France, ce "City Lights" est un ravissement sans taches, travaillé à la perfection tel un poème de Baudelaire.

















vendredi 9 mai 2025

LE KID DE CHARLIE CHAPLIN 1921

 





Synopsis :

Une femme célibataire accouche d'un garçon, le père l'ayant abandonnée, elle se résout à en faire autant avec son enfant.
Charlot découvre le gamin, cherche en vain à qui il appartient et décide de l'élever.
Cinq ans sont passées, le gamin aide Charlot dans son métier de vitrier en cassant des vitres avec des cailloux et vivent heureux dans l'ensemble.
Mais le gamin tombe malade, un médecin appelé pour le soigner décide de dénoncer charlot aux services sociaux pour lui enlever l'enfant.
Pendant ce temps, la mère est devenue une célébrité qui a de quoi, ayant gardé un élan pour la générosité, distribuant des cadeaux aux enfants.
C'est ainsi qu'elle se retrouve dans la rue où habite Charlot...









Premier long (aujourd'hui on appellerait ça un moyen métrage mais dans le temps 50 minutes c'était long) de "Charlot" par Chaplin qui avait alors obtenu la liberté artistique totale.
"Le Kid", il faut dire ce qui est, c'est surtout le gamin, interprété par Jackie Coogan, qui fera une modeste carrière, qui laisse les spectateurs sur le cul.
Chaque scène avec lui, celle où il casse les carreaux et s'enfuit en voyant le condé, la scène de la bagarre où la scène de la séparation notamment (une des plus mémorables de l'histoire du cinéma) est un délice de cinéphile.
Comme les autres œuvres de Charlot, chaque seconde est réfléchie et travaillée à la perfection, ici le mélodrame se marie à des moments plus légers voir poétique comme la scène du rêve.
On peut découvrir au début une séquence avec des voleurs de voiture maquillés...comme une voiture volée.

"Le Kid" est la définition même de l'universalisme, une œuvre pour tous, un cadeau pour l'humanité...peut-être le vrai communisme.










Le cinéma aurait peut-être dû s'arrêter après cette scène....