Synopsis : Seligman trouve Joe allongée par terre ensanglantée. Il la recueille chez lui et Joe, qui se présente comme nymphomane, lui raconte son histoire que l'on découvre en huit chapitres en commençant par son enfance et la découverte de ses désirs...
Un film provocateur, le dernier de sa trilogie avec Charlotte Gainsbourg sur la dépression, divisée en deux parties qui développent les deux faces d'une addiction, ici le sexe. La première partie raconte la face diurne de la nymphomanie qui n'est que plaisir et abandon tandis que la deuxième (plus violente et parfois sanglante) nous montre la déchéance résultant de l'addiction et de pratiques toujours plus extrêmes pour avoir sa "dose". Le personnage de Seligman est aussi intéressant en ce que Von Trier nous brosse le portait d'un bourgeois de gauche qui au début se drape dans la tolérance et l'empathie mais qui finalement dévoilera son vrai visage au fur et à mesure du métrage. Une saga de cinq heures et demi d'intellectualisation du sexe, réservé à un public averti.
Synopsis : Une planète s'approche irrémédiablement de la Terre. Partie 1 : Justine On suit le mariage de Justine qui se finira en eau de boudin dans un règlement de compte à la "Festen", la mariée tombe en profonde dépression. Partie 2 : Claire Claire essaie d'aider sa soeur Justine à remonter la pente, celle-ci semble de plus en plus transfigurée par la planète et le destin fatal qui semble l'accompagner. Claire quand à elle se fissure petit à petit, sa solidité et sa force se disloquant au fur et à mesure que Melancholia s'approche...
Après le thriller horrifique "Antichrist" de toute beauté, Von Trier continue ses recherches esthétiques dans ce film qui mélange le Catastrophe au genre Drame Intimiste de deux sœurs diamétralement opposées, le tout avec un enrobage photographique poétique. On reconnait aussi le style du réalisateur par ses mouvements de caméra à l'épaule et le point de vue au plus près des personnages. Kirsten Dunst est très impressionnante dans un rôle difficile de dépressive et tient le film à bout de bras, Charlotte Gainsbourg joue ici sa soeur Némésis avec la retenue qu'on lui connait. Encore un très bon film du maître Danois.
Synopsis : Julieta décide de refaire sa vie au Portugal avec Lorenzo, son nouveau compagnon, mais à la veille de son départ elle reçoit des nouvelles de sa fille unique qui avait disparue brutalement douze ans auparavant, désespérée alors de la mort accidentelle du père sur un bateau à la suite d'une tempête...
Retour au drame intime et familial pour Almodovar après le burlesque "Amants Passagers" avec ce film qui rappelle "Tout Sur Ma Mère", "Volver" voire "Étreintes Brisées" et qui est une adaptation de trois nouvelles d'Alice Munro. Une direction d'acteur pertinente et au diapason comme à l'habitude avec le réalisateur pour cette œuvre sur le thème du bonheur éphémère (here today gone tomorrow), des actes manqués, de la relation particulière entre un père et sa fille pouvant résulter d'un sentiment de jalousie de la part de celle-ci ou de sa mère. Maîtrisée de bout en bout, parfois touchante, cette histoire parlera à beaucoup de spectateurs et surtout de spectatrices.
Le rôle de Julieta est ici jouée par Adriana Ugarte pour les années 80 et 90 puis Emma Suarez pour l'incarnation contemporaine (une des scènes les plus mémorables est celle de la transition). Un très bon cru donc, en fait un des meilleurs Almodovar.
Synopsis : Grace, après avoir quitté Dogville, se retrouve à Manderlay, une plantation de coton où travaillent des noirs sous le régime de l'esclavagisme alors que l'action se situe en 1933. Indignée, elle décide de prendre contrôle de la plantation à l'aide des gangsters de son père et de rendre la liberté aux cueilleurs mais ceux-ci vont s'avérer contre toute attente contents de leur ancien sort...
Suite de "Dogville" donc, et deuxième volet de la trilogie inachevée "Land Of Opportunity" avec le même style ascétique. Un sujet casse cou (l'esclavagisme) car traité par un blanc, sans manichéisme et avec des nuances, ce qui ne plaira pas à Spike Lee et ses adeptes, aux indigénistes et suprémacistes noir Une oeuvre réservée aux cinéphiles et public exigeant, comme son prédécesseur, avec Willem Dafoe dans un rôle ambigu, la fille de Ron Howard qui remplace Nicole Kidman et un très bon Danny Glover.
Synopsis : Perrin joue avec l'équipe réserve d'une petite ville Bretonne. Plutôt rebelle il se fait vite virer de l'entraînement et de son boulot, le directeur de l'équipe étant aussi le patron de la boîte dans laquelle il travaille. Il est quelques temps après accusé de viol et jeté en prison. Deux joueurs se blessent dans un accident de car, juste avant une rencontre de Coupe de France, les dirigeants n'ont d'autres choix que d'utiliser Perrin croupissant en taule...
Une dénonce de certaines pratiques du foot amateur où certains dirigeant ont autant de pouvoir que les élus, de la petitesse, de l'hypocrisie presque institutionnelle et de la bêtise de certains supporters. Encore un film culte porté par un Dewaere en état de grâce en cette année 1979 et certains seconds couteaux du cinéma Français.
Synopsis : Franck Poupart est un vendeur au porte à porte plutôt minable, qui vit dans un taudis avec sa femme avec qui il ne s'entend plus. À la recherche d'un mauvais payeur il fait la rencontre d'une vieille dame qui n'hésite pas à prostituer sa nièce Mona en échange de divers services. Franck et la jeune femme tombent amoureux et décident de voler les économies de la vieille en assassinant celle-ci et de faire passer le méfait sur le dos du mauvais payeur...
Un des films les plus cultes de Dewaere et de ses fans que cette comédie noire portée à bout de performance par l'acteur halluciné qui ne fait plus qu'un avec son personnage. Peut-être le dernier rôle significatif de Bernard Blier , la découverte de la magnifique Marie Trintignant et l'excellent travail de Myriam Boyer. On peut voir Dewaere s'immoler scène après scène, remplissant le film d'un désespoir et d'une fin irrémédiable. Un des classiques et chef-d'oeuvres que l'acteur tourna en 1979/1980 avec "Beau-Père", "Un Mauvais Fils" ou "Coup De Tête".
Synopsis : André, diplômé en ingénierie sort tout juste du service militaire et pense rentrer dans une grosse boîte grâce à Etienne. Il rencontre aussi Marie, dans une compagnie de théâtre où il avait précédemment ses habitudes. Mais la crise économique et les désillusions vont s'enchaîner et casser méthodiquement la bonne volonté de notre héros...
Devenu légendaire pour le parallèle entre le scénario et ce que vivait le couple Miou Miou / Dewaere en privé, ce film est un des maîtres étalon de ce que celui-ci pouvait nous offrir en terme de performance (comme "Série Noire" de Alain Corneau). On peut faire en fait un parallèle avec les films de Cassavettes en ce sens que certaines scènes semblent vécues ou improvisées, on peut penser aussi au cinéma de Sautet dans une moindre mesure. Pour les inconditionnels surtout mais pas que...
