MIA MADRE DE NANNI MORETTI 2015

 

Synopsis :

Margherita, une réalisatrice, doit gérer un tournage compliqué avec un acteur américain pas vraiment impliqué, sa fille qui a des mauvais résultats à l'école et surtout sa mère hospitalisée et condamnée dont s'occupe son frère.

Mais en premier lieu, Margherita pas à communiquer et semble détachée d'une certaine réalité…

Moretti joue ici la carte du film intimiste et surtout de la mise en abyme, au propre comme au figuré.

Une œuvre parfois bizarre, enchaînant au début des scènes rêvées ou imaginées, avec d'autres plus en phase avec le récit.

La dernière moitié est par contre plus maîtrisée, que ce soit la crise pendant le tournage (Turturro à la fois drôle et émouvant) ou les derniers jours ainsi que la mort de la mère.

"Mia Madre" marque le pas en matière qualitatif par rapport à "La Chambre Du Fils" ou "Habemus Papam" mais reste un travail correct.

HARRY, UN AMI QUI VOUS VEUT DU BIEN DE DOMINIK MOLL 2000

 

Synopsis :

Michel, un professeur, part en vacances avec sa femme et ses trois jeunes filles. Sur une aire d'autoroute, il tombe sur Harry, un ancien camarade de lycée qu'il ne reconnait pourtant pas tout de suite.

Harry et sa compagne Prune finissent par s'inviter dans la maison de vacances de Michel. Le soir, Harry parle d'un poème que Michel avait écrit plus jeune, le récite par cœur à Claire, la femme de Michel.

Plus le récit avance, et plus on se rend compte que Harry est obsédé et subjugué par Michel, et ses talents littéraires en particulier.

Harry est décidé à ce que Michel reprenne l'écriture et va tout faire pour y arriver…

Les bons thrillers français ne sont pas si nombreux et il semble que les planètes se sont toutes alignées pour pondre ce qui est devenu un classique et un film culte.

Le scénario est remarquable, pouvant être analysé de pleins de façons, la tension est palpable dès les premières secondes, les références à Hitchcock sont nombreuses et Sergi Lopez montrait qu'il pouvait jouer des personnages inquiétants, ce qu'il fera dans "Le Labyrinthe De Pan" de Guillermo del Toro, et c'est d'ailleurs aussi le cas de Mathilde Seigner.

On analyse le film généralement en partant du fait qu'Harry n'existerait pas réellement et qu'il n'est qu'une projection du Moi maléfique de Michel et que donc certains crimes n'aient pas eu lieu.

Moll, dont c'est le premier long, évite le coup de théâtre final qui généralement gâche les visionnages futurs, gardant justement l'intérêt de son récit intact et pérennisant son œuvre.

"Harry" a gagné sa place aux coté de films comme "Les Diaboliques" par exemple.

SCRITTI POLITTI : THE WORD GIRL 1985

 

Ces "écrits politiques" font partie de ces groupes britanniques des années 1980 qui n'ont jamais réussi à percer internationalement.

Single et morceau d'ouverture de leur album le plus connu : "Cupid & Psyche 85", un reggae pop d'excellente qualité qui se consomme sans problème.

L'ENNUI DE CEDRIC KAHN 1998

 

Synopsis :

Martin est un professeur de philosophie en pleine période d'abstinence pour pouvoir se concentrer sur ses travaux d'écriture.

Il tombe un soir sur Cécilia, d'une sensualité et d'un érotisme tel qu'il va vite perdre les pédales, la lolita devenant vite une drogue dure et une obsession…

Cette adaptation du roman d'Alberto Moravia, qui avait déjà produit un film italien en 1963 réalisé par Damiano Damiani, a servi à révéler Sophie Guillemin, qui aurait pu remplacer Pauline Lafont dans le genre femme que tout les hommes désirent, la perfection incarnée si elle n'avait pas commis l'irréparable (elle tente de se rattraper depuis un certain temps néanmoins).

Berling joue un philosophe comme on les connait, une logorrhée jamais en défaut, posant sans arrêt des questions telle la Gestapo (il ne manque plus que le poitrail à l'air sous la chemise blanche et le portrait est parfait).

Un style entre Rohmer (Dombasle est d'ailleurs de la partie) et Truffaut (on pense à "Jules Et Jim" ainsi qu' au cycle Doinel (le jeu de Berling y fait penser) au service de ce thriller érotique plutôt bon dans sa dernière moitié, quand le professeur commence vraiment à perdre les pédales.

Une curiosité qui aurait mérité meilleur destin.

DEUX MOI DE CEDRIC KLAPISCH 2019

 

Synopsis 

Mélanie a la trentaine, dort beaucoup depuis sa dernière relation et finit par voir un psy.

Rémy a la trentaine, a du mal à dormir, est seul et finit par voir un psy.

Leur Moi doivent trouver leur Soi pour qu'ils puissent se retrouver et peut-être se trouver, d'autant plus qu'ils ne se connaissent pas alors qu'ils sont voisins…

Klapisch retrouve Paris (enfin le sien, fantasmé où tout le monde est gentil et se fait des bisous, s'entraide et s'aime) pour ce "Deux Moi" qui est une sorte de film choral avec deux personnages principaux.

On retrouve deux acteurs du "Ce Qui Nous Lie" précédent dont l'excellente Ana Girardot et François Civil qui joue un Rémy un peu niais et pas très éveillé (un comble pour son personnage d'insomniaque).

Le film est assez intéressant car dynamique et bourré de bonnes idées scénaristiques et de réalisation, on s'intéresse aux personnages et à leur soucis malgré la guimauve qui est le fond de commerce de Klapisch (il ne faut pas être diabétique pour voir ses œuvres).

Moins bouleversant que son précédent mais une non-romance traité de manière originale qui mérite le coup d'œil.

CE QUI NOUS LIE DE CEDRIC KLAPISCH 2017

 

Synopsis :

Jean revient dans le vignoble familial en Bourgogne, après 10 ans de tour du monde et s'être installé en Australie où il vit avec sa compagne et le fils qu'ils ont eu ensemble.

Il y retrouve sa soeur et son frère cadet, au chevet du père malade qui mourra peu de temps après.

Devant les frais de succession colossaux, ayant hérité de l'important domaine viticole en indivisibilité, les trois enfants s'interrogent s'ils ne devraient pas vendre le tout.

Et pendant ce temps, la nature et les vendanges n'attendent pas...

Klapisch nous offre ce film familial, chaleureux et charnel dont la première demi-heure est assez fascinante et didactique pour tout amateur de vin qui se respecte.

La relation entre frères et sœurs, l'état vampire même après la mort, et comme on parle du sang, le vin et la viticulture filmée dans le plus beau cadre possible (désolé les amateurs de Bordeaux) : la Bourgogne quelque part entre Beaune et Chalon-Sur-Saône.

"Ce Qui Nous Lie" est un excellent divertissement, le genre de film qu'on se passe pour être de bonne humeur, sans messages politiques (ou très dilués en tout cas),une ode à la France qu'on aime, celle où on se dispute et se réconcilie devant un verre de nectar divin.

MA PART DU GÂTEAU DE CEDRIC KLAPISCH 2011

 

Synopsis :

À Dunkerque, France fait une tentative de suicide après avoir été licenciée de son usine pour cause de fermeture.

À Londres, Steve/Stéphane est un trader cynique et arriviste qui brasse des millions et n'hésite pas à spéculer quitte à faire fermer des boites, dont celle justement de notre héroïne. Son boss l'envoie en France faire définitivement faire ses preuves pour lui céder ensuite la place dans la City.

France s'installe à Paris pour faire une formation de femme de ménage et trouve ensuite une place chez Stéphane, le monde est petit…

Klapisch dénonce la société capitaliste (quel courage!), comme il l'avait fait avec "Riens Du Tout".

Le récit commence timidement mais quand le huis-clos commence dans l'appartement de Stéphane, on a droit à de bonnes séquences qui promettent du bon pour la suite.

Le problème de ce "Gâteau" est qu'il est un peu trop fourré de manichéisme, qu'il est pourvu d'une absence totale de nuances dans les personnages principaux : le trader qui est un connard, macho, égoïste et j'en passe et l'ouvrière est généreuse, pleine de bons sentiments, humaniste et toujours prête à rendre service.

Le message aurait pu être intéressant sans ce fourvoiement dans la facilité qui ne sert pas la cause que l'œuvre veut apparemment défendre.

Karin Viard, le seul intérêt du film, fait ce qu'elle peut mais un récit de qualité est un récit avec des personnages gris et pas stéréotypés.