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lundi 29 septembre 2025

L' AFFAIRE MORI DE PASQUALE SQUITIERI 1977

 





Synopsis :

En 1924, le préfet Mori est mandaté par le pouvoir fasciste, alors tout frais, pour mater la mafia en Sicile, qui ne s'appelait pas encore Cosa Nostra.
Aidé du major Spano, bon et idéaliste, Mori va creuser en profondeur dans les strates de la pègre, qui avait déjà imprégné toutes les couches de la société sicilienne, y compris la haute société et certains réseaux fascistes locaux.
Mori va également employer des méthodes brutales, proches des propres méthodes de ce qu'il combat, tel le siège de la ville de Gangi où il n'hésitera pas à assoiffer la population pour qu'elle se retourne contre ses mafieux...






Cette "Affaire Mori" ou "Le Préfet de Fer" en VO est une adaptation libre de la biographie de Arrigo Petacco sur Cesare Mori qui effectivement porta un coup sévère à la future Cosa Nostra.
Le film atténue la franche appartenance de Mori au parti mussolinien, il y est décrit ici comme un lointain sympathisant, pour se focaliser sur la droiture et l'obsession du préfet, qui ne se privait pas de se salir les mains et de tuer lui-même.
Squitieri arrive à nous emmener dans son histoire, franchement passionnante, sérieuse, avec des mafiosi inquiétants et de manière naturaliste où on se rend compte de l'imprégnation de la pègre en Sicile : là où l'état a abandonné le peuple.
Le Maestro Morricone parsème sa musique dans les moments clés et la Cardinale fait une apparition effacée, comme souvent dans les années 70, dans l'œuvre de son compagnon d'alors. 
Giuliano Gemma, un des acteur fétiches du "Spaghetti" avec Franco Nero et Lee Van Cleef, trouve ici un de ses rôles les plus remarquables.
La critique du fascisme (le vrai pas ce qu'on nomme ainsi aujourd'hui) est présente surtout à la fin, ce qui a fait polémique dans les années de plomb.
Un petit bijou, et surtout un des meilleurs films italiens sur la mafia.
















dimanche 28 septembre 2025

LA MAFIA FAIT LA LOI DE DAMIANO DAMIANI 1968

 





Synopsis :

En Sicile, un camionneur se fait tuer par "un chasseur".
Le fraichement refroidi était un patron du bâtiment qui devait participer à la construction d'une route.
Le jeune capitaine Bellodi est chargé de l'enquête, sachant pertinemment que la mafia est derrière tout ça.
Mais la loi du silence est de mise sur l'île, ainsi que dans la cité de Don Mariano Arena, le parrain du coin, alors le carabinier va utiliser des mesures radicales...








Adaptation d'un roman de Leonardo Sciascia, ce policier assemble une distribution internationale avec Lee J. Cobb dans le rôle du parrain, Franco "Django" Nero qui joue le policier entre deux westerns spaghetti et la Cardinale incarne presque son propre rôle de sicilienne qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Le début (la scène de l'assassinat) ressemble à du western spaghetti.
Un bon polar dans l'ensemble, où le carabinier essaie de manipuler les mafiosi, en leur faisant croire qu'ils ont "parlé" et se sont balancé mutuellement.
Un point faible : le ton est globalement léger dans ce film, ce qui peut paraitre bizarre : à part le parrain, les autres mafiosi ne sont pas très impressionnants.
Une curiosité à voir pour la bonne prestation de Cobb et Nero...et pour Claudia aussi. 
















samedi 27 septembre 2025

MEURTRE À L'ITALIENNE DE PIETRO GERMI 1959

 





Synopsis :

Dans un immeuble cossu de Rome, un cambriolage est commis.
Le commissaire Ingravallo, que tout le monde prend pour un docteur, enquête ce qui semble être une affaire bizarre, avec une victime peu coopérative.
Une semaine après, la voisine du cambriolé est tuée, découverte par son cousin, moitié docteur moitié escroc.
Le commissaire va vite se rendre compte que tout le monde est suspect : la servante de la tuée, son fiancée, le mari de la décédée, entre autres...




 

Pietro Germi qui joue le commissaire et réalise, adapte le roman de Carlo Emilio Gadda pour ce film policier assez bien ficelé, nappé de touches de comédie notamment au début.
Le suspense n'est pourtant pas le fort du récit, on se doute que tout le monde y est pour quelque chose, que ce soit dans le cambriolage ou le meurtre mais l'intérêt réside surtout de savoir comment le commissaire va s'y prendre pour se dépêtrer de ce jeu de dominos.
Eleonora Drago, dans un rôle forcément court, joue la victime bigote, Franco Fabrizi joue le docteur/gigolo/escroc et la Cardinale continuait de faire ses armes.
Le dernier plan est typique du cinéma italien, le plan "Anna Magnani" dans "Rome Ville Ouverte" qui a beaucoup été décliné.
Un très bon polar de Germi, dommage pour le titre français pas vraiment original : on s'est tapé le mariage, le divorce, le hold-up, voici le meurtre transalpin...















LA SCOUMOUNE DE JOSE GIOVANNI 1972

 





Synopsis :

Marseille dans les années 1930,

Xavier a été emprisonné pour un crime qu'il n'a pas commis, alors qu'il en a commis bien d'autres, mais pas celui pour lequel il se retrouve au violon.
Son ami Roberto, dit la scoumoune, débarque pour régler quelques comptes, reprendre quelques clandés pour avoir de quoi faire libérer son pote.
Des américains débarquent et sèment la terreur dans les territoires de la scoumoune, qui réplique avec son pétard et fini au bagne, le même que son ami, dans les Pyrénées-Orientales...






Deuxième adaptation de "L'excommunié" de Giovanni où cette fois-ci l'auteur a décidé de prendre les manettes.
L'histoire n'est pas compliquée, il s'agit ici d'un certain code de l'honneur des truands, de l'histoire ancienne, et d'un long passage dans un bagne pendant la guerre, ce qu'a vécu l'auteur.
Bébel est là pour le financement, Michel Constantin a un rôle assez intéressant, un de ses meilleurs définitivement, enfin la Cardinale a un rôle assez effacé mais elle fait le boulot.
Certaines scènes marquantes comme celle du déminage ou de la descente des blacks pour intimider les autochtones (prémonition) sont restées dans les annales.
À noter l'apparition de Enrique Lucero, acteur mexicain habillé pareil dans presque chaque films dans lesquels il a tourné (dont beaucoup de westerns spaghetti), dans le rôle de l'ange gardien de Bébel.
Un film d'action qui se mire sans ennui, certainement une das meilleures réussites de Giovanni.

















vendredi 26 septembre 2025

LES DEUX RIVALES DE FRANCESCO MASELLI 1964

 





Synopsis :

Dans les années 1930 à Rome,

La riche veuve Maria Ardengo vit avec ses deux enfants adultes, le ténébreux Michele, qui a une liaison avec sa meilleure amie, et la belle Carla. Maria a une liaison avec le riche Merumeci qui a une hypothèque sur sa maison.
Merumeci convoite non seulement la maison, mais aussi Carla, qu'il va jusqu'à même demander en mariage.
Peu à peu, les secrets vont se révéler, entrainant le drame...








Cette adaptation du roman de Alberto Moravia ressemble au premier abord à une histoire de boulevard mais tout est ici noirceur, désespoir et renoncement.
La distribution, internationale, est impressionnante : Paulette Goddard dans le rôle de la matriarche, Rod Steiger dans le rôle du méchant véreux qui se tape la mère et la fille, Shelley Winters dans le rôle de la cougar amoureuse du fils joué par un Tomas Milian dans un rôle torturé et dramatique et la Cardinale, qui vient de nous quitter, dans le rôle de la ragazza objet du désir des hommes, et on les comprend.
Un drame finalement assez proche d'un Antonioni dans l'atmosphère de désolation qui s'en dégage et l'ascétisme de l'ensemble, on peut penser à du Bergman également. J'ai personnellement pensé à "Boulevard Du Crépuscule" notamment lors du long plan sur le visage de Paulette Goddard.
Un film pour cinéphiles, amoureux de jeux d'acteurs virant à la virtuosité : Tomas Milian est servi par un rôle digne de son talent et on voit les progrès qu'a fait la Cardinale depuis ses débuts dans "Le Pigeon".








Arrivederci Bella







LA BELLE DE ROME DE LUIGI COMENCINI

 





Synopsis :

Nannina est en couple avec Mario, un boxeur médiocre.
Un jour, celui-ci frappe un policier et va faire un peu de violon.
Pour gagner sa croute, elle se fait embaucher comme caissière dans un café. Bien vite son patron veuf va avoir des vues sur elle, ainsi que le tapissier d'à-côté, marié avec enfant.
Nannina rêve de posséder une trattoria avec son boxeur chéri, ses deux prétendants lui donnent alors des idées pour financer son restaurant...






Une petite comédie servie par un trio de comédiens dont l'Albertone, Alberto Sordi, qui a globalement ici le rôle principal, le vétéran Paolo Stoppa et Silvana Pampanini dans le rôle de la belle.
Un bon succès que cette comédie, qui se gausse un peu du Néoréalisme à un moment, cimentant un peu plus la carrière de Comencini.




 









jeudi 25 septembre 2025

PROPRIETE INTERDITE DE SYDNEY POLLACK 1966

 





Synopsis :

Pendant la Grande Dépression, Owen Legate débarque en train dans la bourgade de Dobson dans le Mississippi.
Il prend une chambre dans une pension de cheminots et quand on lui demande si il cherche du travail, il répond qu'il en a un.
On apprendra plus tard que son travail est de faire en sorte que les autres n'en aient plus, en l'occurrence virer ici les cheminots du coin.
Dans la pension se trouve la belle Alva, fille de la patronne, qui fait tourner toutes les têtes des hommes.
Entre Alva, rêveuse, idéaliste et pas farouche et Owen, froid, réaliste, qui sera vite détesté par tout le monde devenu chômeur par sa faute va se nouer une étrange relation.
Tout ça raconté par la jeune soeur d'Alva, bien des années après...







Pollack adapte la pièce de Tennessee Williams, qui reniera le film, et fait tourner pour la première fois de nombreuses autres Robert Redford, alors même pas la trentaine.
Pour lui donner du répondant, la fascinante Nathalie Wood, qui est un monde à elle seule.
À vrai dire, sans ces deux têtes d'affiches, le métrage serait insignifiant : le début (les vingt premières minutes) est consternant de niaiserie, Hollywood dans toute sa splendeur, mais quand la réalité sociale de l'époque en question se met en place, c'est tout autre chose.
D'ailleurs, le rôle de Nathalie Wood représente le vieil Hollywood, un peu concon, les oiseaux qui chantent, le soleil qui brille et tout le monde s'embrasse tandis que celui de Redford représente le Nouvel Hollywood, plus réaliste, ancré dans la crasse et l'urine (ici le cambouis et le charbon).
Un film moyen, pas franchement le meilleur des Pollack/Redford, avec un bon quatuor de comédiens néanmoins.














lundi 22 septembre 2025

LES TROIS JOURS DU CONDOR DE SYDNEY POLLACK 1975

 





Synopsis :

À New York, Turner travaille dans une agence de la C.I.A..
Son rôle est de décrypter des livres pour en déceler les messages secrets pouvant s'y trouver, son nom de code : condor.
Un jour, en revenant d'aller chercher le déjeuner de ses collègues, il trouve ceux-ci exécutés.
Il commence à réaliser qu'il est le prochain sur la liste, chez lui des hommes l'attendent et quand il téléphone à ses supérieurs, Turner sent que quelque chose cloche. D'ailleurs lors d'une rencontre organisé avec ses chefs, avec une personne que Turner connait, tout tourne mal : Il est obligé d'abattre un homme et son ami se fait tuer.
Seul, méfiant de tout le monde, et avec l'aide d'une photographe qu'il a contrainte, il devra percer le mystère de ce qui semble un complot à l'intérieur de l'agence...








Cette nouvelle collaboration entre Pollack et Redford est une adaptation du roman "Les Six Jours Du Condor" de James Grady.
C'est une histoire d'espionnage typique où chacun est soupçonnable, où la plupart des protagonistes pratiquent le double jeu : le personnage sait qu'il ne faut faire confiance à personne, un peu comme dans la vraie vie ou dans la politique.
Le suspense est admirablement monté tel une mayonnaise réussie, servi par un quatuor de comédiens : Redford donc, Faye Dunaway qui montre une facette plus fragile de son jeu, Cliff Robertson en chef retors et le bergmanien Max von Sydow, un des plus grands (et grand) acteurs européen, en tireur à gage/nettoyeur/mercenaire.
Redford, surtout, joue un homme d'une intelligence hors-norme, livré à lui même, devant parfois jouer au MacGyver pour sauver ses fesses.

Du travail impeccable, on est ici en présence d'une œuvre à la hauteur de certains Alan J Pakula tels que "Klute" ou "À Cause D'un Assassinat", un classique de l'espionnage, à la fois film d'action, de complot, politique et parfois kafkaïen.
















dimanche 21 septembre 2025

NOS PLUS BELLES ANNEES DE SYDNEY POLLACK 1973

 





Synopsis :

New York, à la fin des années 1930, 

Katie est une étudiante communiste, essayant tant bien que mal de défendre sa cause en faisant des happenings sur le campus de son université.
Hubbel est un beau jeune homme, sportif, avec un certain talent littéraire et n'est absolument pas politisé.
Les deux vont se rencontrer, s'affronter et finalement s'aimer à partir de la victoire de 1944 et de la mort de Franklin Roosevelt.
Le couple, dysfonctionnel mais s'aimant profondément, ayant chacun fait un bout de chemin l'un vers l'autre (Katie est devenue plus tolérante et à l'écoute, lui plus concerné par les problèmes sociaux) devra faire face au déménagement à Hollywood car Hubbel y est engagé comme scénariste, à la grossesse de Katie et surtout au Maccarthisme...






 

Pollack, après "Jeremiah Johnson" avec le même Redford qui vient de nous quitter, nous sert cette comédie sociale et romantique tiré du roman de Arthur Laurents sorti l'année précédente.
Barbra Streisand y trouve un de ses rôles les plus marquants dans celui de Katie la rouge aux yeux bleus.
Le contexte politique est très présent au début et à la fin du récit, apparemment le film devait être encore plus marqué de rouge mais les producteurs ont préféré mettre l'accent sur l'histoire d'amour.
On est ici en présence d'un couple de fiction assez mythique, comme celui de "Love Story", qui a marqué son époque.
Le film se déroule sans accrocs, à la réalisation un pro et surtout on est ému, transporté par ce couple porté par une Streisand qui est pétrie de talents.
Un classique du Nouvel Hollywood.











LA VIEILLE FILLE DE JEAN-PIERRE BLANC 1972

 





Synopsis :

Un été à Cassis,

Un célibataire trentenaire est contraint de passer une nuit dans un hôtel près de la plage, sa voiture l'ayant lâché.
Il y rencontrera des personnages tous farfelus tel un couple de bigots, une femme de chambre pas farouche et surtout une vieille fille sauvage entre deux âges, héroïne du récit...








Dès les premières minutes du film, on est entraîné dans cette comédie sentimentale surréaliste, au montage parfois iconoclaste (des dialogues coupés de manière impromptus), bref un film de 1972, une année qui a engendré bien des bizarreries dont le gugusse qui écrit.
Notre Annie chérie et le plus épais des Grands Ducs se partagent l'affiche et la production, ils joueront encore ensemble par la suite (dont deux Philippe De Broca) pour notre plus grand plaisir.
Une parade d'actrices, aussi belles que talentueuses, Edith Scob, Marthe Keller, Maria Schneider dans un petit rôle et la mignonne Claudine Assera, sera, sera... complètent la photo de famille.
Michael Lonsdale joue quasiment son propre rôle, un bigot et Jean-Pierre Darras joue le propriétaire de l'hôtel des timbrés.

Un petit OFNI assez plaisant, qui ne se prend pas au sérieux, une certaine essence, ici iodé, de ces années bénies.











 



samedi 20 septembre 2025

LES GRANGES BRÛLEES DE ALAIN DELON 1973

 






Synopsis :

Dans l'hivers polaire du Doubs, un crime est commis près d'un domaine appelé "Granges Brûlées", une jeune femme ayant été tuée et son argent dérobé.
Le domaine est dirigée par une matriarche, Rose Cateux, et dans cette famille personne ne moufte, pas même son mari.
Un juge d'instruction débarque, Pierre Larcher, qui va vite se rendre compte que l'enquête risque d'être très longue, la seule certitude pour lui étant que la famille Cateux est dans le coup...







Oui, il caille là-bas, dans le Doubs et dans le Jura, il y a même un endroit dans le Jura qui s'appelle "La Combe Noire" où il gèle paraît-il en plein été.
Après cette disgression climatique, que valent ces retrouvailles entre la Signoret et Delon après "La Veuve Couderc" ?

L'histoire n'est pas très intéressante, il n'y a guère de suspense et on sait vite qu'un des fils est dans le coup.
En fait, l'intérêt des "Granges Brûlées" réside dans le personnage qu'interprète Simone Signoret et ses yeux bleus froid comme la neige du coin.
La mère Cateux est la reine de son domaine, la femelle alpha protégeant sa lignée, soumettant presque le juge d'instruction joué par Delon.
Sinon Bernard Lecoq et Miou Miou qui jouent un couple dysfonctionnel valent leur coup de mirettes.
Certains acteurs de "L'armée Des Ombres" ont ici des rôles plus ou moins importants.
Au départ la réalisation devait être faite par Jean Chapot mais devant la médiocrité du gars, Delon a prit le relais.
La musique est signée par un jeune lyonnais, fils d'un célèbre compositeur, le bien nommé Jean-Michel Jarre.
Pour résumer, sans Signoret, ce film serait sans intérêt, c'est parfois étrange comment un acteur peut parfois sauver un film.

La Simone, il vaut mieux qu'elle vous ait à la bonne.
















LA VEUVE COUDERC DE PIERRE GRANIER-DEFERRE 1971

 





Synopsis :

Dans la campagne bourguignonne, dans les années 1930,

La Veuve Couderc, en froid avec sa belle-famille, rencontre un voyageur qui cherche du travail.
Celui-ci s'appelle Jean et est plutôt taiseux, ce qui contraste avec le tempérament volcanique de la veuve.
Les trois jours de boulot deviendront quelques semaines après la liaison qui s'est engagé entre les deux.
La jolie fille-mère de la belle famille, puis la suspicion sur l'identité de Jean, qui est un ancien bagnard, vont faire basculer le destin des deux héros...






Granier-Deferre adapte un autre roman de Simenon, après l'excellent "Le Chat" sorti la même année avec la même Signoret.
Situé au début des années 30, le canevas antifasciste est assez évident avec ses personnages patriotes, le drapeau rouge, anarchiste et la mention de 1922, début des faisceaux italiens au début du récit.
C'est aussi une histoire de passion entre trois personnages, qui sera détruit par la jalousie et l'envie.
La jolie frimousse d'Ottavia "Mado" Piccolo incarne la sirène de la tentation, on retrouve aussi Bobby Lapointe, anachronique en interprétant un bourguignon avec l'accent du sud, Monique Chaumette Noiret dans le rôle d'une harpie qui jouera un autre important dans la chute de la veuve et de son bagnard.
Il y a aussi un gars qui a passé son temps à cachetonner dans des navets (et dont le fils est aussi tocard que lui) ici pistonné par sa belle-mère Signoret, je vous laisse deviner de qui il s'agit.
Philippe Sarde signe la musique, qui ressemble un peu à celle des "Choses De La Vie".

"La Veuve Couderc" est un excellent drame champêtre, c'est du Simenon en même temps, porté par les épées Signoret et Delon, qu'on retrouvera dans "Les Granges Brûlées".















vendredi 19 septembre 2025

COMME UN BOOMERANG DE JOSE GIOVANNI 1976

 





Synopsis :

Une villa cossue sur les hauteurs de Nice,
Des jeunes fêtards se droguent, l'un d'eux fait un mauvais trip et tue un policier qui faisait une ronde, avec la carabine qu'il avait en main.
Il est arrêté et inculpé.
Le jeune est le fils de l'industriel Jacques Batkin, qui a le bras long, et risque 20 ans minimum.
Les choses se compliquent quand on découvre le passé du paternel...








Giovani, qui a co-écrit le scénario avec Delon qui produit le film, reprend certains thèmes qui lui est cher comme la peine de mort, la réhabilitation des anciens truands, le regard qu'a la société sur ceux-ci.
S'ajoute ici la relation père-fils, le milieu corse niçois et le trafic de drogue.
Une histoire qui tient la route avec un Delon plein de nuances, servi par l'ancien Charles Vanel (alors octogénaire), l'occitan Pierre Maguelon et sa moustache fringante, Dora Doll dans un très court rôle explosif et la belle italienne (pléonasme) Carla Gravina.
Les dix dernières minutes, voir la dernière demi-heure, sont remarquables : le précédent "Gitan" promettait et construisait  beaucoup de choses pour finalement nous laisser sur notre faim, tandis qu'ici la conclusion fonctionne comme espéré.
Un bon cru dans une décennie qui en a v(b)u énormément.