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samedi 13 septembre 2025

Un Condé De Yves Boisset 1970

 





Synopsis :

Dans une ville de province, 

Un truand ayant des activités légales, le Mandarin, règne sur la ville, intimidant quiconque lui résiste comme le bar tenu par Roger Dassa qui finit d'ailleurs par se faire repasser par les nervis du truand au début du film.
L'inspecteur Barnero mène l'enquête, rejoint par un vieil ami, l'inspecteur Favenin (le "condé" et antihéros de l'histoire).
Les hommes de Dassa, depuis remplacé par sa soeur Hélène, sont sur la trace de ceux qui ont tué le Roger.
Lors d'un guet-apens des gars de Dassa pour tuer le Mandarin, ce qu'ils mènent à bien, les trois camps se rencontrent et Barnero se fait tuer.
Favenin est fou de rage et de douleur, il va tout faire pour venger son ami, quitte à employer des méthodes pires que celles des truands...








Boisset était très à gauche, au niveau d'un Godard ou Costa Gavras à l'époque : le genre on s'est trompé sur tout, on a soutenu les pires salopes de l'histoire, mais on s'en fout, on continue à la ramener car nous sommes le camp du bien et si vous n'êtes pas d'accord c'est que vous êtes un fasciste.

Cette adaptation d'un roman de Pierre Vial-Lesou, "Mort D'un Condé" distille un propos assez limpide, les flics sont des pourris.
L'histoire est assez rudimentaire, celle d'une vengeance mais malgré tout ce préambule ce "Condé" est un film assez marquant.

Michel Bouquet tout d'abord, qu'on a vu dans les films de Chabrol, dont "La Femme Infidèle" ou "Juste Avant La Nuit", hautement recommandables et remarquables incarne ici un flic assez radical, sombre, qui pourtant va tendre légèrement vers la lumière, ou disons une nuance, vers la fin. Un flic qui décide d'entrainer tout le monde dans sa chute, en une sorte de suicide collectif.
Son personnage est le pivot de la narration, le moteur, une sorte de syphon dans lequel chaque personnage s'engouffre.
Son utilisation rappelle celle de Dufilho dans "Une Journée Bien Remplie" de Trintignant sorti en 1973.
Le fort en gueule Fresson joue l'ami sympathique, à l'opposé de bien de ses rôles, dont la mort va déchaîner le loup Bouquet.
Françoise Fabian, au sommet de sa beauté, ce qui a tendance à occulter la comédienne de premier ordre qu'elle est par ailleurs, joue un des rares personnages tempérés de l'histoire.
Adolfo Celi, sorte de Bruno Crémer sicilien, surtout connu pour avoir été un méchant dans un Bond (il a fait certaines comédies italiennes pas terribles pour les avoir vu) joue le chef du ripou, bien ou pas on ne sait pas puisqu'il est ici doublé.
De part un suspens solide, une noirceur de tout les instants, une absence de concession et de vouloir plaire, le métrage touche le spectateur droit au cœur

















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