Synopsis :
Juillet 1984 : un jeune couple de néerlandais, Rex et Saskia, est sur la route des vacances dans le sud de la France.
Saskia parle d'un étrange rêve qu'elle a fait récemment sur un œuf doré dans lequel elle se trouvait enfermée ainsi que Rex mais dans un autre.
Ils se disputent un peu, la voiture de Rex tombe en panne d'essence, en revenant avec un jerrican, le jeune homme voit que Saskia a disparue. Elle était en fait de l'autre côté du tunnel...avertissement sans frais.
Ils s'arrêtent plus tard dans une station service pour se restaurer et aussi se réconcilier, se faire une promesse de ne jamais se quitter.
Saskia part acheter une boisson dans la station et ne revient pas.
Rex va la chercher frénétiquement le jour même, puis le lendemain puis pendant quatre autres années, la quette virant jusqu'à l'obsession.
On suit aussi le parcours de Raymond, un professeur de chimie, marié avec deux enfants, très intelligent et intégré.
Il a acheté une maison isolée dans le Gard et semble tisser un stratagème pour kidnapper et droguer une jeune femme.
On comprend que c'est Raymond qui est responsable de la disparition de Saskia sans qu'on sache ce qu'elle est devenue.
Quatre ans ont passé, Rex reçoit régulièrement une lettre de rendez-vous sur une place de Nîmes d'un gars, Raymond en fait, qui lui promet de lui faire des révélations sur le sort de Saska mais personne ne vient jamais.
Finalement Raymond débarque au Pays-Bas au domicile de Rex et lui propose de l'emmener en France pour lui révéler ce qu'est devenue Saskia...
En voila un film mythique que celui du réalisateur néerlandais George Sluizer, qui vivait en France et faisait des films en plusieurs langues comme celui-ci (néerlandais, français et un peu anglais).
Cet "Homme Qui Voulait Savoir" ou "Spoorloos" est presque plus connu pour la réputation qu'en a fait Kubrick que pour son contenu.
Cette œuvre pourrait s'approcher du "Baxter" de 1989 dans le genre thriller tordu et dérangeant mais surtout nous avons affaire ici à un atout majeur : BERNARD-PIERRE DONNADIEU.
À l'époque, quand avait besoin d'une sale gueule bien inquiétante on avait le choix entre Jean-Roger Milo ou Donnadieu, le genre de gars qu'on ne va pas choisir pour jouer les jeune premiers galants ou les VRP, en plus de ça ces deux étaient de grands acteurs.
Donnadieu, affublé d'un bouc, joue donc le sociopathe Raymond sans qui ce thriller aurait été anecdotique parce que l'acteur Gene Bervoets qui joue le rôle de Rex devient du coup un peu transparent au contraire de Johanna ter Steege qui joue la victime Saskia que je trouve plus convaincante.
La réputation de film le plus effrayant selon Kubrick est quand-même exagéré pour ceux qui comme moi ont vu des milliers de films plus dérangeant mais c'est une œuvre qu'on oublie pas malgré une fin quand même un peu prévisible.
Tout tient en fait dans la mécanique du crime ici détaillée de manière clinique et naturaliste comme dans un Bresson dans les séquences où on voit le personnage de Raymond s'entrainer, recommencer, se perfectionner jusqu'à tomber sur le paramètre chance, la juteuse opportunité (on voit notamment que l'auteur du roman original s'est inspiré des méfaits de Ted Bundy pour le coup du plâtre).
"L'homme Qui Voulait Savoir" est de ces films qu'on oublie pas (deuxième fois), qui s'infiltre dans la chair tel un tatouage, dans l'esprit tel un poison lent en cela le but est atteint.




 
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