Synopsis :
À Paris, un couple à l'hiver polaire de son existence :
Le mari est un intellectuel du cinéma, italien et sosie de Dario Argento, il a fait une attaque cardiaque deux ans auparavant.
L'épouse est une ancienne psychiatre, sosie de la putain d'Eustache, et est atteinte d'Alzheimer, pouvant se perdre dans son quartier.
Ils vivent tous les deux dans un capharnaüm de livres, films et papiers et s'accrochent à ce qu'il leur reste de souffle.
Ils ont aussi un fils, ancien toxico, qui a un jeune fils.
Gaspar Noé et son style très particulier nous propose de regarder le naufrage de ces deux vieux en split screen...
Dès le générique, qui ressemble à un final, on est trempé dans le jus de ce réalisateur particulier qu'est Noé.
Le sujet avait déjà été abordé avec brio par Haneke avec "Amour", ici on est proche de "Irréversible" dans le ton et surtout le message qui est de profiter de la vie car on finira tous dans une boite, pour finir poussière.
Le réalisateur Maestro Argento est plutôt bon acteur, lui dont le dernier bon film remonte à son "Opera" de 1987 (le dernier, ou presque, avec Daria Nicolodi qui était en quelque sorte sa muse), il parle ici en français avec son accent romain.
Françoise Lebrun est encore plus impressionnante dans le rôle d'une femme perdue dans l'espace et le temps.
L'idée de l'écran partagé (la première fois dans "L'affaire Thomas crown" puis sublimé par Brian De Palma), narrant le point de vue de chacun des trois membres de la famille, est intéressant, c'est ce qu'on attend du père Noé.
Axel Lutz, qui joue le fils camé, est plus transparent, mais ça correspond finalement à son personnage assez impuissant dans l'histoire.
Cette œuvre est un peu moins radicale que les précédents Noé (je n'ai pas vu "Lux Aeterna" ceci dit, mais elle parlera à pas mal de gens.